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Peut-on vouloir supprimer le travail ?

Publié le 27/12/2005

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travail
Mais le travail est l'occasion des classes possédantes de profiter des bénéfices. Et le travailleur, quant à lui, devient de plus en plus étranger à son travail, puisqu'il ne fait qu'obéir à des instructions d'un ordre supérieur.      b. Le travail ne libère plus, mais il aliène le travailleur : « l'ouvrier se trouve devant le produit de son travail dans le même rapport qu'avec un objet étranger » (K. Marx, Manuscrit de 1844). L'ouvrier se perd, et plus il travaille, plus il met sa vie dans l'objet, plus il devient étranger à lui-même. C'est le système capitaliste selon Marx qui accroît la paupérisation (appauvrissement progressif des travailleurs) des masses salariées. Le travail est acheté par les dirigeants, ainsi que les travailleurs. Travail et travailleurs ne sont que les moyens de productions des richesses des employeurs.      c.

Le travail est le plus souvent considéré comme une contrainte avant d’être perçu comme étant une activité libératrice ou plaisante. Cela peut-être parce que le travail est pour l’homme une nécessité, et non un choix volontaire. Mais il apparaît que beaucoup aime travailler pour améliorer leur vie, comme le bricoleur qui se plait à élaborer ou à réparer plusieurs petites choses. Mais bricolage et travail peuvent être distingués, comme l’affirme C. Lévi-Strauss, puisque le bricolage serait plus un vagabondage de l’esprit. Et le travail, au contraire, reste surtout une transformation de l’immédiateté du réel par l’intelligence. La nature se trouve ainsi transformée par le travail au profit d’un produit humain. L’homme a des besoins, et seul le travail peut lui procurer la satisfaction ; comment penser alors la volonté de le supprimer s’il est la condition de l’épanouissement des désirs humains ?   

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« La conscience, dans son rapport immédiat avec elle-même, n'est que l'identité vide du Je = Je, une tautologie sans contenu.

Toute conscience rencontre autrui, l'Autre, une autre conscience de soi.

Il n'y a, en fait, de véritable conscience de soique moyennant le retour à soi à partir de cet « être-autre ».

Autrement dit, la conscience de soi serait impossible dans un monde où autrui n'existerait pas. Si la conscience est mouvement et retour à soi-même à partir de l'être autre, elle ne peut d'abord l'être que par la négation de l'autre.

Autrement dit, la relation à autrui se présente d'emblée comme une affaire de conflit.

Le « moi » de l'enfant, par exemple, ne se forme-t-il pas en s'opposant au non-moi ? N'est-ce pas dans l'opposition à ses parents que l'enfant forge sapersonnalité ? Toute conscience est désir de reconnaissance de soi et la satisfaction de ce désir ne peut advenir que moyennant lasuppression de l'autre, en tant qu'être indépendant. Le premier mouvement du désir serait de détruire et de consommer l'objet.

mais, dans cette expérience, je découvre que mon désir est conditionné par cet objet et que je suis donc dépendant de cet objet que j'avais, pourtant nié : « Le désir et la certitude de soi atteinte dans la satisfaction du désir sont conditionnés par l'objet ; en effet la satisfaction a lieu par la suppressionde cet autre.

Pour que cette suppression soit, cet autre aussi doit être. » Loin d'atteindre la satisfaction complète et définitive, je découvre que, la satisfaction obtenue, le désir renaît, marquant toujours davantage ma dépendance à l'égard de l'objet, de cet Autre que j'avais annihilé : « La conscience de soi ne peut donc pas supprimer l'objet par son rapport négatif à lui ; par là elle le reproduit plutôt comme elle reproduit le désir.

» Dans ce cercle infini et infernal du désir, c'est-à-dire de « ce retour alterné et monotone du désir et de sa satisfaction par laquelle le sujet retombe sans cesse en lui-même et sans supprimer la contradiction », la conscience découvre qu'elle ne peut se ressaisir que dans une autre conscience de soi.

La dialectique même du désir le conduit à son propre dépassement : de la pureconsommation de l'objet à l'intersubjectivité.

Le désir n'est plus seulement rapport égoïste de soi à soi, mais position de l'autrecomme être indépendant et libre.

Je ne peux me reconnaître que si je reconnais l'autre et réciproquement : « L'opération est donc à double sens, non pas seulement en tant qu'elle est aussi bien une opération sur soi que sur l'autre, mais aussi en tant qu'elle est,dans son indivisibilité, aussi bien l'opération de l'une des consciences de soi que de l'autre. » Ce mouvement de la conscience de soi trouve une illustration dans la fameuse dialectique du Maître & de l'Esclave – dialectique qui peut se lire comme une reconstitution, sans caractère historique, du déroulement de l'histoire réelle des hommes. Le point de départ de cette dialectique, c'est que toute conscience est désir de reconnaissance, désir qui passe d'abord par la négation de l'autre.

toute conscience poursuit la mort de l'autre, afin de se faire reconnaître et de se reconnaître elle-mêmeau risque de sa propre vie, comme libre et indépendante de toute attache sensible : « C'est seulement par le risque de sa vie qu'on conserve la liberté, qu'on prouve que l'essence de la conscience de soi […] n'est pas le mode immédiat dans lequel la consciencede soi surgit d'abord, n'est pas son enfoncement dans l'expansion de la vie. » Autrement dit, il s'agit pour chaque conscience de se prouver qu'elle n'est pas de l'ordre de l'en-soi (mode de l'existence des choses), pure immédiateté, mais qu'elle est seulement un pur être-pour-soi, une personne qui a une valeur, une dignité :« L'individu qui n'a pas mis sa vie en jeu peut bien être reconnu comme personne, mais il n'a pas atteint la vérité de cettereconnaissance comme reconnaissance d'une conscience de soi indépendante. » A l'issue de cette lutte décisive pour la reconnaissance de soi, la conscience qui n'a pas eu peur de la mort, qui est alléejusqu'au bout dans le risque de la mort, prend la figure du Maître.

L'autre, qui a préféré la vie à la liberté, entre dans le rapport deservitude.

L'Esclave n'est plus qu'un instrument aux mains du Maître qui l'a épargné.

Il a perdu toute dignité.

Mais, en travaillant,l'Esclave transforme le monde.

Il peut ainsi se reconnaître dans ce monde qui, par son travail transformateur, porte la marque deson intériorité.

Jouissant, de cette manière, de lui-même comme d'une réalité extérieure, il accède alors à une certainereconnaissance de soi et par là même à la dignité.

En outre, en transformant le monde, il crée quelque chose de stable et dedurable en dehors de lui et se libère de l'angoisse de la mort qui le liait au monde sensible et qui avait fait de lui un esclave.

Enrevanche, le Maître, se contentant de consommer et de détruire les produits du travail de l'Esclave, affirme toujours davantage sadépendance à l'égard de ce dernier.

De plus, sa jouissance n'a aucune valeur de vérité, elle n'intéresse personne et ne lui permetdonc pas d'accéder à la reconnaissance de soi. Certes, le Maître est reconnu par l'Esclave.

mais que vaut une telle reconnaissance, puisque l'Esclave n'est qu'une chose ?Quant à l'esclave, il lui suffit de se faire reconnaître par le Maître pour que s'établisse la reconnaissance mutuelle : « Ils se reconnaissent comme se reconnaissant mutuellement.

» La fin de cette dialectique marque la fin de l'histoire, c'est-à-dire la fin des. »

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