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Pierre Abélard

Publié le 22/02/2012

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Il fut d'abord à Paris l'élève de Guillaume de Champeaux, qu'il ne tarda guère à supplanter ; après la célèbre histoire d'amour avec Héloïse, qui se situe vers 1113, Abélard enseigna successivement à Nogent, au " Paraclet ", puis de nouveau à Paris où il mourut. Son oeuvre, à la fois philosophique et théologique, comprend essentiellement le Sic et Non, la Dialectica, des Gloses, la Theologia Christiana et l'Ethica. Il doit sans doute à l'âpre controverse qui l'opposa à Guillaume de Champeaux sur le problème des universaux le début de sa renommée. Le problème, déjà pose par Porphyre, était de savoir si les universaux, qui renvoient aux genres et aux espèces des êtres naturels, existent dans la réalité ou seulement dans la pensée, pour Guillaume, l'universel est une réalité " tout entière à la fois dans chacun des individus d'une même espèce ". Abélard reprend les objections du Parménide : comment le même universel peut-il être tout entier en lui-même et tout entier en chacun des individus dont il est le genre ou l'espèce ? De plus, si l'on définit, par exemple, l'homme comme un animal raisonnable, comment expliquer la coexistence en lui de deux universaux qui s'excluront par ailleurs chez le cheval ? La solution d'Abélard est remarquable en ce sens qu'elle dépasse l'opposition réalisme-nominalisme et, par une analyse de l'abstraction, jette les bases d'une explication psychologique des idées. L'universel a bien une certaine réalité, mais uniquement à titre de concept prédicatif : il exprime une qualité qui peut se dire de plusieurs choses, mais il n'a pas de sens si on le sépare de ces choses. Comment un universel se forme-t-il ? Nos perceptions produisent en nous des images ; elles peuvent subsister à titre individuel et constituer des objets de pensée singuliers, ou s'unir en représentations plus imprécises, plus générales. Les universaux ne sont ainsi que " le sens des noms " (nominum significatio) et il n'y a de connaissance réelle que du particulier ; la solution d'Abélard a certainement contribué à rendre son autonomie à la logique, et fait de lui un précurseur direct de Guillaume d'Occam. Le même génie et la même fougue caractérisent son oeuvre proprement théologique. S'il a vivement attaqué les dialecticiens (comme Roscelin), donne la chasse aux hérésies sur La Trinité et proteste de sa soumission à l'autorité, il est vrai aussi qu'il a fait du Timée un commentaire singulièrement hardi, s'attachant à y retrouver tous les détails du dogme. Mais c'est dans son Ethica que ses véritables tendances apparaissent le plus nettement : seule l'intention permet de juger la valeur morale d'un acte, le péché naît d'un désaccord entre la représentation du juste et notre conduite ; ce qui l'amène à rejeter la transmission de la faute originelle et la doctrine de la réversibilité des mérites du Christ sur chaque chrétien. Ces thèses difficiles à apprécier, qui dévaluent la grâce au profit de la connaissance et ont un relent de pélagianisme, expliquent la condamnation que l'attention vigilante de saint Bernard valut à Abélard.

« ABELARD, Pierre (1079-21 avril 1142) Philosophe, théologien Alors qu'il est destiné à la carrière des armes, Abélard étudie à Chartres, à Loches, puis à Paris.

L'acuité de sonintelligence et son orgueil lui valent d'être bientôt remarqué.

Ils lui valent aussi de s'opposer à l'un de ceux quifurent ses maîtres, Guillaume de Champeaux.

Lorsqu'il n'a pas même vingt-trois ans, il a sa propre école à Melun, àCorbeille, puis à Paris.

La chaire de philosophie à l'école Notre-Dame lui est bientôt confiée.

Sa renommée est telleque, de toute l'Europe, on vient pour assister à ses leçons.

Sa rencontre avec Héloïse et ses amours avec elle, sonmariage secret le condamne à être émasculé.

Après sa mutilation, lui qui n'a été jusqu'alors que clerc, fait professionà l'abbaye de Saint-Denis.

Il y reprend ses leçons de théologie scolastique et de logique.

Héloïse, quant à elle, prendle voile dans un couvent d'Argenteuil.

Les doctrines d'Abélard qui prétend appliquer les méthodes de la dialectique àla théologie sont condamnées lors d'un concile qui se réunit à Soissons en 1121 et qui fait brûler son traité De l'unitéet de la Trinité divine.

Cette condamnation n'empêche pas Abélard de continuer à enseigner au Paraclet, à Reims, età nouveau à Paris.

Vers 1122, il écrit un traité intitulé Sic et Non qui confronte et recense les contradictionsapparentes qu'il y a entre les textes de l'Ecriture et ceux des pères de l'Eglise.

Dans la même période, semble-t-il, ilécrit encore une théologie chrétienne, une introduction à la théologie et un traité d'éthique.

Le texte HistoriaCalamitatum Abaelardi et les Epistulae Ad Heloissam sont les seuls qui permettent de connaître l'histoire qui est lasienne.

En 1140, Abélard est à nouveau condamné au concile de Sens.

Celui qui l'accuse et qui en appelle au papeest Bernard de Clairvaux.

Le pape Innocent II confirme la condamnation prononcée à Sens.

Deux ans plus tard,Abélard meurt.. »

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