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Peut-on vaincre le temps ?

Publié le 26/12/2005

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aussi introduction au Phédon par Monique Dixsaut, GF Flammarion, 1991, p.20)   - Le temps menace cependant les oeuvres humaines de l'oubli et de la ruine. L'invention de l'histoire est ainsi une autre façon de conjurer ce risque. Cf. l'incipit des Enquêtes (Historie) d'Hérodote : « Hérodote d'Halicarnasse présente ici les résultats de son enquête, afin que le temps n'abolisse pas les travaux des hommes et que les grands exploits accomplis soit par les Grecs, soit par les barbares, ne tombent pas dans l'oubli. »   Seconde partie   - Par l'invention de l'histoire, les Grecs manifestent la prise de conscience de la liberté de l'homme face au destin, et de la possibilité d'influer sur les événements. Ainsi, Thucydide décrit-il les causes véritables de la guerre entre Spartes et Athènes, laquelle ne résidait pas dans la rivalité entre les deux cités qui suivait la constitution de la Ligue de Délos, mais « dans l'expansion athénienne. » (Histoire de la guerre du Péloponnèse, I, 23, p.707 éd. La Pléiade).

 Poser le temps comme adversaire qu’il conviendrait de vaincre, c’est insister sur différents aspects du devenir qui viendraient contrecarrer notre vouloir. D’une part, la mort viendra mettre un terme, que l’on considèrera parfois comme prématuré, à nos projets : la finitude de l’existence humaine nous impose ainsi une limite à laquelle l’homme a souvent tenté de se soustraire. Mais n’est-ce pas là une lutte vaine ? Malgré l’hubris (« démesure « en grec) inhérent à tout rêve d’immortalité, ne peut-on voir dans un autre aspect du temps, celui qui concerne l’oubli du passé et l’histoire, la preuve que ce combat n’est pas forcément voué à l’échec ? Cependant, si l’histoire peut être considérée comme moyen de se protéger contre le passage du temps, jamais elle ne nous permettra de faire que ce qui a fait ne l’ait pas été. Faut-il alors rassembler ces divers aspects du temps en interrogeant les rapports possibles entre la subjectivité (le « on « dont on questionnera aussi le référent) et le caractère à la fois nécessaire et contingent du devenir ?

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« NIETZSCHE : Le poids le plus formidable.

- Que serait-ce si, de jour ou de nuit, un démon te suivait une fois dans la plus solitaire de tes solitudes et tedisait : Cette vie, telle que tu la vis actuellement, telle que tu l'as vécue, ilfaudra que tu la revives encore une fois, et une quantité innombrable de fois; et il n'y aura en elle rien de nouveau, au contraire ! Il faut que chaquedouleur et chaque joie, chaque pensée et chaque soupir, tout l'infinimentgrand et l'infiniment petit de ta vie reviennent pour toi, et tout cela dans lamême suite et le même ordre - et aussi cette araignée et ce clair de luneentre les arbres, et aussi cet instant et moi-même.

L'éternel sablier del'existence sera retourné toujours à nouveau - et toi avec lui, poussière despoussières ! «.

- Ne te jetterais-tu pas contre terre en grinçant des dents etne maudirais-tu pas le démon qui parlerait ainsi ? Ou bien as-tu déjà vécu uninstant prodigieux où tu lui répondrais : Tu es un dieu, et jamais je n'aientendu chose plus divine Si cette pensée prenait de la force sur toi, tel quetu es, elle te transformerait peut-être, mais peut-être t'anéantirait-elle aussi; la question veux-tu cela encore une fois et une quantité innombrable de fois? cette question, en tout et pour tout, pèserait sur toutes tes actions d'unpoids formidable ! Ou alors combien il te faudrait aimer la vie, combien ilfaudrait que tu t'aimes toi-même, pour ne plus désirer autre chose que cettesuprême et éternelle confirmation, que cette suprême et éternelleconsécration ? Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Quelle conséquence Nietzsche tire-t-il de la conception d'un temps circulaire, cyclique ?2 L'idée d'un temps cyclique et du retour est-elle une idée pénible ou exaltante ?3 Un temps cyclique est-il une incitation au fatalisme et à l'irresponsabilité ? Réponses: 1 - La répétition, la reproduction des mêmes événements : « Éternel retour du même ».2 - Elle est les deux.

Plutôt pénible lorsque nous souffrons, dans le malheur, exaltante au contraire dans lesmoments de joie et de bonheur.3 - Bien au contraire, il nous met devant une responsabilité terrible.

Car nous savons que chacun de nos actes serépétera indéfiniment, existera éternellement. Conclusion Vaincre le temps n'a ainsi, en soi, pas de sens, car comment l'homme pourrait échapper au devenir ? Pour que celaprenne un sens, il faut en effet imaginer une sorte d'immortalité par l'œuvre (artistique, mais aussi politique –fondation d'institutions qui règlent l'avenir d'une société – et philosophique).

Mais même ces œuvres sont sujettes àla caducité et à tomber dans l'oubli.

Ce n'est ainsi que l'homme au présent qui peut, par l'histoire et la mémoire,empêcher ces œuvres d'être oubliées, et ré-actualiser leur puissance.

Néanmoins, quand bien même l'action seraitune forme de résistance face au devenir, témoignant de la liberté de l'homme, rien ne peut faire que le passé n'aitpas été : il faut alors, comme le dit Nietzsche, transformer la contingence en nécessité, ou encore vouloir lanécessité (vouloir la vie, l'instant présent et tout ce qui a abouti jusqu'à lui ; c'est-à-dire vouloir vivre une infinitéde fois la même vie, ce qu'il appelle la pensée de l'Eternel Retour).. »

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