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Que nous apprend le temps ?

Publié le 27/02/2005

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temps
Bergson a insisté sur la continuité, évidente « quand notre moi se laisse vivre ». il réserve le nom de durée à cette continuité. A la différence du temps ordinaire, physique, qui n'est qu'une représentation symbolique tirée de l'étendue (cf. Bergson, Matière et mémoire).        b. C'est cette représentation symbolique, et non la durée vécu, qui peut être considérée comme une « quatrième dimension » de l'ensemble espace-temps. Cette transposition est nécessaire pour la représentation mathématique des phénomènes physiques. Mais elle s'écarte des intuitions immédiates de la conscience. Seul le temps mathématique est mesurable. On ne peut donner de traduction en termes scientifiques au sentiment, inhérent à la conscience intime, que l'instant présent est le présent simultané de l'univers entier.

Le temps est intimement lié au sentiment de notre existence, il échappe presque à la définition. Pascal dira même « qu’il est impossible et inutile de définir « (De l’esprit géométrique). Ainsi tous les hommes, même s’ils n’ont pas de définition exacte du temps, paraissent s’orienter sur une même idée. Ainsi le temps marquerait ce devenir permanent intégrant en lui l’avant et l’après, cette durée marquée par la successions d’évènements. Le temps est ainsi décomposé en trois modes : le passé, le présent et le futur. Mais peut-on tirer du temps une idée de quelque chose qui serait hors du temps ?  

temps

« c.

On peut aussi interpréter le temps comme étant une forme a priori de la sensibilité, comme l'indique Kant dans sa Critique de sa raison pure .

Ainsi le temps n'est pas une chose, mais un ordre, un système de relations (forme).

Cet ordre s'impose à touteexpérience, quel que soit son contenu : deux événements distincts sontsuccessifs ou simultanés, et s'ils sont successifs, leur ordre ne peut êtrechangé.

Cette nécessité est la marque de l'a priori.

Le temps est donc laforme de toute expérience, même intérieure.

Il est la forme de notre vieintime, c'est-à-dire de l'intuition que nous avons de notre propre existence.

Le temps n'est pas un concept qui dérive de l'expérience.

Nous ne pourrionsen effet saisir la succession ou la simultanéité en tant que telles, si nousn'avions au préalable la représentation du temps antérieure à touteexpérience possible.

Le temps sert donc de fondement a priori à la perceptiondes phénomènes.

Il constitue le fondement transcendantal de toutes lesintuitions, tant externes qu'internes.

On ne peut considérer les phénomènesen dehors d'un temps donné, mais il est en revanche possible de produire uneintuition du temps, abstraction faite des phénomènes qui s'y déroulent.

Letemps est donc donné a priori, il est la condition de possibilité de l'expériencedes phénomènes qui peuvent disparaître sans que le temps lui-même soitsupprimé.

De cette intuition a priori du temps découlent des principesuniversels et nécessaires : le temps n'a qu'une dimension ; des tempsdifférents ne peuvent être que successifs et non simultanés (alorsqu'inversement des espaces différents n'existent pas successivement mais simultanément).

Il faut noter que si letemps dérivait de l'expérience, s'il était une réalité empirique, ces principes ne seraient ni universels ni nécessaires.De la même façon que l'espace, le temps n'est pas un concept, mais la forme pure de l'intuition sensible : il estimpossible de dériver d'un concept la proposition suivant laquelle des temps différents sont nécessairementsuccessifs.

Enfin l'intuition originaire du temps se donne comme illimitée : toute détermination temporelle se donnecomme une limitation au sein de cet infini.

Le temps n'est donc pas une réalité en soi ou une chose objective.

C'estla condition subjective et transcendantale sous laquelle toutes nos intuitions peuvent trouver place et s'ordonnerles unes par rapport aux autres.

Nous avons l'intuition de nous-mêmes et de notre propre état intérieur dans letemps.

Non lié aux phénomènes extérieurs, il ne relève pas d'une figure ou d'une position déterminée : il opère lerapport de nos représentations.

Comme l'espace, il est la condition a priori et formelle de toute phénoménalité, maisà la différence de l'espace qui ne regarde que la forme des objets externes, le temps est ce en quoi nousintuitionnons tous les objets, tant internes qu'externes, de l'expérience.

III.

Eternité, pérennité et intemporalité.

a. Tout est sujet au devenir.

Tout passe, et rien ne demeure dans un état défini.

On se demande alors si être dans la plénitude serait d'être hors du temps.

Ainsi ce serait l'éternité, « la profonde éternité » (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra ).

L'éternité est ce refus de l'irréversible, de l'irrémédiable, de la mort.

L'immortalité a été recherchée dans ce qui dure toujours, ou dans ce qui ne dure pas.

On a du mal à penser des limites au temps sansse demander ce qu'il y a au-delà de ses limites.

On imagine perdurer après la mort, après cet arrêt irrémédiable dutemps subjectif.

L'éternité en ce sens est appelée perpétuité, ou pérennité.

D'où certaines formules religieuses :« Seigneur, donne-leur le repos éternel et que la lumière perpétuelle luise pour eux » (Texte latin de la messe desmorts ou messe de Requiem ). b.

Mais on s'éloigne de la temporalité en évoquant une telle durée inconcevable.

La garantie de l'éternité, c'est la nécessité.

Spinoza a conçu l'existence fondamentale, celle de Dieu mais aussi celle de notre âme, comme ayant cette indépendance à l'égard de la durée.

Selon Spinoza, une part de notre âme, celle qui connaît les choses dansla nécessité de leur essence, possède elle aussi cette intemporalité du vrai ( Ethique , L.

V).

La vérité serait donc cette réalité qui ne s'explique pas par la durée.

Quand on dit qu'une chose fut vraie en un temps mais ne l'est plusaujourd'hui, nous entendons que l'objet a changé, non que le vrai, en tant que tel, puisse devenir faux.

Ainsi Alain déclarera que « Le vrai est, d'une chose particulière, à tel moment, l'universel de nul moment » ( Vigiles de l'esprit , « les marchands de sommeil »).

Conclusion On a vu que le temps est considéré de manière générale comme ce qui est constitué de modalités que sont lepassé, le présent et le futur.

On voit aussi que le temps du physicien n'a rien de comparable avec le temps vécu, oudurée, de la conscience.

Chacun a bien à lui sa propre expérience du temps.

On constate que l'homme est toujourspris dans la dimension temporelle, et qu'il s'en échappe qu'en conscience.

Mais le but de certain est d'atteindre cequi est hors temps, ce qui se présente comme une forme d'éternel présence, c'est-à-dire l'éternité.

Ce fantasmepropre à l'homme et à sa finitude est le désir de rejoindre Dieu, seul être non affecté par le temps physique, ni par letemps vécu.. »

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