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Pourquoi est-ce aussi difficile de dialoguer ?

Publié le 30/12/2005

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      I. Les apports de la dialogie chez les grecs.           a. Les Dialogues de Platon mettent en scène la pensée en train de se constituer, et la dialectique n'est rien d'autre que l'art du dialogue ou de la discussion. Les objections de Socrate obligent son interlocuteur à se mettre en quête d'une vérité qu'il croyait déjà posséder. De l'opinion à la vérité, du particulier à l'universel, le dialogue est le chemin même de la philosophie. Aussi Platon, dans le Sophiste, définit la pensée comme « dialogue de l'âme avec elle-même ». Cela peut surprendre, car autrui semble ici absent du dialogue. Ainsi on comprend qu'il n'est pas besoin de la simple présence d'autrui pour dialoguer et donc pour penser. Mais le dialogue n'est pas forcément producteur de vérités inébranlables.

     Le dialogue caractérise communément une discussion entre deux ou plusieurs personnes visant à produire un accord. Le dialogue est le propre de l’homme. Seul l’homme est capable, non seulement de communiquer avec autrui, mais encore d’échanger avec lui, de questionner et de répondre. Le dialogue est échange d’idées. Aussi, il est ce à travers quoi nos idées se forment. Dialoguer, c’est moins communiquer à autrui des pensées déjà faites, que s’efforcer de les reproduire en les formulant devant lui, en acceptant de s’exposer à la critique. Ainsi le dialogue requiert le jeu continuel d’un locuteur et d’un auditeur. Ne pas laisser autrui parler, c’est rompre le dialogue. Dialoguer c’est aussi, en prévoyant les objections, éprouver la solidité de ses arguments. Le dialogue est fécond et porte plus loin l’exigence de la pensée. Cependant, le dialogue peut-il ne rien produire ? Est n’est-il pas toujours l’image d’un rapport de force entre individus ? 

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