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Peut-on vivre sans droit ?

Publié le 20/09/2010

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Lire : Hobbes, Léviathan.Poser la question des conditions de la paix. On se trouve alors devant un paradoxe. Alors que la vie en société suppose la paix, du moins une paix relative, elle engendrerait la guerre. Comment dans ces conditions maîtriser l'agressivité des individus et garantir la paix sociale ? Pour Hobbes, cette question est fondamentale, c'est la question politique. La paix ne sera assurée que par un pouvoir fort qui doit s'imposer à tous, nécessairement, sinon il ne serait qu'une partie en guerre contre une autre. Cette idée sert de fondement justifiant l'instauration de l'État dans les sociétés modernes. Abandonner ses droits naturels et les transmettre au Léviathan pour qu'il exerce ce pouvoir, tel est le prix à payer pour avoir la paix.S'interroger d'une manière critique.

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« Les lois sont au service des faibles.

C'est l'explication proposée par Calliclès .

Nous savons que Calliclès oppose ce qu'il présente comme une notion naturelle du juste (il est juste d'établir sa domination sur les plus faibles sans selaisser soi-même dominer), à une notion conventionnelle du juste (il est juste de s'abstenir d'établir sa dominationsur les plus faibles).

Calliclès a aussi des idées sur l'origine de telles conventions : à ses yeux, elles répondent au désir des plus faibles de ne pas être dominés, malgré l'absence de force qui les prédispose à l'être.

Ce qui permetaux plus faibles de traduire leurs conceptions sous forme de lois réelles, c'est qu'ils trouvent une force decompensation dans leur nombre, qui les porte au pouvoir en dépit de leur absence de valeur personnelle : « le malheur est que ce sont, je crois, les faibles et le grand nombre auxquels est due l'institution des lois.

Aussiinstituent-ils ces lois par rapport à eux-mêmes et à leur avantage ». En produisant une explication de ce type, Calliclès entend rendre compte tout particulièrement du régime démocratique, dans lequel s'impose la loi du nombre, mais on peut penser que plus généralement, les plus démunissont davantage demandeurs de législation, car là où rien n'est interdit, la force peut se donner libre cours, et lespuissants règnent sans entraves : la demande même de loi serait nécessairement le fait des faibles, que leprocessus d'établissement des lois soit ou non démocratique. Une explication de même nature se retrouve au XIX ième chez Nietzsche, non pas exactement à propos del'établissement des législations, mais plus largement à propos de l'émergence des valeurs juridiques et morales.Reprenant dans la « Généalogie de la morale », l'opposition entre forts et faibles.

Nietzsche estime que l'évaluation appartient tout d'abord aux forts (la « superbe brute blonde »), satisfaits de leur force et de la vie, mais que l'histoire humaine connaît une « révolte des esclaves », dont les grands représentants sont le Christ, Socrate , et les socialistes.

Incapable d'une véritable action, le « troupeau » des faibles compense son incapacité à dominer par une condamnation, et, poussé par le « ressentiment », s'arrange pour trouver mauvais le fait naturel de la domination par les forts, renversant ainsi imaginairement la relation hiérarchique. 2) Nietzsche est sans le doute le seul philosophe à avoir autant radicalisé lesoupçon pascalien.

Pour Nietzche, un droit se définit par le fait de pouvoircontraindre autrui : le devoir = le droit qu'un plus fort a acquis sur un plusfaible qui est alors l'obligé du premier.

Il s'agit d'une rapport de créancier àdébiteur. Or ce rapport n'a rien de naturel : c'est une ruse de la faiblesse.

L'hommepauvre en volonté invente le droit, la justice et la morale pour se préserver dela force : armées des concepts de lois, de juste, de permis ou interdit, elleimplante la mauvaise conscience en l'homme et lui « apprend à rougir de tousses instincts ». Or la vie = la force, la volonté et la santé.

La vie n'a pas besoin du droit pourse répandre. Transition : L'établissement du droit n'est pas naturel : il ne répond à aucune nécessité vitale.

Pire, avec Nietsche, il participe de la décadence de la vieforte (en définissant ce que l'on peut ou ce que l'on ne doit pas, la sphère dudroit rend l'homme coupable et donc malade, faible). Toutefois, est-il si sûr que la vie, sans droit, sorte grandie ? Autrement dit, n'y a-t-il qu'une volonté de châtier (de « castrer » dirait Nietzsche) ou bien la déploiement de la force ne doit-il pas être encadré sous peine de s'annuler lui-même ? Le droit n'est-ilpasl'expression d'une nécessité, non de la faiblesse, mais de la vie elle-même ? 2- Le droit, en tant qu'il met un terme à l'état de nature, est une nécessité vitale Imaginons que Nietzsche ait raison et voyons ce que serait la vie humaine par delà bien et mal et toutes les valeurs (juste et injuste, permis et interdit, droit ou déviant …).

D'après Hobbes, un tel état serait une état deguerre permanent.

En effet en l'absence de loi, normes ou valeurs, rien ne peut être juste, ou même injuste, mais enmême temps, tout est permis.

Or naturellement l'homme est mû par une passion essentielle : celle de conserver savie.

En l'absence de lois, l'homme ferait donc tout ce qui est en son pouvoir pour préserver sa vie : son droit seraitillimité (droit sur toute chose y compris sur le corps des autres). Chacun se rend compte qu'au sein d'une société, tous les comportements ne peuvent être laissés libres : des interdictions et des obligations sont nécessaires à la coexistence.

On peut justifier le droit avant tout par lesbesoins coexistence pacifique au sein d'une société.

Aussi longtemps que les individus préfèrent une liberté totale,qui leur permette de s'en prendre à qui leur déplaît, ou à celui dont les biens les attirent, et tiennent à se défendreeux-mêmes par les moyens de leur choix, un passage volontaire à l'état de droit est exclu.Le processus théorique du passage à l'état de droit, et à l'institution d'un Etat chargé de l'administrer, est évoquédans le « Léviathan », où Hobbes présente l'état de nature comme marqué par la rivalité et la défiance, et donccomme un état de guerre de tous contre tous : rivalité et défiance, liées aux passions, ne règnent-elles d'ailleurs. »

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