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Platon, Phèdre, 249d, trad. L. Brisson, GF-Flammarion.

Publié le 19/03/2015

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platon

Quand, en voyant la beauté d'ici-bas et en se remémorant la vraie beauté, on prend des ailes et que, pourvu de ces ailes, on éprouve un vif désir de s'envoler sans y arriver, quand, comme l'oiseau, on porte son regard vers le haut et qu'on néglige les choses d'ici-bas, on a ce qui faut pour se faire accuser de folie.

Platon, Phèdre, 249d,

 

trad. L. Brisson, GF-Flammarion.

L'expérience première du beau est, en un sens, paradoxale. Elle pourrait bien se suffire à elle-même par la plénitude sen­sible qu'elle donne à ressentir ; mais elle conduit au-delà d'elle-même par la soif d'absolu qu'elle réveille et entretient. Elle tient en ce sens de l'amour, à la fois comblé par ce qu'il donne et insatisfait en raison de ce qu'il fait entrevoir. Ainsi se dessine le trajet d'une ascension graduelle. On s'élève de la beauté d'un bel objet à celle d'un beau corps. Puis le mouve­ment se poursuit vers celle d'une âme belle, pour accéder enfin au beau en soi. Celui-ci peut se dire tel en ce qu'il n'est pas beau seulement sous un rapport, mais absolument et sous tous rapports. L'expérience de l'absolu ne se donne pas ici par quelque transport loin des choses et des êtres, mais par la découverte de ce qui les habite, et les réunit : la proportion équilibrée, l'évidence d'une forme, l'harmonie d'un rapport.

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