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Plongés dans la solitude, sommes-nous capables d'être nous-mêmes ?

Publié le 12/02/2012

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Pour cela, il ne faut pas se laisser influencer par les autres. L'homme doit apprendre à penser pour lui-même et donc ne doit pas se fier aux opinions d'autrui. Il doit douter de tout et se forger sa propre idée sur les choses car l'opinion publique conduit à se conformer à une idée générale, parfois fausse. Il faut douter principalement des préjugés et les remettre tout le temps en question. Dans le Discours sur la méthode, Descartes explique comment, un jour, il a entrepris de rejeter tout ce qu'on lui avait appris. Cela lui permettait d'avoir sa propre réflexion et d'en être sûr, car il ne subissait plus l'influence de connaissances populaires mal assurées.

            Etre soi-même, c'est au final affirmer sa propre personnalité tout en restant en contact avec la société qui nous a tout donné. Il faut donc apprendre à surmonter l'entrave que représente la société, et en même temps profiter de ce qu'elle peut offrir à notre propre enrichissement.

            Il est donc nécessaire d'avoir un esprit critique pour être soi-même. Il faut être ouvert aux autres mais toujours mesurer et analyser ce qu'autrui m'apporte, afin de le rendre mien et de savoir si cela me correspond ou pas. On ne doit pas se fier aux préjugés et se faire sa propre idée sur certains sujets qu'on appelle parfois les « on dit «.

« la personne en face de nous attend de voir dans notre comportement.

Ce n'est pas pour rien que la monumentale oeuvre deBalzac s'appelle la Comédie Humaine.

Il faut donc faire attention à ne pas blesser la sensibilité des gens que nous côtoyons enaffirmant trop ce que nous pensons.

Ces contraintes empêchent d'être véritablement soi-même.

La seule façon d'être soi-même est de renoncer aux échanges avec autrui à travers la solitude.

La présence d'un tiers, ses attentes, ses jugementsforcent à jouer un rôle.L'homme est donc tenu de masquer ce qui fait de lui un individu, c'est-à-dire un être dont la sensibilité, dont le passé, neressemblent à aucun autre.

Dans le Discours sur les sciences et l'art, Jean-Jacques Rousseau affirme : « Il règne dans nosmoeurs une vile et trompeuse uniformité, et tous les esprits semblent avoir été jetés dans le même moule".

Cela décrit bienle fait que l'homme qui vit en société, est empêché de dévoiler ses pensées et ses sentiments les plus sincères.De plus, exister c'est s'épanouir, et l'on ne peut mieux s'épanouir qu'en se connaissant soi-même, qu'en revendiquant ce quel'on est.

Se connaître, se revendiquer dans sa vie intime, est une chose qui demande bien plus de temps et qui est bien plusdifficile que de paraître seulement devant les autres.

Savoir ce que l'on est, se connaître dans ses racines, dans sesfondements, explorer son « moi » est le fruit de longues méditations que seule la solitude peut offrir à l'homme.Sartre ajoute que l'existence d'autrui est notre chute originelle, car dès que l'autre apparaît nous ne nous voyons plus qu'autravers son regard.

Et comme l'autre me renvoie une fausse image de moi-même, on ne se voit plus tel que nous sommes, etdonc nous n'agissons plus comme nous sommes, mais comme il nous voit.

Seule la solitude vient nous dévêtir de ce quel'Autre crée en nous.

Néanmoins la société ne fait pas de nous des robots.

Nous ne sommes pas tous semblables et chacun à son originalité.

Alors,il faut dépasser cette analyse.

La solitude peut en effet devenir néfaste.

Et que deviendrions-nous que serait-on sans lesautres ? ***** La solitude peut avoir des effets régressifs, et donc s'avérer néfaste pour l'homme.

Valéry disait : » un homme seul esttoujours de mauvaise compagnie », illustrant bien là le fait qu'un homme a besoin de l'autre pour se complaire dans sonexistence.

La solitude est aussi, avant tout, une manière de penser aux autres.

Ce n'est qu'après avoir été éduqué par les autresque l'homme peut désirer être seul.

Un animal peut vivre de façon solitaire dans la nature mais ne connaît pas la signification« d'être seul ».

C'est donc par rapport aux autres que l'homme souhaite la solitude et c'est des autres qu'il s'isolevolontairement.

On ne peut donc pas se sentir seul sans le sentiment de l'absence de l'autre.

L'autre devient une condition nécessaire à la construction et à la vie du moi.

Les cas, extrêmement rares, d'enfantssauvages, manifestent fondamentalement que l'homme ne peut épanouir sa nature spécifique qu'entouré de semblables :un enfant abandonné à lui-même ne développe pas d'aptitude à la parole, pas plus qu'il ne se redresse spontanément oumanipule des outils.

Chez lui, même le désir, la libido semblent gelés.

L'homme naît inachevé.

Son plein développementsuppose la présence de ses semblables.

Il ne peut, sans la présence des autres, exister pleinement comme homme.

Hors dela société, l'homme se déshumanise et l'absence prolongée de contact avec les autres crée des altérations mentales etcomportementales.

Michel Tournier, dans la première partie de Vendredi ou les limbes du Pacifique, analyse les effetsrégressifs impliqués par le prolongement de la solitude.

Il montre comment s'opère un rétrécissement du champ deconscience : la pensée sans l'intervention d'autrui devient monologue ; c'est ainsi que Robinson, obsédé par l'idée deconstruire un bateau, omet de s'interroger sur les moyens d'assurer sa mise à flots.

L'absence d'autrui enfermant l'individudans sa propre conscience induit des confusions entre le rêve et la réalité.

L'absence d'échange verbale produit nonseulement un appauvrissement du vocabulaire mais aussi une perte de la capacité d'abstraction.

Les autres apprennent doncà l'Homme à penser, et lui apprennent à créer son moi, l'entretiennent, car c'est la relation avec les autres qui permet depenser.

On peut aussi ajouter que la solitude peut être utilisée comme torture psychique, ce qui prouve que l'homme n'estpas fait pour vivre seul.

Il y a par exemple des quartiers d'isolement dans les prisons.

On sait aussi que les Turcs jetaient lesprisonniers dans des culs de basse fosse tout noirs, avec une seule ouverture par laquelle on leur donnait de la nourriture :cela avait pour conséquence de les rendre fous.

Ensuite, la différence avec les autres permet d'affirmer son « moi ».

L'homme a besoin de se confronter aux autres pourexister.

Ce sont les relations qui constituent l'être, c'est-à-dire que l'homme s'inscrit dans un réseau complexe de relationavec le monde qui l'entoure, permettant de faire évoluer sa pensée.

La solitude, par définition, ne permet pas le concoursdes autres, elle ne permet aucune évaluation et est donc néfaste au développement de l'homme.

En effet, l'homme a besoinde repères pour apprendre à se connaître tel qu'il est.

« Le meilleur moyen de se connaître, c'est de chercher à comprendreautrui » disait André Gide.

Mais on peut penser que ceci est un cercle infernal.

La dépendance à autrui ne peut être brisée.

L'homme a besoin desautres pour se connaître mais les autres l'empêchent de manifester son individualité.

L'homme ne peut donc épanouir ses facultés d'homme sans les autres et pourtant la présence des autres peut avoir des effetsliberticides.

Il lui faut donc trouver des moyens d'être soi-même en société.. »

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