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Peut-on vouloir le mal ?

Publié le 17/01/2011

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Problématique proposée : alors que sa nature et les codes sociaux de la communauté semblent s’y opposer, un individu peut-il consciemment les dépasser en faisant le mal ?

 

     I. Une volonté a priori contre-nature (la volonté de faire le mal apparaît a priori comme (un désir) contre-nature)

        A. Un univers accordé à l’ordre et à la justice (chez Rousseau, la création et la nature – étant le reflet de la nature de Dieu - ne peuvent être, dans leur totalité, que bonnes (voir p. 86, paragraphe 2 : « Obéissons à la nature, nous connaîtrons avec quelle douceur elle règne «, ou aussi p. 65, paragraphe 3 ; dans la pièce de Shakespeare, les éléments s’accordent à l’ordre légitime qui doit régner sur l’univers : l’obscurité qui règne dans la plus grande partie de la pièce est le signe que Macbeth n’aurait pas dû assassiner Duncan, mais aussi que sa faute appelle une réparation, un renversement : on ne peut souhaiter un tel ordre du monde, voilà le message métaphysique et politique de la pièce)

 

« Problématique proposée : alors que sa nature et les codes sociaux de la communauté semblent s'y opposer, unindividu peut-il consciemment les dépasser en faisant le mal ? I.

Une volonté a priori contre-nature (la volonté de faire le mal apparaît a priori comme (un désir) contre-nature) A.

Un univers accordé à l'ordre et à la justice (chez Rousseau, la création et la nature – étant le reflet de lanature de Dieu - ne peuvent être, dans leur totalité, que bonnes (voir p.

86, paragraphe 2 : « Obéissons à lanature, nous connaîtrons avec quelle douceur elle règne », ou aussi p.

65, paragraphe 3 ; dans la pièce deShakespeare, les éléments s'accordent à l'ordre légitime qui doit régner sur l'univers : l'obscurité qui règne dans laplus grande partie de la pièce est le signe que Macbeth n'aurait pas dû assassiner Duncan, mais aussi que sa fauteappelle une réparation, un renversement : on ne peut souhaiter un tel ordre du monde, voilà le messagemétaphysique et politique de la pièce) B.

L'attrait du bien (Rousseau, là encore, nous dit par l'intermédiaire du VS que l'homme lui-même estnaturellement attiré par le bien : « quel spectacle nous flatte le plus, celui des tourments ou du bonheur d'autrui ?», haut de la p.

85 ; de la même façon, le Contre, dans Les Âmes fortes, suggère que la première réaction face àl'expression de la bonté, c'est de la souhaiter, de la désirer.

Ainsi du portrait de Mme Numance, p.145 : « Voussavez ce que nous disons quand quelqu'un est gentil, aimable, complaisant, serviable, bon, beau, agréable, qu'il atoutes les qualités ? Nous disons ici : « On le voudrait tout.

» Eh bien, c'était exactement ça.

On la voulait toute ».) C.

Le poids des interdits sociaux et culturels (par ailleurs, la difficulté pour l'individu à vouloir le mal est aussiliée à l'ensemble des instances externes qui pèsent sur sa volonté.

Ainsi de la présence très importante des prêtres,pasteur, sœurs et autres religieuses dans le roman de Giono.

Ils constituent un tissu serré de veilleurs moraux,censés empêcher toute déviance – voir les pages 186, 317, 332, 354, 358 par exemple ; dans Macbeth, c'est lecode de l'honneur ou celui de l'hospitalité qui remplit ce rôle, comme on le voit notamment dans I, 7, au bas de lapage 89 ; enfin, la pression sociale tout simplement remplit aussi ce rôle chez Rousseau, voir p.

85-86) Transition : si les lois morales et sociales empêchent a priori les individus de s'éloigner des codes moraux quidéfinissent le mal pour leur communauté, notre programme montre clairement que certains d'entre eux parviennentnéanmoins à les dépasser, s'élevant ainsi par la volonté du mal à une forme singulière de grandeur aussi fascinantequ'inquiétante. II.

Une façon de se dépasser (c'est néanmoins aussi une façon, pour l'individu, d'outrepasser volontairement sanature) A.

La grandeur du libre-arbitre (« Il n'y a point de véritable volonté sans liberté », Profession de foi…, p.

74.Rousseau le dit avec force et clarté, la grandeur de l'homme n'a de sens, d'un point de vue moral, que s'il estcapable de vouloir le mal, en altérant sa volonté a priori bonne, voir p.

74 ; cette idée est mise en pratique, enquelque sorte, dans Macbeth, lorsque le héros est tenté par les Weird Sisters et qu'il use de sa liberté intérieurepour vouloir la mort de Duncan.

Du point de vue du spectateur, Macbeth peut sembler à la fois plus grand et plusmauvais que Banquo, qui continue de respecter les lois de la communauté) B.

La force de l'intérêt (autre élément susceptible de permettre à l'individu de vouloir le mal, la puissance deson intérêt personnel qui, dans Macbeth, est ainsi assimilée à « l'ambition voltigeante », qui « dépasse son proprebut » (I, 7, vv.

26-28.

C'est une ambition en quelque sorte dénaturée, qui vise plus loin que sa nature le lui permet,et fait de l'individu un « autre que (lu)i », pour reprendre l'expression de Rousseau ; on retrouvera la même forme del'intérêt chez le personnage de Firmin, véritable rapace auquel toutes les formes de l'intérêt sont familières – voir,entre autres, le passage de la p.

158 des Âmes fortes) C.

Le désir – pervers – du mal (enfin, la volonté du mal est possible chez des êtres « pervers » (Profession defoi…, p.

86), des « âmes cadavéreuses » (ibidem, p.

85), « devenues insensibles, hors leur intérêt ».

Pour Rousseau,celui qui veut le mal le peut parce qu'il est, dans le fond, plus mort qui vif, déjà en accord avec les forces de la morttandis qu'il vit encore.

Thérèse, au contraire, dans le roman de Giono, veut le mal autour d'elle parce qu'en faisantcouler « le sang » (dans tous les sens du terme), elle en tire une énergie, une nourriture qui donne sens à sa vie –d'où la comparaison centrale au furet, qui est inaugurée pp.

316-7) Transition : la « volonté de puissance » que manifeste Thérèse, en exaltant la « souveraineté » de son moi, faitd'elle un personnage hors norme, qui se réjouit de ce que « Personne ne pouvait être (s)on maître » (p.

306).. »

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