Que faut-il posséder pour être soi ?
Publié le 27/02/2008
                             
                        
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                                                                    Etre soi sera donc être digne et respecterla dignité de la personne en tant qu'appartenant à l'humanité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cependant, cette liberté est comme le note Kant uneliberté intérieure qui ne trouve pas toujours les moyens de s'extérioriser.
                                                            
                                                                                
                                                                    Or n'est-ce pas un point essentiel pour êtresoi que de posséder une liberté qui ne soit pas seulement intérieure mais extérieure donc effective permettant alorsla reconnaissance, la prise de conscience de soi et la différenciation par rapport à autrui ?  II – Etre soi : jonction entre l'intériorité et l'extériorité a) En effet, l'un des problèmes qui se pose à nous par rapport à cette conception de l'indépendance, de l'autonomiequi sont relatifs à la liberté comprise comme possession de soi donc correspondance entre le moi profond et monaction est qu'elle n'est principalement que formelle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle se rattache, il est vrai, à la morale et prend le sens d'unrespect de la morale à travers l'impératif catégorique évoquant notamment la dignité qu'il y a dans l'« être soi ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Orsuivant ce respect de la morale pour être pleinement possesseur de soi, c'est-à-dire maître de soi et conscient deson action, il faut se conformer à une règle formelle, celle de l'impératif catégorique.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais comme le critique 	Hegel	notamment dans la 	Phénoménologie de l'Esprit	, cet impératif n'est que formel et n'a pas de contenu propre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cette	règle universelle et nécessaire n'est donc qu'un cadre qui n'a pas spécialement d'effectivité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Autrement dit, cetteindépendance, cette autonomie et cette liberté restent des idées qui ne permettent pas de produire spécifiquementune critère  d'individuation.
                                                            
                                                                                
                                                                     Autrement dit, compris  sous la forme  kantienne,  ces critères  sont des élémentsd'homogénéisation et non de différentiation.
                                                            
                                                                                
                                                                    Or être soi c'est notamment se saisir dans son individualité, dans saspécifique que ce soit psychique ou corporelle.b) Pour être soi, il faut donc que le « soi » ou le « moi » puisse se projeter dans le monde effectif, c'est-à-dire dansla réalité du monde.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il faut donc opérer une extériorisation de cette liberté intérieure afin qu'elle se manifeste dansle réel pour prendre sens au risque sinon de ne pas pouvoir s'exprimer donc de ne pas être effectivement comme onpeut le  voir avec 	Hegel	 dans la 	Phénoménologie de  l'esprit	.
                                                            
                                                                                
                                                                    En effet, on peut difficilement  se convaincre de la	correspondance de soi à soi si le moi intérieur ne coïncide pas avec le moi extérieur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pour être réellement soi, il fautdonc que le sujet  ne fasse  qu'un avec lui-même.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il faut  donc  réduire  l'éventuelle  scission entre l'intériorité  etl'extériorité du sujet au risque de s'aliéner ou de ne pas se libérer c'est-à-dire de ne pas être soi.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pour être soi, nousdevons donc être dans l'action c'est-à-dire posséder la capacité d'extérioriser son moi dans le monde effectif.
                                                            
                                                                                
                                                                    Nousne saurions  comprendre  ou être  pleinement  soi sans  un vouloir  agissant  pleinement.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il faut  donc  posséder  lacapacité d'agir.c) Et cela d'autant plus que ce n'est que par cette médiation de l'extériorité que peut se construire le sujet en tantque prise de conscience de soi-même.
                                                            
                                                                                
                                                                    Autrement dit, c'est notamment dans le rapport à autrui dans l'action que seproduit la formation du moi, c'est-à-dire la prise de conscience de soi en tant que sujet.
                                                            
                                                                        
                                                                    Autrui est donc le médiumd'une dialectique de soi à soi, de la formation et de la possession pleine et entière de soi.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est ce que développeHegel	 dans la fameuse « Dialectique du maître et de l'esclave (ou du valet) » dans la 	Phénoménologie de l'esprit	.	Autrui est nécessaire à la constitution de ma conscience.
                                                            
                                                                                
                                                                    Sans Autrui, je ne suis rien, je n'existe pas, je dépends del'autre dans mon  être.
                                                            
                                                                                
                                                                    Je ne suis une conscience  de soi que si je me forge et  me forme  à travers la négationd'autrui.
                                                            
                                                                                
                                                                    La conscience n'est pas une île séparée du monde et des êtres.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pour réaliser l'unité de la conscience desoi, je dois me faire reconnaître.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est donc en moi-même que je porte Autrui.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'autre me pénètre au plus intime dema conscience et de ma vie.
                                                            
                                                                                
                                                                    Autrui est donc nécessaire à la construction de la conscience de soi.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est en ce sensque se développe le « cogito » qui est la saisie de soi et d'autrui.
                                                            
                                                                                
                                                                    La relation à autrui est donc nécessaire.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'altéritéest certainement une des catégories fondamentales de l'esprit.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le couple du Même et de l'Autre organise, en effet,une bonne partie de mon expérience.
                                                            
                                                                                
                                                                    Autre est autre moi, altérité et pourtant même.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il est ce qui est étranger pourmoi.
                                                            
                                                                                
                                                                    Autrui est d'abord l'Autre, le différent.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est une autre espèce toute particulière, un moi qui n'est pas moi et mepermet de me saisir en tant que moi unique et spécifique.
                                                            
                                                                                
                                                                    Transition	 :	Ainsi, être soi doit nécessairement se comprendre dans l'effectivité du monde, c'est-à-dire dans la manifestationphénoménale  du monde  non seulement  dans la nouménalité.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi, agissant  dans le monde,  les catégoriesd'autonomie, d'indépendance et de liberté ainsi que de dignité prennent un contenu et ne restent plus seulementformelles.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dès lors c'est la médiation d'autrui dans le monde extérieur en tant qu'il me fait prendre conscience de sonindividualité et de part sa reconnaissance que je peux construire une conscience de moi donc être pleinement moi.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils'agit donc d'une dialectique de soi à soi donc autrui est le médium nécessaire.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pourtant ne faut-il pas élargir lepropos et voir cette possession de soi à l'échelle d'une société notamment le risque et sa remise en cause dans lasociété  de consommation,  c'est-à-dire comment comprendre  et quelle  valeur  peuvent  avoir ces notionsd'indépendance, d'autonomie et de liberté dans un monde divisé socialement et rentabilisé ?  III – Libération & aliénation de soi : effectivité de l'être soi a) Pour bien saisir l'enjeu de cet « être soi » nous pouvons prendre le travail comme paradigme justement de cettedifficulté à se sentir réellement soi dans son travail.
                                                            
                                                                                
                                                                    Comme le note 	Friedmann	 dans le 	Travail en miettes	 : « Dans	l'ensemble, il apparaît que les conditions modernes du travail entraînent (...) pour beaucoup de nos contemporainsune oppression de la personnalité telle que les activités de non- travail constituent, de leur part, une riposte à cedéfi.
                                                            
                                                                                
                                                                    On  pourrait également en suivant  cette perspective, mieux comprendre  l'énorme mouvement de retour à lanature manifesté  dans les couches  les plus  diverses  de la société  (...).
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est  enfin de cette  manière  qu'ilconviendrait d'étudier certaines tendances révélées par les hobbies: réaction contre la prépondérance de la vitesse,de l'objet standardisé et tout fait, de l'organisation venue « d'en haut », du travail à la chaîne, par la recherche opi-.
                                                                                                                    »
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