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Pourquoi une morale ?

Publié le 29/01/2004

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morale
Ainsi pour l'épicurisme, le bien consiste dans l'usage raisonnable des plaisirs ; pour le stoïcisme, il est dans l'exercice de la vertu. Même si la définition du bien varie d'une doctrine à l'autre, la morale est ce désir de poser les fondements d'une vie bonne, et donc d'une vie heureuse.      b. Kant, de son côté, proposera une morale du devoir, récusant toute morale soumise à la définition préalable du bien, toujours dépendante de conditions empiriques et donc particulières. Avec Kant la morale doit avoir une exigence de rationalité, d'universalité. Il déterminera ainsi l'action morale, à la lumière d'un impératif catégorique : « agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse valoir de manière universelle » (cf. Critique de la raison pratique, « Analytique »). C'est la loi que tout homme doit suivre en toutes circonstances. Cependant, on a critiqué cette morale kantienne, puisqu'elle n'indique pas ce que je dois faire à chaque situation. De fait, cet impératif reste un critère formel (universalité), et il reste problématique quand on le confronte aux situations concrètes.

     La morale désigne un ensemble de règles ou de conduites admises à une époque ou par un groupe d’hommes. Le sociologue Durkheim dira que « chaque peuple a sa morale, qui est déterminée par les conditions dans lesquelles il vit. On ne peut donc lui en inculquer une autre, si élevée qu’elle soit, sans la désorganiser « (Division du travail social, II, chap. 1). Mais au regard d’une réalité supérieure, la morale donne des règles de conduites tenues pour inconditionnellement valables (nécessaires, universelles, etc.). Ainsi elle s’avère être une théorie raisonnée du bien et du mal, impliquant que le sujet obéisse de façon normative face aux situations. La morale semble par conséquent permettre aux hommes de vivre sous une organisation de principes, où chacun a le devoir de respecter la vie d’autrui. Mais quelle est la place, la fin ou la fonction véritable de la morale ?

morale

« techniques : « Il va de soi qu'opposer des jugements de bien ou de mal à une opération jugée techniquementnécessaire est simplement absurde » (J.

Ellul, Le système technicien ).

Ainsi selon Ellul , le technicien ne tient pas compte de la morale, qu'il considère relative.

Ainsi la technique se juge elle-même, sans s'arrêter aux croyances(sacrées, spirituelles, religieuses) et à la morale.

La technique, selon l'auteur, se situe en dehors de toute contraintemorale ; plus encore, la technique deviendrait le juge même de la morale : « une proposition morale ne seraconsidérée comme valable pour ce temps que si elle peut entrer dans le système technique, si elle s'accorde aveclui » (ibid). b. La morale est contre nature pour Nietzsche : la morale a trop souvent été l'occasion de supprimer les passions en l'homme.

Nietzsche critique ce caractère chrétien d'une morale qui fait la guerre aux passions, et prendpour exemple l'épisode du Sermon sur la montagne ( Nouveau Testament ) où il est dit : « si ton œil entraîne ta chute, arrache-le » (prohibition de l'adultère, des pensées sexuelles impures).

Si la morale doit être un OUI à la vie,il ne semble pas que l'Eglise, dans son processus de castration (de la sensualité, de l'orgueil, de la passion dedominer, de posséder et de se venger), aille dans le sens d'une morale de l'autonomie (cf.

Nietzsche, Crépuscule des idoles ). III.

le côté « positif » d'une morale a.

Au niveau sociologique, la morale être ajustée selon certaines actions.

Avec E.

Durkheim , le social (ou moral) est supérieur à l'individu et le contraint à agir selon les institutions mises en place.

Dans ses Règles de la méthode sociologique , Durkheim montre que celui qui commet un crime sera puni par la société.

En fait, chaque individu se sentira affecté par le crime, et la somme de tous ces individus affectés, qui constitue la société,engendrera une révision du code pénal afin d'attribuer une punition proportionnelle au crime commis.

Ainsi c'est lasociété qui élabore la morale à partir d'actions (non morales) individuelles (cf.

partie sur le pathologique). b.

Dans L'Utilitarisme , J.

S.

Mill présente une morale qui s'oriente vers l'accroissement du bonheur de la collectivité : « les actions sont bonnes ou mauvaises dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur, ou àproduire le contraire du bonheur ».

La morale ne doit pas permettre le bonheur d'un seul individu, mais de tous.

Lebien, c'est l'utile à tous : « la pratique de la justice fondée sur l'utilité est la partie maîtresse, la partieincomparablement la plus sacrée et la plus obligatoire de la moralité » (chap.

V).

Ainsi le but de l'utilitarisme est le« plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre possible de personnes ». c.

Bergson , dans son ouvrage Les Deux sources de la morale et de la religion , distingue des formes ouverte et fermée de la morale et de la société.

La société fermée impose à l'individu des attitudes au sein desquelles la morale fonctionne comme un système de normesimpersonnelles et dictées par les besoins de la communauté.

La morale ouverte , en revanche, repose sur la liberté et l'amour.

C'est ainsi qu'en tant qu'individu,on peut retrouver en soi cette liberté morale qui s'accorde à une forme demystique, de rapport intime avec le divin.

La liberté morale peut permettre cesaut vers l'essentiel.

Conclusion La morale était dans l'Antiquité relative à la question du bonheur.

La moraledevait ainsi donner la formule permettant à tout homme d'être heureux.

Mais auregard des différentes doctrines, et donc des différentes manières de considérerles moyens propres à établir le bonheur, il s'est avéré que la morale devait êtrefondée sur le devoir, et non sur le bonheur, qui reste une déterminationpersonnelle.

C'est Kant qui définira une morale du devoir.

Mais on s'aperçoit queles circonstances n'appellent jamais une unique façon de se comporter.

Ainsi lamorale est relativisée, car elle ne peut répondre à toutes les situations grâce à un principe unique.

On pourrait ainsi,individuellement, en tant qu'être responsable, s'orienter vers une morale intérieure, morale de l'amour et de laliberté, sans enfreindre la liberté d'autrui.

Comme l'indiquait Schopenhauer , l'instauration d'une morale est toujours compliquée : « prêcher la morale est aisé ; la fonder, voilà qui est difficile ».. »

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