Devoir de Philosophie

PUIS-JE DIRE : « C'EST BEAU » ET « ÇA NE ME PLAÎT PAS »?

Publié le 19/03/2014

Extrait du document

 

Avoir du goût, c'est distinguer

le beau de l'agréable

Au premier abord, il semble que je ne puisse dire d'une oeuvre qu'elle est belle que si elle me plaît. Autrement dit, est belle l'oeuvre qui flatte mes sens ou qui suscite en moi l'émotion. Mais prendre comme critère d'approbation d'une oeuvre d'art un tel plaisir n'est-il pas la marque d'une certaine inculture ou d'un mauvais goût ? Avoir du goût, n'est-ce pas reconnaître, par exemple, la beauté de la peinture de Picasso bien qu'on éprouve plus d'agrément à celle de Renoir ? Le beau ne se confond pas avec l'agréable et le plaisir causé par le beau n'est pas un simple plaisir des sens. Avoir du goût, c'est donc bien pouvoir dire en même temps : « c'est beau « et « ça ne me plaît pas «, ou tout au moins ne pas dire : « cette oeuvre n'est pas belle, elle ne me plaît pas «.

« Autrement dit, pws-ie convaincre autrui de la beauté d ' une œuvre par concepts? La beauté s'explique-t-elle? (Voir sujet suivant .) LA B EA UTË S'EX PL IQUE-T-ELLE ? I Le go û t peut se culti ver 1 On peut toujours discuter de la beauté et le goût en matière d'art peut toujours se cultiver par l'exercice de la discussion et de la critique .

Mais les concepts sont impuis­ sants à nous dire pourquoi telle œuvre est belle ou non, ni à quoi il faut s'attacher pour en saisir la beauté .

Dira -t - on, par exemple, que le David de Michel-Ange est beau parce que les proportions du corps humain sont respectées? N'est-ce pas confondre la beauté et la perfection? Dira-t-on aussi que tel nu de Renoir est beau parce que la femme représentée a la peau couleur de pêche? N'est-ce pas confondre le beau et l'agréable? la représentation et la chose représentée? Toute ex plication de l'œu vre d'art laiss e la beauté de côté Le musicologue qui s'intéresse à la composition de la V< symphonie de Gustav Mahler peut très bien la rappro­ cher d'autres symphonies, la situer historiquement dans l'évolution du genre, il n'en demeure pas moins que, dans un tel traitement scientifique de la musique, il n'est pas question de la beauté.

Nous sentons la beauté sans pouvoir l'expliquer, encore moins la définir par concept, parce qu'un concept a toujours une signification générale, alors que la beauté est toujours celle d'une chose sensible, parti­ culière, la beauté de cette rose qui est dans mon jardin, par exemple.

Chose encore plus particulière lorsqu'il s'agit d'une œuvre d'art, car la première caractéristique de toute œuvre géniale c'est l'originalité .

D'ailleurs, dans une expé­ rience esthétique authentique, plus je suis enthousiaste, plus je suis porté à dire : « c'est beau! c'est beau! » et en guise de justification j'ajouterais : «Regarde comme c'est beau! » Je n'éprouve pas le besoin d'argumenter • 7. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles