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Pourquoi est-il si important et si difficile de se connaître soi-même ?

Publié le 30/12/2005

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On ne peut donc, pour se connaître soi-même, se contenter de la conscience naïve. Il est nécessaire : 1° d'adopter envers soi-même une attitude de sincérité aussi entière que possible, libérée de cette partialité dont nous avons parlé (et ici, comme il a été dit, les jugements d'autrui peuvent nous éclairer); 2° de percer le revêtement d'illusions et de symboles qui nous voilent le fond de notre individualité - encore qu'il ne faille pas confondre ce « moi profond » avec notre personnalité vraie. Connais-toi toi mêmeIl ne s'agit pas pour Socrate de se livrer à une investigation psychologique, mais d'acquérir la science des valeurs que l'homme porte en lui. Cette science importe essentiellement - bien avant de connaître la nature ou les dieux. Comment conduire sa vie pour être heureux ; voilà la question qui hante tous les hommes. L'opinion, confortée en cela par les sophistes, identifie le bonheur à la jouissance, au pouvoir, à la fortune, à la beauté. Sans doute tout cela n'est-il pas négligeable, mais ce sont là des biens équivoques qui peuvent nous être utiles, ou nous nuire selon les circonstances, l'usage qui en est fait. Pour qu'ils deviennent utiles, il faut que nous sachions nous en servir et si l'homme agit toujours en vue de son bien propre, il peut se tromper sur sa définition. Si nul n'est méchant volontairement, c'est d'abord parce que nul ne veut consciemment se nuire à lui-même et donc ce n'est que par accident que la conduite qu'il adopte peut éventuellement s'avérer mauvaise. Par accident, non volontairement, il faut entendre par là par ignorance : si je ne connais pas la hiérarchie des biens, je serai nécessairement malheureux.

 

  • Observation. — Les raisons de la difficulté qu'il y a à se connaître soi-même peuvent être multiples. Essayer de classer ces raisons.

 

  •  Position de la question. La plupart des moralistes ont insisté à la fois sur l'importance de la connaissance de soi et sur ses difficultés. Mais la psychologie moderne semble avoir fait apparaître encore des difficultés nouvelles. — Et pourtant, la constatation de ces difficultés a quelque chose de paradoxal. Avant Freud, on pouvait encore écrire que « nous sommes incessamment informés de ce qui se passe au-dedans de nous «. Notre vie intime ne nous est-elle pas en effet directement connue par la conscience? Mais, lors même que cela serait vrai — et c'est sur ce point, nous le verrons, que la psychologie nous invite à faire de sérieuses réserves — cette « saisie « intuitive de nos états intérieurs par la conscience est-elle une véritable connaissance?

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