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Peut-on vivre pour une vérité?

Publié le 04/04/2005

Extrait du document

Il juge donc qu'il peut quelque chose parce qu'il a conscience qu'il le doit, et il reconnaît en lui la liberté qui, sans la loi morale, lui serait restée inconnue. »   Si la liberté n'est qu'illusoire, non reconnue comme réelle, alors l'homme qui a mal agi peut toujours justifier ses actes en prétendant l'impossibilité de contenir ses pulsions. C'est que qu'illustre le premier exemple du texte dans lequel l'homme « satisfait sa passion ». Autrement dit, c'est l'idée de responsabilité de nos actes qui s'évanouit si nous ne reconnaissons pas la réalité de notre liberté. Le second exemple montre que, même face à la menace de la mort, nous avons conscience qu'accuser un homme innocent est moralement répréhensible. Nous avons donc conscience du fait que nous sommes toujours libres de ne pas le faire, autrement dit que notre liberté est bien réelle. Le geste de Kant consiste à placer le lecteur devant ses responsabilités on montrant qu'il est toujours libre d'agir moralement parce qu'il ne peut pas s'empêcher de juger l'action qu'il va commettre : il sait qu'il doit bien agir, et c'est pour cela qu'il le peut.   Dans la perspective kantienne, nous sommes moralement responsables de nos actes. Nous sommes donc non seulement libres de vouer notre vie à la vérité entendue dans son sens éthique, mais, de plus, nous devons le faire.       III - La vérité mérite-t-elle que l'on vive pour elle ?

Analyse du sujet :

 

  • Le sujet prend la forme d’une question fermée, à laquelle il s’agira de répondre par « oui « ou « non « en conclusion avec les nuances qui s’imposent, au terme d’une argumentation documentée.
  • Une vie désigne d’abord l’intervalle de temps qui sépare la naissance de la mort d’un vivant.
  • La vie est également l’ensemble des activités d’un vivant (un homme, une abeille, etc.) ou d’un groupe de vivants (une nation, une ruche, une entreprise, etc.).
  • La vie est encore principe d’animation, de croissance, de reproduction et assimilation qui permet de distinguer le vivant de l’inerte.
  • La vérité s’oppose premièrement à la fausseté. Elle est universelle et ne se limite donc pas à une opinion.
  • Si elle est avant tout une caractéristique du discours, elle peut, dans son emploi courant, également être une propriété des objets : elle est alors synonyme d’authenticité, par exemple lorsque nous parlons d’un vrai tableau, pour manifester le fait qu’il n’est pas une copie.
  • La vérité s’oppose enfin au mensonge. Elle est une valeur positive

 

 

 

Problématisation :

 

Nous pouvons comprendre de différentes manières l’expression « vivre pour une vérité « : ce peut être premièrement diriger sa vie à partir d’une unique vérité (qui par exemple nous a été donnée) ; deuxièmement, vouer sa vie à la recherche d’une vérité (que nous ne possédons donc pas encore) ; troisièmement, faire de la vérité (contre le mensonge) le critère de sa propre vie. La 1ère interprétation peut être religieuse : le vérité peut y être entendue comme révélée. La 2nde dévoile la dimension épistémologique de la question ; la 3ème, sa dimension éthique.

Des problèmes similaires se posent dans les trois cas : pour laisser une vérité conduire sa vie ou vouer sa vie à la recherche d’une vérité, il faut déjà s’assurer de son existence, ce sans quoi l’on s’appuierait ou dirigerait sa vie sur une pure illusion.

I – Comment s’assurer de l’existence d’une vérité pour laquelle vivre ?

 

Même si nous étions certain de cette vérité, même si elle nous était donnée, il faudrait encore qu’il nous soit possible d’y vouer notre vie, que nous soyons en quelque sorte libre de prendre cette décision.

II – Sommes nous libres de vouer notre vie à une vérité ?

« blessée, en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nécessairement choisir.

Voilà un point vidé.

Mais votrebéatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est.

Estimons ces deux cas : si vousgagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien.

Gagez donc qu'il est, sans hésiter.

» La perspective pascalienne offre deux solutions à notre problème : ou bien l'assurance d'une vérité qui justifie qu'ony voue sa vie est une assurance du coeur ; ou bien le coeur ne croit pas, mais alors il n'est pas déraisonnable defaire le pari de cette vérité directrice qu'est l'existence de Dieu.

