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" Philosopher, est-ce penser différemment" ?

Publié le 14/12/2009

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Avant d’aborder cette première partie de notre analyse, il paraît nécessaire de nous appliquer à définir le terme de philosophie. La philosophie au sens large, est une conception générale de l’univers, un ensemble plus ou moins cohérent de préceptes et d’opinions, une sagesse individuelle ou collective. En ce sens là, toute personne peut ainsi être philosophe de manière personnelle, en ayant une vision du monde, une conception de la vie, une idée ou une croyance sur sa place dans l’univers, et une vision du rôle qu’il est amené à jouer dans cette société. La philosophie dans ce premier sens, est alors inséparable de la  pensée, dans le sens où l’on considère que cette dernière nous permet de former et enchaîner des concepts pour parvenir à rendre présent à nos sens et à notre intelligence, les objets qui nous entourent, dans le but d’appréhender l’univers qui nous entoure. C’est ce qu’a tenté de nous expliquer Antonio Gramsci dans un de ses textes tiré de Cahiers de Prison.

« pouvoir tenter de concevoir l'univers qui l'entoure, il me permet ainsi de définir les choses qui m'entourent, demanière à en avoir une conception générale.

Dans la traversée du miroir , L.Caroll rapportait un dialogue entre Alice et un moustique dans lequel le moustique faisait remarquer à Alice qu'il était inutile pour les insectes d'avoir desnoms puisqu'ils étaient incapables d'y répondre.

Alice répondait alors: « A eux, ça ne sert à rien mais j'imagine quecela a une utilité pour les gens qui les nomment.

Autrement pourquoi les choses auraient-elles des noms? » Si cen'était pas justement à un insecte qu'elle avait affaire, Alice aurait, sans doute pu expliquer à son interlocuteur queparler est le moyen premier et essentiel dont les hommes disposent pour maîtriser le monde: nommer les choses etles idées, c'est la première condition de possibilité du savoir, donc de la classification et de l'utilisation desconnaissances à travers lesquelles on s'approprie symboliquement le monde.

En ce sens, on peut affirmer que lesmots ont un très grand pouvoir puisque c'est à travers eux que se structure la perception de l'univers dans lequelnous vivons.

Autrement dit, nommer un objet, c‘est le classer, c'est-à-dire l'intégrer à toute une représentation dumonde cristallisée dans le langage.

Mais, cette cristallisation est alors le fruit de toute l'histoire de l'humanité et nonde l'homme en tant qu'individu isolé.

Le langage est alors l'instrument essentiel, le moyen privilégié par lequel nousassimilons la culture de notre groupe, il est un au-delà de sa fonction de vecteur de cohésion sociale, l'outilindispensable pour tenter d'avoir une conception générale de l'univers.

Au-delà du langage, Gramsci nous oriente sur la piste de l'étude du « bon sens » ou« sens commun ».

Mais il est important de préciser, que nous ne prenons pas le terme de « bon sens », au sens deDescartes, pour qui « le bon sens » s'apparente à la raison ou à la faculté de bien juger, qu'il définit au début duDiscours de la méthode.

L'expérience du « sens commun » ou le « bon sens » peut alors faire partie de cette philosophie spontanée par quelques aspects.

En effet, le sens commun recueille une connaissance générale deschoses, courante et quotidienne, connaissance aussi connue sous le nom de connaissance vulgaire.

Vulgaire, nondu fait qu'elle soit caractéristique d'une certaine classe d'homme mais bien au contraire, car elle est la connaissancede tout le monde.

Cette connaissance s'acquiert alors par deux moyens selon Spinoza : le tout premier par « ouïdire » et le second par « expérience vague ».

Par « ouï dire », il faut entendre tout ce qui nous parvient à titre desimple information, soit par la conversation, soit par le rapport à nos semblables ou bien maintenant par les procédésmodernes de diffusion : la télévision, presse, radio…C'est ainsi que nous apprenons que « la situation en Côted'Ivoire s'aggrave » ou bien « que le président de la République s'est rendu en Angleterre pour telles raisons.» Maison peut remarquer le caractère particulier, contingent, et incoordonné de cette connaissance: en effet, les chosesque nous apprenons ont lieu à tel endroit, à tel moment précis.

Ce sont des faits divers.

Mais Spinoza oppose à l'ouïdire la connaissance vulgaire par expérience vague: celle-ci en effet se rapproche quant à elle beaucoup plus de ladéfinition de la philosophie spontanée de Gramsci.

L'expérience vague, c'est l'expérience non méthodique: c'est uneconnaissance empirique mais non expérimentale, qui atteint déjà, contrairement à la connaissance par ouï dire uncertain niveau de généralité, d'ailleurs nécessaire pour la conduite de notre vie pratique.

Il y a lieu de remarquer quecette connaissance vulgaire, est étroitement soumise aux influences du milieu social, tout comme le langage.

Cetteconnaissance du sens commun par expérience vague est en fait un moyen pour l'homme de tenter d'appréhender lemonde qui l'entoure et de se créer des repères.

En ce sens là, la connaissance vulgaire est assimilable dans certainsde ses aspects et de ses buts à la philosophie spontanée, dont l'essence est d'appréhender l'univers de manièreassez intuitive.

Gramsci nous donne alors une dernière piste à suivre : pour lui, la philosophie spontanéese retrouve alors également dans tout système de croyances, de superstitions et donc dans la religion populaire, cequ'il définit par le terme de « folklore ».

Nous allons donc chercher à voir quels sont les points communs de laphilosophie spontanée et de ce qu'il nomme « folklore ».

Cette philosophie spontanée est souvent liée à descroyances religieuses, à des dogmes, ou tout au moins à des mythes sur l'au-delà, sur l'origine et la destinée desêtres, etc.… Les croyances et les mythes , sont encore dans notre société en rapport étroit avec lesdéterminations de la vie sociale elle-même, ce sont des religions et des traditions de familles, de clans, de tribus,plus tard de cités et enfin de nations.

Le mythe se présente comme une histoire vraie ; il est le moyen de construirela réalité car il lui sert de modèle.

Ces croyances ont un intérêt philosophique dans le sens où elles ont un intérêtculturel : elles arrachent l'individu de ses préoccupations terre-à-terre, de la vie quotidienne, à ses besoins et à sesinstincts.

Elles le mettent en rapport avec un monde distinct du monde profane, le monde du sacré et ainsi ellesl'élèvent en quelque sorte au dessus de lui-même.

Le mythe et la philosophie ont un point commun: ce sont desexplications cohérentes du monde.

Le mythe est un récit fabuleux qui décrit l'origine du monde, de l'homme, de lasociété.

Celui-ci a pour but de tenter d'expliquer ce qui se passe autour de l'homme et donc de tenter de lui fairecomprendre le monde qui l'entoure La vérité mythique explique pourquoi l'homme et ce qu'il est, pourquoi il naît etmeurt, pourquoi il est sexué, pourquoi il doit travailler.

Le mythe raconte un événement primordial qui sert de modèleaux événements significatifs de l'existence.

Cependant, il faut tout de même se rappeler que si ces deux matières. »

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