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Pourquoi les scientifiques doivent-ils se méfier de l’expérience immédiate ?

Publié le 04/04/2022

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« Pourquoi les scientifiques doivent-ils se méfier de l’expérience immédiate ? Il nous faut partir de ce constat de départ que le sentiment commun est immédiat éprouvé par tout homme et qu’il s’est formé son jugement et sa valeur sur une accumulation d’expérience depuis son enfance par une longue pratique et répétée de son activité : En effet, chaque homme s’est construit sur des expériences de son existence qui relèvent de son vécu de ses actions et de ses habitudes qui ont produits une savoir pratique, savoir qui n’est pas nécessairement en rapport avec un discours ou une théorie explicite.

Cet homme que l’on peut qualifier d’empirique et celui dont la connaissance est exclusivement issues de l’expérience immédiate. Cependant cette simple pratique sans théorie n’est elle pas sujette à l’erreur ? Ou pour le dire autrement, se fier à sa propre expérience, son propre ressenti n’est il pas susceptible de ne renvoyer qu’a des conclusions erronées ou partiel. Ainsi, on peut s’interroger dans le cadre d’une démarche scientifique de la pertinence de s’appuyer ou non sur les observations d’expérience immédiate ? Nous tenterons tout d’abord d’évaluer si l’expérience immédiate est à l’origine de nos connaissances. Nous tacherons en fin de montrer que cette expérience immédiate ne suffit pas à fonder une vérité scientifique en quête d’absolu. L’homme se construirait à partir de ses expériences immédiates.

On oppose classiquement les notions de théorie et d’expérience.

Le mot théorie vient du grec theoria qui signifie contemplation.

Par opposition, le mot expérience vient du grec emperia qui donne en français l’adjectif empirique, c’est-à-dire ce qui dépend de l’expérience.

A travers deux notions, on oppose généralement une approche pratique qui en reste aux faits à une approche théorique qui tente de s’élever au niveau de la connaissance rationnelle.

L’expérience peut bien apparaître comme la source de toute connaissance, car elle se différencie de l'invention ou de l'imagination et repose sur des faits perçus.

Telle est la position des philosophes dits empiristes, tels John Locke ou de David Hume : ils considèrent qu’il ne saurait y avoir en notre esprit nulle connaissance qui ne soit d’abord passé par nos sens et qui ne vienne de l’expérience.

Aristote pense également que toutes connaissances commencé avec la sensation.

Les sens recueillent une sensation et l’âme qui la reçoit peut la penser, apprendre à la connaître.

La connaissance serait donc essentiellement issue de l’expérience. Dans une approche empiriste on privilégie les faits, l’observations du réel concret, c’est le point de départ de la connaissance.

On commence par observer attentivement le monde pour le connaître plutôt que d’élaborer des constructions intellectuelles abstraites pour le décrire.

De plus, comme l’indique Kant dans la Critique de la Raison Pure : « si toute notre connaissance débute avec l’expérience, cela ne prouve pas qu’elle dérive toute de l’expérience » il se pourrait donc que l’expérience même soit structurée par des éléments internes à l'esprit, par des concepts ou des idées qui, antérieurement à toute perception sensible, mettraient déjà en forme l'expérience.. »

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