II – Sommes nous libres de vouer notre vie à une vérité ? Référence : Kant, Critique de la raison pratique (scolie du § 6) « A supposer que quelqu'un prétende ne pouvoir résister à sa passion luxurieuse quand l'objet aimé etl'occasion se présentent à lui ; on demande si, un gibet se trouvant dressé devant la maison où cetteoccasion s'offre à lui, pour l'y prendre aussitôt sa passion satisfaite, il lui sera dans ce cas impossible dedompter son inclination.

On n'aura pas à chercher longtemps ce qu'il répondrait.

Mais demandons lui si, sonprince lui intimant, sous menace de la même mort immédiate, de porter un faux témoignage contre un hommehonnête qu'il voudrait bien perdre sous de spécieux prétextes, il tiendrait dans ce cas pour possible, quelquegrand que puisse être son amour de la vie, de la vaincre malgré tout ? Il n'osera peut-être assurer s'il leferait ou non, mais il devra concéder sans hésitation que cela lui est possible.

Il juge donc qu'il peut quelquechose parce qu'il a conscience qu'il le doit, et il reconnaît en lui la liberté qui, sans la loi morale, lui seraitrestée inconnue.

» Si la liberté n'est qu'illusoire, non reconnue comme réelle, alors l'homme qui a mal agi peut toujours justifier sesactes en prétendant l'impossibilité de contenir ses pulsions.

C'est que qu'illustre le premier exemple du texte danslequel l'homme « satisfait sa passion ».

Autrement dit, c'est l'idée de responsabilité de nos actes qui s'évanouit si nous ne reconnaissons pas la réalité de notre liberté.Le second exemple montre que, même face à la menace de la mort, nous avons conscience qu'accuser un hommeinnocent est moralement répréhensible.

Nous avons donc conscience du fait que nous sommes toujours libres de nepas le faire, autrement dit que notre liberté est bien réelle.

Le geste de Kant consiste à placer le lecteur devant sesresponsabilités on montrant qu'il est toujours libre d'agir moralement parce qu'il ne peut pas s'empêcher de jugerl'action qu'il va commettre : il sait qu'il doit bien agir, et c'est pour cela qu'il le peut.

Dans la perspective kantienne, nous sommes moralement responsables de nos actes.

Nous sommes donc nonseulement libres de vouer notre vie à la vérité entendue dans son sens éthique, mais, de plus, nous devons le faire.

III – La vérité mérite-t-elle que l'on vive pour elle ? Référence : Nietzsche « A force de devoir désigner une chose comme "rouge", une autre comme " froide", une troisième comme"muette", s'éveille une proportion morale à la vérité : de l'opposition au menteur, à qui personne ne faitconfiance, que tous excluent, l'homme tire pour lui-même la démonstration du caractère respectable,rassurant et utile de la vérité.

Il place maintenant son action en tant qu'être "raisonnable" sous la dominationdes abstractions ; il ne souffre plus de se laisser emporter par les impressions soudaines, par les intuitions ; ilinvente de généraliser toutes ces impressions en des concepts plus pâles et plus froids, afin d'y accrocher lewagon de la vie et de son action.

Tout ce qui distingue l'homme de l'animal dépend de cette capacité àsubtiliser en un schéma les métaphores intuitives, donc à dissoudre une image dans un concept.

Dans ledomaine des ces schémas quelque chose en effet est possible qui ne pourrait jamais réussir au milieu despremières impressions intuitives : édifier un ordre pyramidal selon des castes et des grades, créer un mondenouveau de lois, de privilèges, de subordinations, de délimitations, qui fait face désormais à l'autre monde,intuitif, des premières impressions comme étant ce qu'il y a de plus stable, de plus général, de mieux connu,de plus humain, et donc en tant qu'instance régulatrice et impérative.

» Le geste de Nietzsche consiste à montrer que la vérité que l'on a coutume d'opposer à la fausseté s'oppose enréalité toujours au mensonge.

La vérité est donc une valeur morale et jamais un absolu que l'on pourrait atteindrepar une quelconque manière.Il faut ajouter que, selon Nietzsche, vivre selon le mouvement de la vie consiste justement en une affirmation desoi, c'est-à-dire en une position de valeur.

Mais la vérité n'est qu'un cas particulier de valeur.

Aussi est-il impossibled'affirmer que l'on peut vivre pour elle ; elle ne vaut ni plus, ni moins qu'une autre valeur.

Ce qui compte, c'estd'affirmer ses propres valeurs, quelles qu'elle soient, ce sans quoi on ne vit pas à proprement parler.

Conclusion : Dans la dernière perspective nietzschéenne que nous avons examiné, poursuivre une vérité en la considérant comme. »

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