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Que peut la morale face à la science ?

Publié le 22/02/2012

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morale
   Partir de l'indépendance apparente des deux notions-clés et justifier qu'on ne peut s'y tenir.    Dans un premier moment, on peut s'interroger sur la pertinence de la question du fait que les sciences visent la connaissance tandis que la morale règle l'action. On voit mal comment l'idéal de connaissance pourrait contredire les idéaux de la morale. Bien au contraire, la sagesse du philosophe ne doit-elle pas se fonder sur la connaissance ? Et Descartes, quand il s'agit pour lui de prolonger son entreprise du doute (méthodique, radical et hyperbolique, cf. Méditations métaphysiques), ne distingue-t-il pas les deux domaines pour assurer qu'il n'y a là aucun danger,« puisqu'il n'est pas maintenant question d'agir, mais seulement de méditer et de connaître ».
morale

« services d'intérêts proprement technologiques (basculement de la « recherche fondamentale » vers la « rechercheappliquée »). Examiner les raisons qui justifient le rapprochement des deux notions. Comme pratique, les sciences exigent qu'on se soumette à des règles morales.

Les unes portent sur l'honnêtetéintellectuelle.

En effet, la démarche scientifique consiste le plus souvent à vérifier une hypothèse, et qui ne seraittenté de voir ses travaux couronnés de succès ? C'est pourquoi des qualités comme l'impartialité, la patience,l'humilité sont exigées du savant.

A ce niveau, on peut avancer quelques exemples.

Les autres … règles s'imposentcomme des limites ou des interdits.

En effet, la démarche scientifique consiste à « interroger la nature » parl'expérimentation.

Il s'agit d'intervenir dans les phénomènes pour les modifier, les provoquer artificiellement, enfonction d'une hypothèse, afin d'observer la réponse de la nature.

Tout est-il moralement permis dans uneexpérimentation (usage de l'homme comme cobaye, manipuler son génome, doter la technologie militaire d'unepuissance illimitée …) ? La réponse à une telle question doit tenir compte de l'évolution des mentalités et des interdits au cours des âges et dans les différentes cultures.

Il n'empêche que cela relève de la morale.

Aujourd'huipar exemple, si la nature physique n'est plus considérée comme secrètement habitée par une dimension sacréedont il serait sacrilège de percer à jour le profond mystère et, qu'à ce titre on n'a plus de scrupules à la« désenchanter » (Max Weber), à la mettre à nue, en revanche, on continue de s'indigner devant certainesexpériences réalisées sur des êtres vivants.

A plus forte raison lorsqu'il s'agit de l'homme, soit dans laconnaissance médicale, soit dans l'étude des comportements individuels ou collectifs.

La réflexion sur lesfondements de tels interdits n'est toutefois pas ici notre objet. Conclure. Parce que les sciences usent de moyens intellectuels et pratiques, la morale doit y jouer un rôle. Composer une transition s'appuyant sur le rapport moyen/ fin. La réflexion morale intervient, outre dans le choix des moyens, également dans le choix des fins que l'on se donne.

A cet égard, doit-elle jouer un rôle dans les sciences? Chercher les conditions d'une réponse négative et s'interroger. La réponse serait négative si la finalité des sciences était la pure connaissance désintéressée et si l'activité scientifique était indépendante de la vie sociale.

En est-il ainsi ? On peut soutenir l'idée que la science n'est pasune activité purement spéculative, mais qu'elle s'exerce dans des conditions historiques, sociales et économiquesdéterminées.

Ainsi la réponse demande qu'on distingue la fin que se donne le savant à titre individuel, qui peut êtremotivé par le plaisir de la recherche et de la découverte, et la fin sociale qui se manifeste par l'utilisation qui estfaite des découvertes.

La fin subjective du premier devient le moyen de la fin objective de la société.

Or, il s'avèrede ce point de vue que les résultats des sciences sont utilisés, à travers les techniques qu'on peut en tirer,comme moyens de puissance par le pouvoir politique et comme moyen de profit par le pouvoir économique.

Larecherche n'est donc pas gratuite, mais intéressée.

Par voie de conséquence, la puissance de production accrueque donnent les techniques scientifiques ne fait que renforcer les défauts propres à un régime social : l'injusterépartition des biens et l'exploitation dans le travail, par exemple. Par ailleurs, enfin, les sciences ne sont pas indépendantes des pouvoirs dans la mesure où les recherches entraînent des investissements considérables et sont subventionnées, soit par l'Etat, soit par des entreprisesprivées, qui tendent à imposer des priorités en fonction de leurs intérêts. Conclure. Les sciences n'ont qu'une relative autonomie par rapport à la société et le problème moral se pose à propos desusages qu'on en fait et des conséquences qu'elles peuvent avoir. Tirer les conséquences de l'analyse précédente sur le terrain de la responsabilité du savant. La réflexion morale implique des choix.

Par qui seront-ils faits ? Puisque la question porte sur le rôle de la moraledans les sciences, c'est le savant qui serait responsable de ses choix.

Dans la manière dont il exerce son métier,nous l'avons vu, sa responsabilité est engagée.

Mais l'utilisation qui est faite ou peut être faite de ses découvertesrelève-t-elle de sa responsabilité ? La réponse ne peut être simple.

En tant que spécialiste de la recherchescientifique, sa fin étant la découverte, on peut l'estimer désengagé de toute responsabilité morale.

Après tout, cen'est pas lui qui choisit les usages qu'on fera de la science.

D'un autre côté, n'est-il pas objectivement compromis,même indirectement dans ces choix ? Sans lui, qui les rend possibles par l'existence même de ses recherches, lesdérives les plus malfaisantes observées des travaux scientifiques (récupération des recherches en physique. »

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