Peut-on vouloir ce que l'on ne désire pas?
Publié le 10/01/2005
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• Définir les termes du sujet. Partir de la synonymie, dans le langage courant, des verbes « vouloir « et « désirer « pour arriver aux notions de volonté et de désir qui permettent sans doute de mieux pénétrer la problématique du sujet. Un acte est volontaire quand il trouve son principe dans une libre décision du sujet. A la différence du désir, qui semble être un penchant subi, la volonté est un principe actif par lequel l'homme affirme sa capacité à se détacher de ses désirs et pose ainsi sa liberté. Le désir, quant à lui, est d'abord la prise de conscience d'un manque dont la satisfaction procure du plaisir. Mais le désir est insatiable, et de ce fait, source d'insatisfaction toujours renouvelée. Il y aurait donc une opposition entre un sujet moral guidé par sa volonté et un sujet subjectif emporté par un désir insatiable par essence. • La volonté semble procéder de la raison, le désir, de l'impulsion. Mais notre raison, influencée par notre inconscient, n'est-elle pas, elle aussi guidée par nos désirs ? Il est donc intéressant de se demander si un vouloir apparemment dépourvu d'un rapport à un désir existe réellement. Sommes-nous capables de soumettre notre volonté à des instances plus rationnelles que celles du désir ?
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[La volonté est libre.
Elle est surtout libre de choisir entre le bien et le mal.
Ma raison peut me conduire à renoncerà certains désirs.
Il est aussi possible que ma conscience ignore ce que je désire réellement.]
La volonté morale n'a pas pour fin le plaisirDans la Critique de la raison pratique, Kant montre que le bonheurindividuel, recherché par tout un chacun suivant ses proprespenchants, ne peut être une finalité morale.
La recherche du bonheurpeut fournir des maximes personnelles d'action, mais non des lois à lavolonté, même si l'on prend pour finalité le bonheur de tous.
Ladéfinition générale du bonheur est subjective, donc variable etchangeante.
On pourrait au mieux en tirer des règles générales, maisjamais des règles universelles (valables toujours et nécessairement),car la base en est l'expérience et ce que l'on en ressent.
La recherchedu bonheur ne peut donc aboutir à une éthique comportant des règlespratiques communes à tout être raisonnable.A la différence de ces éthiques eudémonistes (eudaimonia : bonheur)qui s'en remettent à la subjectivité de chacun pour apprécier lebonheur, la loi morale doit être valable pour toute volonté raisonnable.La morale repose sur des lois universelles et nécessaires (valables pourtous et que l'on ale devoir de respecter).
A la question que dois-je faire?, la morale répond : le devoir, et uniquement le devoir.
Le souverainbien n'est pas le bonheur, mais la bonne volonté, c'est-à-dire la bonneintention, désintéressée, l'intention de faire le bien pour le bien, ouencore de faire le bien par devoir.
Elle repose sur un impératifcatégorique ("tu dois parce que tu dois") et non hypothétique ("si tuveux obtenir tel résultat, fais ainsi").
Sans condition, il ne repose surrien de sensible.
L'action n'est pas bonne suivant ses résultats, mais bonne en soi quand elle est faite pardevoir.
"Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loiuniverselle." Par ailleurs, le devoir commande le respect de la personne, de l'être raisonnable en tant quevaleur absolue : l'humanité, que ce soit la sienne ou celle d'autrui, doit toujours être respectée comme une finabsolue, et jamais traitée simplement comme moyen.
Seule cette volonté morale est autonome dans le sensoù elle répond à la loi de raison qu'elle trouve en elle (et qui exige de nous plier à l'universalité), et non à desexigences sensibles, naturelles et empiriques, qui nous rendent dépendants, hétéronomes : en ce cas, c'estl'expérience qui commande et non la volonté rationnelle.
Je peux éviter bien des malheurs en changeant mes désirsMa volonté, soumise au désir, peut, en bien des cas, être l'unique cause de mon malheur.
Descartes proposedonc, comme règle de sagesse, de préférer, volontairement, changer ses désirs, plutôt que de se dépenser enpure perte à vouloir transformer l'ordre du monde.
Ma raison, en ce cas, me conduit à vouloir autre chose quece que je désirais initialement..
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