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PEUT ONT REFUSER DE SE SOUMETTRE AUX LOIS ?

Publié le 16/03/2011

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Nous ne pouvons pas refuser de nous soumettre aux lois. En effet, en France, il existe le code civil, le code de la route afin de nous informer sur ce qu'il faut et ne pas faire. Ces écrits, ces lois ne sont pas là par hasard, elles nous permettent de vivre correctement en société et d'éviter des débordements intempestifs. Il est utile de préciser  que nul ne doit ignorer la loi. On ne peut refuser de s'y soumettre car le monde tomberait vite dans le chaos, l'anarchie. De plus l'Homme a besoin de règles, a besoin d'être aiguillé. Prenons l'exemple de ces pays où les lois ne sont pas respectées, les armes trônent. Les lois restent donc les piliers de la société. Mais peut-on arriver à passer outre ?

« régissent l'existence physique et psychique de l'homme lui-même [...].

La liberté consiste par conséquent dansl'empire sur nous-mêmes et sur la nature extérieure, fondé sur la connaissance des nécessités naturelles.

» (Engels,Anti-Dühring, Éditions sociales, p.

142)Se soumettre aux lois de la nature pour s'en rendre maîtres, fort bien.

Mais n'existe-t-il pas une loi plus proche del'esprit humain, à laquelle il nous faudrait obéir ? Toute loi désigne-t-elle bien un rapport invariable entre lesphénomènes ? B.

Pourquoi s'incliner devant la loi morale et lui obéir ? Il existe, en effet, une loi plus conforme à l'essence de l'homme, la norme morale s'imposant au sujet sous l'aspectde l'impératif catégorique Tu dois, et ceci sans condition...

Agis de telle sorte que tu puisses vouloir que la maximede ton action soit considérée comme une loi universelle.

Obéis au devoir, à la loi étrangère à tout mobile empiriquede la sensibilité. Le devoir est une loi de la raison. «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne quedans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin etjamais simplement comme un moyen.» Kant, Fondements de la métaphysiquedes moeurs (1785). • L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandement christiquequant à son fondement.

En effet le commandement d'amour du Christ vient del'extérieur et est fondé sur un commandement antérieur qui prescritl'obéissance inconditionnelle au Christ.

L'impératif kantien vient, lui, de laraison.

C'est en nous-mêmes que nous le trouvons, comme une structure denotre propre esprit, qui fonde notre moralité.• Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyons contraints ànous y plier, mais il est en nous comme une règle selon laquelle nous pouvonsmesurer si nos actions sont morales ou non (d'où la «mauvaise conscience»).• Il se distingue aussi par sa portée.

En effet, traiter les autres «comme unefin» ne signifie pas nécessairement les «aimer».

C'est à la fois moins exigeant,car il s'agit «seulement» de les respecter, en reconnaissant en eux la dignitéhumaine.

Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect mêmequand on n'aime pas! C'est là que le «devoir» est ressenti comme tel. Mais pourquoi obéir à la morale, qui humilie précisément notre libre spontanéité et nos penchants ? Être libre, n'est-ce pas précisément vivre au gré de nos désirs et impulsions, favoriser le jeu de la sensibilité et des affections ?Pourquoi l'obéissance à un devoir humiliant, comme Kant nous le montre, penchants et désirs, vie sensible etdonnées empiriques, puisque seule compte l'obéissance à une loi formelle et universelle domptant le désir ?Mais, en vérité, se soumettre à l'universel de la loi, c'est accéder à l'autonomie.

Et, en effet, l'affaiblissement del'influence des penchants, loin d'être asservissement ou esclavage, est accès à la liberté.

Être libre, n'est-ce pasaccéder à une volonté rationnelle, s'élever à un mode de vouloir proprement humain ? Or, ce mode de vouloir vaexclure la spontanéité immédiate, plus proche de l'animalité que de l'humanité.

Être libre, pratiquement, c'est serendre indépendant des penchants, des caprices, de la spontanéité telle qu'elle est donnée.

Pourquoi donc obéir à laloi morale ? Pour accéder à l'autonomie et opter soi-même pour la loi de la raison.

« L'autonomie de la volonté estcette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi [...].

Le principe de l'autonomie est donc d'opter toujours detelle sorte que la volonté puisse considérer les maximes qui déterminent son choix, comme des lois universelles, dansce même acte de vouloir.

» (Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, Lagrange, p.

90).En somme, pourquoi se soumettre au devoir ? Parce qu'alors je règle ma volonté sur l'idée formelle de loi et parcequ'ainsi j'accède à une saisie en quelque sorte « intelligible » de moi-même : indépendant à l'égard desdéterminations naturelles, à l'égard du mécanisme de la nature entière, je deviens cet être qui se soumetvolontairement à la loi de la raison, qui met à distance toute détermination externe.

Devoir, nom sublime et grand !Tel est le cri de Kant dans la Critique de la raison pratique quand se taisent tous les penchants, alors surgit la «personnalité », comme autonomie du sujet moral.Après Rousseau, Kant nous montre que l'obéissance à la loi que l'on se prescrit est liberté.

Mais cet ordre kantien dela moralité n'annonce-t-il pas l'ordre social ? C.

Pourquoi s'incliner devant la loi civile ou politique ? Tout comme la loi scientifique et la légalité éthique, la loi politique paraît m'enchaîner bien davantage qu'elle ne melibère.

Pourquoi donc s'incliner devant elle, alors qu'elle semble nous contraindre ? Émanant du pouvoir politique, etce dans le but d'organiser et de régir l'activité d'un ensemble social, n'est-elle pas de l'ordre de la contrainte ?Quand le citoyen se soumet à un ensemble légal qui le dépasse, quand il saisit que la sanction peut suivre toutetransgression, alors ne subit-il pas durement le poids des lois civiles, qui commandent pour tous ? Expressions del'organisation de la vie sociale, les lois civiles humilient et domptent la subjectivité.

Nous retrouvons ici lephénomène analysé à propos de l'impératif catégorique : les lois issues de l'État ne limitent-elles pas nos librespenchants ? Pourquoi donc s'incliner devant elles ?. »

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