Puis-je avoir conscience de ce que je ne sais pas ?

Au sens premier et étymologique du mot conscience, il y a le savoir, puisque « conscience « vient du latin « cum- scientia «, qui veut dire « accompagné de savoir «, avoir conscience de quelque chose, c'est donc  agir, sentir, ou penser, et savoir qu’on agit, sent, ou pense. Il semblerait donc absurde de prétendre avoir conscience de quelque chose que je ne sais pas. En outre, dans le langage courant, dire « j’ai bien conscience de cela « revient à dire « je sais cela «. Pourtant, les synonymes parfaits sont rarissimes, et l’on peut, ne serait-ce qu’en partant de ce fait linguistique, supposer qu’il doit y avoir une nuance entre ces deux expressions, et qu’avoir conscience n'est pas strictement égal à savoir. Le savoir semble relever d’un degré supérieur de connaissance par rapport au fait d’avoir conscience. Avoir conscience de quelque chose relève du constat,  de la simple reconnaissance d’un fait, alors que le savoir, s’il peut s’accorder d’un simple constat, peut également faire référence à un processus d’acquisition des connaissances plus ardu : l’apprentissage. Puis-je avoir conscience de ce que je ne sais pas ? Et surtout, que faut-il alors entendre par conscience et par savoir ?