Devoir de Philosophie

Pourquoi une morale ?

Publié le 27/02/2005

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morale
Mais au regard d'une réalité supérieure, la morale donne des règles de conduites tenues pour inconditionnellement valables (nécessaires, universelles, etc.). Ainsi elle s'avère être une théorie raisonnée du bien et du mal, impliquant que le sujet obéisse de façon normative face aux situations. La morale semble par conséquent permettre aux hommes de vivre sous une organisation de principes, où chacun a le devoir de respecter la vie d'autrui. Mais quelle est la place, la fin ou la fonction véritable de la morale ?        I. La morale ou comment se conduire.        a. La philosophie morale cherche à répondre, sous la seule autorité de la raison, à la question des fins et de la destination de l'homme, pour éclairer ses choix pratiques. En cela elle se distingue de la religion ou de toute autre forme de morale établie.

La morale désigne un ensemble de règles ou de conduites admises à une époque ou par un groupe d’hommes. Le sociologue Durkheim dira que « chaque peuple a sa morale, qui est déterminée par les conditions dans lesquelles il vit. On ne peut donc lui en inculquer une autre, si élevée qu’elle soit, sans la désorganiser « (Division du travail social, II, chap. 1). Mais au regard d’une réalité supérieure, la morale donne des règles de conduites tenues pour inconditionnellement valables (nécessaires, universelles, etc.). Ainsi elle s’avère être une théorie raisonnée du bien et du mal, impliquant que le sujet obéisse de façon normative face aux situations. La morale semble par conséquent permettre aux hommes de vivre sous une organisation de principes, où chacun a le devoir de respecter la vie d’autrui. Mais quelle est la place, la fin ou la fonction véritable de la morale ?   

morale

« • Il se distingue aussi par sa portée.

En effet, traiter les autres «comme une fin» ne signifie pas nécessairement les«aimer».

C'est à la fois moins exigeant, car il s'agit «seulement» de les respecter, en reconnaissant en eux la dignitéhumaine.

Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect même quand on n'aime pas! C'est là que le«devoir» est ressenti comme tel. Cependant, on a critiqué cette morale kantienne, puisqu'elle n'indique pas ce que je dois faire à chaque situation.

Defait, cet impératif reste un critère formel (universalité), et il reste problématique quand on le confronte auxsituations concrètes.

D'où la critique de B.

Constant qui demandera s'il faut, comme le veut Kant, se soumettre sans conditions à l'interdiction de mentir, et dire à un meurtrier qui poursuit un de nos amis qu'il s'est réfugié dansune maison voisine.

Pour Constant, la règle morale doit être subordonnée à la considération des conséquences deson application.

Alors que pour Kant, la véracité (intention de dire la vérité) est un devoir en soi.

Toute exceptionmet la règle de véracité en contradiction avec elle-même, c'est-à-dire nie sa valeur de règle.

II.

La question d'une morale.

a. La morale est relative.

Elle ne semble même pas pouvoir indiquer la possibilité de mettre en cause les progrès techniques : « Il va de soi qu'opposer des jugements de bien ou de mal à une opération jugée techniquementnécessaire est simplement absurde » (J.

Ellul, Le système technicien ).

Ainsi selon Ellul , le technicien ne tient pas compte de la morale, qu'il considère relative.

Ainsi la technique se juge elle-même, sans s'arrêter aux croyances(sacrées, spirituelles, religieuses) et à la morale.

La technique, selon l'auteur, se situe en dehors de toute contraintemorale ; plus encore, la technique deviendrait le juge même de la morale : « une proposition morale ne seraconsidérée comme valable pour ce temps que si elle peut entrer dans le système technique, si elle s'accorde aveclui » (ibid). b.

La morale est contre nature pour Nietzsche : la morale a trop souvent été l'occasion de supprimer les passions en l'homme.

Nietzsche critique ce caractère chrétien d'une moralequi fait la guerre aux passions, et prend pour exemple l'épisode du Sermon surla montagne ( Nouveau Testament ) où il est dit : « si ton œil entraîne ta chute, arrache-le » (prohibition de l'adultère, des pensées sexuelles impures).Si la morale doit être un OUI à la vie, il ne semble pas que l'Eglise, dans sonprocessus de castration (de la sensualité, de l'orgueil, de la passion dedominer, de posséder et de se venger), aille dans le sens d'une morale del'autonomie (cf.

Nietzsche, Crépuscule des idoles ). La règle de conduite commune aux individus est la réciprocité, à la conditionqu'ils appartiennent au même corps social, avec les mêmes valeurs et lesmêmes critères.

Chacun considère ainsi la volonté d'autrui comme égale à lasienne, s'abstient par conséquent de commettre des actes de violence,d'offenser ou de voler, afin qu'il ne lui soit pas fait de même.

Nous vivonsd'ordinaire sous l'impératif de la moralité évangélique : "Ne fais pas à autrui ceque tu ne voudrais pas qu'il te fasse." Cependant, il faut considérer que ceprincipe établi au fondement de la vie sociale est une négation de la vie, unprincipe de décadence et de dissolution : "Vivre, c'est essentiellementdépouiller, blesser, violenter le faible et l'étranger, l'opprimer, lui imposerdurement ses formes propres, l'assimiler, ou tout au moins, l'exploiter."L'essence de la vie est la volonté de puissance, absolue et démesurée : ellevise la conquête, le déploiement de la force jusqu'à ses limites extrêmes, etne souffre ni pondération, ni mesure, ni limitations d'aucune sorte.

Si dans une société vivante les individuss'abstiennent de faire le mal entre eux, c'est cette société elle-même qui exploitera ou tyrannisera une autresociété plus faible.

Si la moralité des moeurs est un principe de civilisation qui dompte la volonté vitale en sestendances barbares ou violentes, la vie reprend nécessairement le dessus, motivée par une volonté de puissancepar laquelle les forts dominent les faibles, et par laquelle le destin de toute force est d'aller jusqu'au bout d'elle-même. L'impératif de la vie contre l'obligation morale Nietzsche, dans Aurore, décèle sous l'obligation kantienne du devoir l'expression d'une cruauté ascétique.

Le devoirva à l'encontre de nos habitudes, il s'oppose à notre nature sensible, il se définit par la pureté de l'intention.

Pourconserver toute sa valeur, il doit se montrer importun, pénible, voire douloureux.

Ne peut-on observer, sous lecommandement du devoir, un goût coupable et douteux pour la souffrance physique, une soumission servile etcraintive à l'impératif de la loi ? L'obéissance au devoir s'oppose à la vie et à ses forces puissantes, qui commandentl'égoïsme, la préservation de nous-mêmes et plus encore l'affirmation et la réalisation de nos buts.

L'obéissance audevoir est une mortification.

Il n'apporte d'autre satisfaction que celle de l'obéissance à une loi qui n'est pas nôtre.L'individu se sacrifie sur l'autel de l'idée et de la raison, sans trouver d'intérêt pour lui ni pour les autres : "Une vertuest nuisible quand elle ne tient qu'à un sentiment de respect pour l'idée de "vertu" comme le voulait Kant." Contreles impératifs exsangues de la raison, Nietzsche proclame les droits de l'instinct et des puissances vitales : l'êtrehumain vise l'affirmation de sa subjectivité et non la soumission à une loi universelle.

Le devoir moral et l'obéissancesont les signes infaillibles d'un déclin et d'une décadence.

La nature commande à chacun de cultiver sa propre force. »

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