Quand nous reconnaissons qu'autrui dit vrai, notre liberté s'en trouve-t-elle diminuée ?
Publié le 31/07/2005
Extrait du document
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l'esprit qui décide ou non de la vérité de ce qui lui est présenté.
Pascal, dans De l'esprit géométrique , écrit : « Personne n'ignore qu'il y a deux entrées par où lesopinions sont reçues dans l'âme, qui sont ses deux principalespuissances, l'entendement et la volonté.
La plus naturelle estcelle de l'entendement car on ne devrait jamais consentir qu'auxvérités démontrées ; mais la plus ordinaire, quoique contre lanature, est celle de la volonté ; car tout ce qu'il y a d'hommessont presque toujours emportés à croire, non pas par la preuve,mais par l'agrément ».
L'esprit aime donc à croire que le mondeest tel qu'il le pense, il aime à croire que ce qu'il choisit librementde penser, que sa vérité, est la vérité.
Mais selon Pascal, l'ordreest normalement de chercher d'abord savoir avant de donner sonassentiment.
Cependant, il y a un plaisir à croire des choses quinous satisfont. § La croyance, qui semble caractériser la vérité à laquelle je choisislibrement de consentir, semble donc trouver son fondement dansla satisfaction et dans l'assentiment.
Dès lors, si je choisislibrement ma croyance, toute croyance qui vient détruire lamienne s'avère être un empiètement sur ma liberté.
Mais cette vérité-liberté subjective est-elle une vraie vérité ? La vérité n'est-elle pas entièrement objective et universelle ? Quels critères sont alors au fondement de cetteobjectivité ? La vérité n'est-elle pas alors ce qui s'impose nous, bien plus que ce qui est l'objet d'un choix, n'ayantalors rein à voir avec la liberté ? II) La vérité est objective et n'a pas de rapport à la liberté. § La vérité ne semble alors pas pouvoir reposer sur un critère subjectif, dans la mesure où elle se confondpar là avec la croyance ou l'opinion, donc avec des modes de la particularité et de la singularité, làoù la vérité est ce qui est au sens d'universel et de nécessaire et non pas au sens de ce que je crois,moi, particulièrement et librement.
En effet, la vérité semble bien renvoyer à l'universalité, elle sembleêtre ce qui doit mettre tout le monde d'accord au sens où elle doit pouvoir rendre possible laconnaissance, qu'elle porte sur le domaine scientifique, pratique…Elle ne relève donc pas du domaine dela liberté.
Dès lors, la vérité se caractérise par son objectivité et c'est pourquoi elle semble devoirreposer sur des critères objectifs qui permettre d'avoir à son sujet non plus une croyance ouconviction, mais une certitude.
C'est à une telle recherche du critère de la vérité que semble se livrerDescartes dans les Méditations métaphysiques .
En effet, dans ce texte, Descartes s'emploie, par la méthode du doute hyperbolique, à rechercher la vérité et ses critères de distinction.
Or, la premièrevérité qui résiste au doute est la proposition « je pense donc je suis », qui est le modèle qui doitpermettre d'accéder aux autres vérités.
La propriété de cette vérité est selon Descartes l'évidence, etles propriétés de l'évidence sont pour lui la clarté et la distinction.
Dès lors, une idée sera vraie si ellese donne avec évidence, c'est-à-dire si elle est claire et distincte.
Dès lors, c'est bien intrinsèquementque l'idée contient la structure qui la rend claire et distincte et la vérité apparaît alors comme cetteobjectivité qui s'impose à nous sans qu'aucun choix de la part d'un sujet ne soit requis. § Qui plus est, il semble qu'il soit possible de dire que la vérité est norme d'elle-même, n'ayant même plusbesoin de quelque critère pour être dite vérité.
Elle semble être norme d'elle-même et du faux et dès.
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