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Praxitèle

Publié le 26/02/2010

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Une tiédeur nonchalante, pleine de grâce, entoure les premières statues de Praxitèle : on est tenté de s'arrêter et de faire silence en les approchant, pour ne pas effaroucher cette plastique d'une éternelle délicatesse heureuse. Un artiste athénien par excellence l'a créée. Il a été le maître, d'abord, de la beauté des adolescents et des femmes. Mais sa carrière a connu, au milieu du chemin de la vie, une évolution pieuse, qui n'avait point encore été assez remarquée, peut-être. Comment expliquer, autrement, qu'il ait eu, après le retour d'Asie — au lieu de la troupe amusée et irréelle des Jeunes Satyres, verseurs ou danseurs, des Éros, et du Sauroctone, adolescent presque efféminé, génies païens tous occupés à leur repos ou à leurs jeux — tant de statuaire religieuse, ensuite, olympienne ou éleusinienne, et cette grande allégorie d'Olympie, où l'on voit Hermès, sur l'ordre de Zeus, transporter au paradis des Nymphes de Nysa le petit Dionysos, l'âme sauvée ? Si Phryné explique plus ou moins les apprentissages et les débuts, c'est Platon qui seul peut faire comprendre les seconds entraînements de l'artiste, quand le tumulte de la jeunesse amoureuse s'est apaisé, quand s'effeuillèrent les roses de la vie. On songe un peu à la conversion de Racine, parvenu aux sommets de son art, après Phèdre.

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