Qu'attendons-nous pour être heureux?
Publié le 15/03/2005
Extrait du document
Au premier abord, le bonheur serait la satisfaction totale et durable de nos désirs. Le plaisir ultime serait donc obtenu uniquement lorsque nous cesserions de tendre vers la conservation ou l’acquisition, à tort ou à raison, de ce que l’on pense être un bien. Mais l’achèvement du désir n’est-il pas le but de toute une vie ? Je ne pourrais donc être heureux qu’à ma mort ? Mais si je suis mort, je ne suis plus conscient. Suis-je donc fait pour le bonheur ? Une autre définition rapprocherait bonheur et sérénité. Ce serait donc l’absence de troubles qui me rendrait heureux ? Alors pourquoi n’ai-je pas toujours le sentiment de l’être ? Suis-je un névrosé comme le prétend Freud ? Ai-je cette capacité durable d’être pleinement satisfait ? Dans ce cas, qu’est-ce que j’attends pour pouvoir y tendre ? Pour répondre à cela, nous verrons tout d’abord en quoi l’Homme a le pouvoir d’être heureux, dans un deuxième temps, nous étudierons les faits qui rendent cette quête vaine.
- I) L’Homme a le pouvoir d’être heureux
- II) La recherche du bonheur : une quête vaine
- III) Amor fati: : Aime ton destin. Le bonheur dépend de notre relation au destin.
«
Mais il y a un impératif qui ne se propose pas comme condition un autre but à atteindre.
Un impératif qui concerne« non la matière de l'action, ni ce qui doit en résulter, mais la forme et le principe ».
Cet impératif est catégorique. « Cet impératif peut être nommé « l'impératif de la MORALITE .
»
Ainsi, selon KANT , y a-t-il à distinguer entre bonheur et moralité.
Alors que la moralité est tout entière tournée vers le rationnel et l'universel, le bonheur est de l'ordre de l'empirique et du particulier : « malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et ilveut.
»
Et de se moquer longuement des alternatives où il est impossible de trancher.
L'homme veut la richesse ? Mais quede soucis, d'envies, de pièges cela ne va-t-il pas provoquer ! L'homme veut la connaissance ? Cela risque de luidonner une vue plus claire des maux qui le menacent ! L'homme veut une longue vie ? Ne sera-ce pas un cortège delongues souffrances ? L'homme veut la santé ? Ne va-t-il pas en user pour se livrer à des excès ? « Bref il est incapable de déterminer, avec une entière certitude, d'après quelque principe, ce qui le rendrait heureux. » Certes des conseils empiriques sont toujours bons à recevoir : un régime alimentaire, l'économie, la politesse, la réserve,« toutes choses qui, selon les enseignements de l'expérience, contribuent en thèse générale pour la plus grandepart au bien-être » Mais lorsqu'il s'agit de la moralité, son impératif catégorique (qui ne concerne que la forme de son action) ne saurait relever de suppositions empiriques, ou même s'appuyer sur des exemples.
La moralité nerenvoie pas à l'inclination, à la subjectivité, à la particularité ; elle ne distribue pas de conseils, elle énonce descommandements, elle dit la loi : « Il n'y a que la loi qui entraîne avec soi le concept d'une nécessité inconditionnée, véritablement objective, par suite d'une nécessité universellement valable, et les commandements sont des loisauxquelles il faut obéir, cad se conformer même à l'encontre de l'inclination.
»
Mais il y a pourtant selon KANT un lien entre bonheur et moralité.
Ce qu'il y a d'acquis, certes, c'est que le bonheur (qui peut se définir comme la satisfaction de toutes nos inclinations) n'est pas le critère de la moralité, car, marquépar l'empirisme et non la rationalité, il n'est pas capable de fournir le principe d'une législation.
Mais cependant, si laloi pratique qui a pour mobile le bonheur est une loi « pragmatique », une règle de prudence, la loi morale n'a d'autre mobile que de mériter le bonheur...
Laissons, pour terminer la parole à KANT dans la « Critique de la raison pure » : « A la question « Que dois-je faire ? », voici la réponse : « Fais ce qui te rend digne d'être heureux » ; à la question « Que m'est-il permis d'espérer ? », il faut répondre : il est nécessaire de supposer que « Chacun a unsujet d'espérer le bonheur dans l'exacte mesure où il s'en est rendu digne par sa conduite ».
Il s'ensuit que lesystème de la moralité est inséparablement lié à celui du bonheur, mais uniquement dans l'idée de la raison pure.
»
Mais le bonheur n'est pas ce qui est premier ; ce qui doit l'être, c'est de nous mettre d'abord, dans nos actions, enaccord avec la loi morale.
C'est cet accord qui nous donnera « le mérite qui rend digne du bonheur ».
KANT a sans douter raison de souligner que le bonheur est un idéal de l'imagination et que si tous les hommes souhaitent y parvenir, ils ne peuvent cependant dire de manière déterminée et cohérente ce qu'ils veulent.
Resteque, pour KANT , la recherche du bonheur est seconde par rapport à la loi morale qui commande impérativement et qu'elle n'a de valeur que lorsqu'elle est un devoir, cad lorsque l'homme a définitivement perdu tout espoir d'êtreheureux.
Si on ne peut définir le bonheur, si on ne sait pas ce que c'est, a-t-on des chances de le trouver ? L'attente est-elle justifiée ? Qu'est-ce qui la fonde ? Quelle en est la cause ? Cette attente ne serait-elle pas indéfinimentreportée dans la mesure où l'on ne pourrait pas donner de réponse conceptuelle, universelle, stable et nécessaire dubonheur ? D'où les réponses traditionnelles apportées par la religion : on doit attendre la vie après la mort pour êtreheureux, bienheureux (notre bonheur futur serait lié à la vie que nous vivons ici-bas).
À cela, on peut opposer laperspective marxiste : c'est ici et maintenant qu'il faut être heureux.
Le bonheur dépend de nous.
Faire croire à unevie future, faire croire que le bonheur n'est pas de ce monde, et que la vie ici-bas est une "vallée de larmes",avantage ceux qui bénéficient de l'organisation économique et sociale telle qu'elle est en place, et détourne lesopprimés de la recherche du bonheur (car cela impliquerait évidemment un bouleversement de l'organisationéconomico-sociale)..
»
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