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Pourquoi la morale ?

Publié le 31/12/2005

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morale
       I. La morale ou comment se conduire.        a. La philosophie morale cherche à répondre, sous la seule autorité de la raison, à la question des fins et de la destination de l'homme, pour éclairer ses choix pratiques. En cela elle se distingue de la religion ou de toute autre forme de morale établie. La philosophie a d'abord posée le bien comme principe d'évaluation permettant de déterminer quelles sont les fins que doit se proposer l'action humaine. Ainsi pour l'épicurisme, le bien consiste dans l'usage raisonnable des plaisirs ; pour le stoïcisme, il est dans l'exercice de la vertu. Même si la définition du bien varie d'une doctrine à l'autre, la morale est ce désir de poser les fondements d'une vie bonne, et donc d'une vie heureuse.      b. Kant, de son côté, proposera une morale du devoir, récusant toute morale soumise à la définition préalable du bien, toujours dépendante de conditions empiriques et donc particulières.

La morale désigne un ensemble de règles ou de conduites admises à une époque ou par un groupe d’hommes. Le sociologue Durkheim dira que « chaque peuple a sa morale, qui est déterminée par les conditions dans lesquelles il vit. On ne peut donc lui en inculquer une autre, si élevée qu’elle soit, sans la désorganiser « (Division du travail social, II, chap. 1). Mais au regard d’une réalité supérieure, la morale donne des règles de conduites tenues pour inconditionnellement valables (nécessaires, universelles, etc.). Ainsi elle s’avère être une théorie raisonnée du bien et du mal, impliquant que le sujet obéisse de façon normative face aux situations. La morale semble par conséquent permettre aux hommes de vivre sous une organisation de principes, où chacun a le devoir de respecter la vie d’autrui. Mais quelle est la place, la fin ou la fonction véritable de la morale ?   

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« b.

La morale est contre nature pour Nietzsche : la morale a trop souvent été l'occasion de supprimer les passions en l'homme.

Nietzsche critique ce caractère chrétien d'une moralequi fait la guerre aux passions, et prend pour exemple l'épisode du Sermon surla montagne ( Nouveau Testament ) où il est dit : « si ton œil entraîne ta chute, arrache-le » (prohibition de l'adultère, des pensées sexuelles impures).Si la morale doit être un OUI à la vie, il ne semble pas que l'Eglise, dans sonprocessus de castration (de la sensualité, de l'orgueil, de la passion dedominer, de posséder et de se venger), aille dans le sens d'une morale del'autonomie (cf.

Nietzsche, Crépuscule des idoles ). La règle de conduite commune aux individus est la réciprocité, à la conditionqu'ils appartiennent au même corps social, avec les mêmes valeurs et lesmêmes critères.

Chacun considère ainsi la volonté d'autrui comme égale à lasienne, s'abstient par conséquent de commettre des actes de violence,d'offenser ou de voler, afin qu'il ne lui soit pas fait de même.

Nous vivonsd'ordinaire sous l'impératif de la moralité évangélique : "Ne fais pas à autrui ceque tu ne voudrais pas qu'il te fasse." Cependant, il faut considérer que ceprincipe établi au fondement de la vie sociale est une négation de la vie, unprincipe de décadence et de dissolution : "Vivre, c'est essentiellementdépouiller, blesser, violenter le faible et l'étranger, l'opprimer, lui imposerdurement ses formes propres, l'assimiler, ou tout au moins, l'exploiter."L'essence de la vie est la volonté de puissance, absolue et démesurée : ellevise la conquête, le déploiement de la force jusqu'à ses limites extrêmes, et ne souffre ni pondération, ni mesure, ni limitations d'aucune sorte.

Si dans une société vivante les individuss'abstiennent de faire le mal entre eux, c'est cette société elle-même qui exploitera ou tyrannisera une autresociété plus faible.

Si la moralité des moeurs est un principe de civilisation qui dompte la volonté vitale en sestendances barbares ou violentes, la vie reprend nécessairement le dessus, motivée par une volonté de puissancepar laquelle les forts dominent les faibles, et par laquelle le destin de toute force est d'aller jusqu'au bout d'elle-même. L'impératif de la vie contre l'obligation morale Nietzsche, dans Aurore, décèle sous l'obligation kantienne du devoir l'expression d'une cruauté ascétique.

Le devoirva à l'encontre de nos habitudes, il s'oppose à notre nature sensible, il se définit par la pureté de l'intention.

Pourconserver toute sa valeur, il doit se montrer importun, pénible, voire douloureux.

Ne peut-on observer, sous lecommandement du devoir, un goût coupable et douteux pour la souffrance physique, une soumission servile etcraintive à l'impératif de la loi ? L'obéissance au devoir s'oppose à la vie et à ses forces puissantes, qui commandentl'égoïsme, la préservation de nous-mêmes et plus encore l'affirmation et la réalisation de nos buts.

L'obéissance audevoir est une mortification.

Il n'apporte d'autre satisfaction que celle de l'obéissance à une loi qui n'est pas nôtre.L'individu se sacrifie sur l'autel de l'idée et de la raison, sans trouver d'intérêt pour lui ni pour les autres : "Une vertuest nuisible quand elle ne tient qu'à un sentiment de respect pour l'idée de "vertu" comme le voulait Kant." Contreles impératifs exsangues de la raison, Nietzsche proclame les droits de l'instinct et des puissances vitales : l'êtrehumain vise l'affirmation de sa subjectivité et non la soumission à une loi universelle.

Le devoir moral et l'obéissancesont les signes infaillibles d'un déclin et d'une décadence.

La nature commande à chacun de cultiver sa propre forceet ses vertus en vue de la conservation de soi-même, tandis que le devoir commande des actions impersonnelles etabstraites.

Toute action saine et vitale ne peut avoir que le plaisir pour preuve.

Le bonheur est la seule caution quel'action est bonne.

Se dresser contre la nature et le plaisir, c'est se détruire : "Qu'est-ce qui vous brise plus viteque de travailler, penser, sentir sans nécessité intérieure, sans option profondément personnelle, sans "plaisir", enautomates du devoir ? C'est tout juste là la recette de la décadence, et même de l'idiotie." III.

le côté « positif » d'une morale a.

Au niveau sociologique, la morale être ajustée selon certaines actions.

Avec E.

Durkheim , le social (ou moral) est supérieur à l'individu et le contraint à agir selon les institutions mises en place.

Dans ses Règles de la méthode sociologique , Durkheim montre que celui qui commet un crime sera puni par la société.

En fait, chaque individu se sentira affecté par le crime, et la somme de tous ces individus affectés, qui constitue la société,engendrera une révision du code pénal afin d'attribuer une punition proportionnelle au crime commis.

Ainsi c'est lasociété qui élabore la morale à partir d'actions (non morales) individuelles (cf.

partie sur le pathologique). b.

Dans L'Utilitarisme , J.

S.

Mill présente une morale qui s'oriente vers l'accroissement du bonheur de la collectivité : « les actions sont bonnes ou mauvaises dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur, ou àproduire le contraire du bonheur ».

La morale ne doit pas permettre le bonheur d'un seul individu, mais de tous.

Lebien, c'est l'utile à tous : « la pratique de la justice fondée sur l'utilité est la partie maîtresse, la partieincomparablement la plus sacrée et la plus obligatoire de la moralité » (chap.

V).

Ainsi le but de l'utilitarisme est le« plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre possible de personnes ».. »

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