Pourquoi y a-t-il quelque chose, plutôt que rien ?
Publié le 31/08/2004
Extrait du document
L'interrogation sur la nature du «quelque chose« ne permet donc pas de faire avancer la réflexion. Cette indétermination même nous incite à considérer l'ensemble de ce qui existe, autrement dit, le «quelque chose« pourrait renvoyer à tout et n'importe quoi. 2. Le hasard et la nécessité En demandant pourquoi quelque chose existe alors qu'il pourrait ne rien y avoir, le philosophe suppose que l'existant n'est pas nécessaire : le quelque chose aurait pu ne pas être, donc n'est pas absolument nécessaire. En fait, ce quelque chose naît soit par hasard, soit par nécessité. La question de l'origine pose celle de la nécessité de cette naissance, de ce moment zéro d'où émerge le quelque chose... D'autant que, une fois issu du hasard, le quelque chose définit une nécessité puisque, dans l'univers, tout obéit à des lois immuables, dégagées par la science. 3. Du néant à l'être La question de l'origine suscite encore une autre interrogation sur les conditions d'émergence du quelque chose : est-il sorti du chaos? Peut-on créer ex nihilo («à partir de rien«)?
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Kant, Critique de la raison pure
Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation
DEUXIEME CORRECTION
Cette question, c'est le philosophe Leibniz qui l'a posée, dans un contexte métaphysique; plus près de nous,Heidegger l'a reprise pour procéder à une critique de la métaphysique.
En somme, cette interrogation appartient à latradition philosophique.
Mais, de nos jours, les physiciens et astrophysiciens ne sauraient l'éluder puisqu'elle fondetoute leur réflexion sur les causes premières.
En fait, il s'agit de se demander s'il est possible de remonter, vraiment,à une origine absolue.
Les croyants s'en remettent à la religion; cependant, Leibniz développe une philosophie de laliberté car, comme le dit de manière un peu caricaturale Voltaire dans Candide, pour Leibniz, «tout va pour le mieuxdans le meilleur des mondes».
Quant aux scientifiques, ils tentent de forcer le fameux mur de Planck, point limite dela connaissance en physique.
I.
Les philosophes et métaphysiciens
1.
Qu'est-ce que le «quelque chose»?
Peut-on le définir par rapport au rien? Qu'est-ce que le rien? Le néant absolu? Le non-être? En réalité, en formulantcette interrogation, Leibniz commence par postuler l'existence de «quelque chose» et feint d'en demander la raisonpour mieux affirmer l'intervention d'un principe métaphysique.
Qui nous dit, en somme, que ce prétendu «quelquechose» existe? Qu'est-ce qu'exister? Et si, comme le croient certains aborigènes, l'homme vivait son existence? Etsi, comme l'imagine Borges, nouvelliste sud-américain, le «quelque chose», le visible, n'était qu'une illusion?L'interrogation sur la nature du «quelque chose» ne permet donc pas de faire avancer la réflexion.
Cetteindétermination même nous incite à considérer l'ensemble de ce qui existe, autrement dit, le «quelque chose»pourrait renvoyer à tout et n'importe quoi.
2.
Le hasard et la nécessité
En demandant pourquoi quelque chose existe alors qu'il pourrait ne rien y avoir, le philosophe suppose que l'existantn'est pas nécessaire : le quelque chose aurait pu ne pas être, donc n'est pas absolument nécessaire.
En fait, cequelque chose naît soit par hasard, soit par nécessité.
La question de l'origine pose celle de la nécessité de cettenaissance, de ce moment zéro d'où émerge le quelque chose...
D'autant que, une fois issu du hasard, le quelquechose définit une nécessité puisque, dans l'univers, tout obéit à des lois immuables, dégagées par la science.
3.
Du néant à l'être
La question de l'origine suscite encore une autre interrogation sur les conditions d'émergence du quelque chose :est-il sorti du chaos? Peut-on créer ex nihilo («à partir de rien»)? En outre, s'il y a quelque chose, est-ce Dieu qui l'aproduit? Ou bien peut-on inférer de la présence de quelque chose l'existence antérieure d'un principe métaphysique?Et d'ailleurs, si Dieu existe, est-ce que pour autant on peut le rendre responsable de la Création ? Qui nous dit queDieu a vraiment créé le monde? S'il ne l'avait pas créé, qu'est-ce que cela prouverait? D'autant que l'on peut trèsbien se demander si l'infinité de Dieu peut se concilier avec la création du quelque chose : en effet, est-ce Dieu qui,par définition, crée le monde? Peut-Il être Dieu sans avoir déjà créé le monde ?
Transition
On le voit, la discussion ne saurait remonter jusqu'à une cause absolue et, en termes vulgaires, nous ne savonstoujours pas qui est premier, de l'œuf ou de la poule.
II.
La recherche scientifique de la cause absolue
1.
Le big bang
Les scientifiques tentent de situer les origines de l'univers mais ils ne parviennent pas à remonter aux toutespremières secondes parce que les lois physiques définies par Einstein (la relativité) et Newton (en mécanique) nesont plus applicables à cause de la densité de la matière ramassée en un seul point.
En effet, les astrophysicienspensent que, à un moment, toute la matière de l'univers était condensée sur elle-même et a explosé pour donnernaissance aux différentes galaxies — ce phénomène explique l'expansion de l'univers.
2.
Les big bangs
Mais cette théorie du «big bang» ne nous apprend pas d'où vient la matière.
Aussi certains savants ont-ils décrit unautre système d'après lequel à une explosion succède une expansion qui n'est pas indéfinie car lui succède unerétraction de la matière.
Donc, finalement, on aurait une sorte de pulsation — expansion et concentration —cosmique...
Les savants suppriment Dieu et la volonté.
Mais ils ne sauraient expliquer la cause absolue, autrement.
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