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Qu'appelle-t-on l'Erasmisme ?

Publié le 22/02/2012

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L'érasmisme est une vision du monde qui relève tout à la fois de la religion, de l'esthétisme et de la politique. Il s'agit de créer un monde plus beau, donc aussi parfait que possible, en prônant la paix universelle par le biais d'une neutralité absolue qui seule pourra concilier les extrêmes et apaiser les conflits. C'est un idéalisme qui croit en la bonté et la perfectibilité de l'homme, ce qui nécessite qu'on ne reconnaisse et ne lutte contre qu'un seul adversaire : le fanatisme. Il ne faut donc s'engager dans aucun camp.

« souvent à l'adverbe « trop » pour intensifier son anormalité.

L'énumération de ces défauts physiques fait effet demasse, ou plutôt de couches, comme ces couches d'habits dont se couvrait Erasme, cet éternel frileux.

Cetamateur de livres vit reclus entre ses quatre murs où il se protège constamment en surveillant son alimentation, enévitant les ruelles nauséabondes où il pourrait attraper quelque mal tout comme il fuit une ville dès qu'une épidémies'y déclare.

Qui pis est, à sa faiblesse physique se joint une absence de courage.

Chaque fois que le sort de l'Europeest entre ses mains, chaque fois que l'on attend de lui la parole qui décidera de l'avenir de l'Europe, il hésite,tergiverse et se tait.

A Worms comme à Augsbourg.

A Bâle, il se montre sous un jour peu glorieux en refusantd'ouvrir sa porter à son ancien ami le poète Ulrich von Hutten, « fugitif aux abois, pitoyable moribond » qui attendson aide.

Erasme avait froid, mais était froid, aussi. 5.

Pourquoi Erasme, pourtant partisan d'une réforme de l'Eglise catholique, ne s'est-il pas rangéaux côtés de Luther ? Depuis son Eloge de la folie, ouvrage dans lequel il critiquait les abus de l'Eglise, Erasme a toujours été partisan d'une réforme religieuse.

Or, contre toute attente, il ne s'est pas rallié aux thèses de Luther.

Cecomportement s'explique par plusieurs raisons.

D'abord les deux hommes sont de tempérament opposé : autant l'unest réservé, prudent et désireux de tranquillité, autant le second est violent, intransigeant et sûr de lui pour ne pasdire fanatique (si on en croit Zweig).

Ensuite, Erasme voulait une réforme au sein de l'Eglise catholique dont il étaitmembre puisque prêtre, alors que Luther, moine défroqué, cherchait la rupture totale et brutale puisque persuadé dedétenir la vérité.

S'y ajoute le nationalisme fanatique de Luther aux antipodes de l'internationalisme pacifiqued'Erasme.

De plus, ce dernier ne pouvait, sous peine de se renier et de déchoir à ses propres yeux comme à ceux deses contemporains, se ranger aux côtés de Luther en raison de sa devise « Nulli concedo ».

En effet, se mettre sousla bannière de Luther, revenait à cautionner tous ses actes et propos, donc à renier son indépendance d'esprit, saliberté d'action et de pensée qui lui était si chère.

Enfin, les deux personnages défendaient une conception opposéeà propos du libre arbitre.

Selon Luther, Dieu prévoit tout et nous ne pouvons rien y changer, alors qu'Erasme estimequ'il appartient à chacun de prendre sa vie en main et de s'améliorer.

En cela il représente les humanistes persuadésde la perfectibilité humaine sous la houlette attentive d'un bon pasteur alors que pour son adversaire plus pessimisteles dés sont joués dès le début. 6.

La première phrase du livre de Zweig est-elle encore valable de nos jours ? La première phrase du livre est la suivante : « Erasme de Rotterdam, la gloire de son temps, n'est plus guère de nos jours qu'un nom, reconnaissons-le ».

Même si elle contient une part de vérité, elle n'est plus entièrementvalable de nos jours.

De fait, Erasme n'est plus guère connu que des étudiants, professeurs et historiens.

Ilappartient à un monde révolu au même titre que la langue dans laquelle il écrit : le latin.

Qui d'ailleurs pourraitencore citer quelque événement de sa vie, voire un ouvrage qu'il ait écrit ? Personne.

Mais la biographie écrite parZweig date de 1935 et, depuis, l'Europe a évolué dans la voie qu'Erasme appelait de ses voeux.

L'internationalismede notre humaniste est à l'ordre du jour avec la création d'une Europe unie où frontières et religions sont abolies.Pour y parvenir plus efficacement, on a mis en place le projet Erasmus qui dote d'une bourse des étudiants quiveulent étudier toute une année dans un pays de la communauté européenne.

Strasbourg, ville européenne, adonné son nom à l'une des salles de son Palais des Congrès et de la Musique.

En Belgique existent les éditionsErasme ; sa biographie et sa bibliographie figurent sur la toile à l'adresse http://www.renaissance- france.org/rabelais/pages/impressions/imperasme.html .

Son livre Eloge de la folie est déjà en version électronique intégrale sur le site http://classiques.uqac.ca/classiques/erasme/eloge_de_la_folie/eloge_de_la_folie.html En 2005, Karine Crousaz a publié un livre sur Erasme et le pouvoir de l'imprimerie , en 2007 un colloque lui a été consacré à Bruxelles.

Tout cela montre que « Le legs spirituel d'Erasme » (pour reprendre le titre du dernier chapitre de notrebiographie) est bien vivant de nos jours.. »

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