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Quel est le critère qui permet de juger une oeuvre d'art ?

Publié le 04/01/2005

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     Ce qui est en effet caractéristique de toute l'histoire de l'art, c'est que les traits retenus comme traits distinctifs des oeuvres ne sont jamais purement descriptifs mais en grande partie prescriptifs : il n'est pas possible de poser à la fois des règles et leurs exceptions ; l'histoire de l'art est aussi théoriquement (par une nécessité qui fait se rencontrer Winckelmann, Lessing, Goethe) une critique d'art. L'histoire définit une normalité de ses objets, mesurée sur les périodes les plus longues : les traits retenus pour une période n'en sont caractéristiques que parce qu'ils sont distinctifs par rapport à ceux de toutes les autres périodes. Si une oeuvre enfreint ces traits, elle s'oppose à une normalité de l'histoire. C'est déjà en vertu de ce principe d'une perfectibilité dans l'histoire, posée par Vasari, que Diderot reproche aux peintres de faire de mauvais Véronèse ou des copies maladroites de Carrache. Tel sera aussi le principe de classification descriptive retenu par Wölfflin : une partie caractéristique d'une oeuvre est ce qui peut être désigné par son référent. Le goût d'une époque est fréquemment une réaction contre celui de l'époque précédente. Les différentes étapes de l'histoire du goût ne sont pas les phases successives d'une évolution continue, mais recèlent en elles-mêmes leur point de départ et leur terme. Celui-ci est marqué d'abord par la création d'un style, plus ou moins éphémère et, parallèlement, par l'apparition de modes, de « manies », d'engouements, qui s'épuisent par leur excès même. On comprend que dans la définition même du goût, il n' y a pas uniquement des prérogatives subjectives, mais le goût est façonné par l'entourage proche ou par la société.       3) Le respect du bon goût : un critère subjectif ?

S’il fallait en tenter une définition en dehors de l’histoire de l’art ou d’une sémiotique, on pourrait dire que la critique d’art ne relève pas d’une science ou d’une pratique théorique, qu’elle ne situe donc pas son objet comme objet de connaissance, mais le considère en tant qu’il relève d’une pratique de l’interprétation. Il est difficile en ces termes de trouver un critère évident et scientifique qui permette de juger une œuvre d’art sans tomber dans l’académisme et l’habitude. Le critère pour juger d’une œuvre ne serait-il pas finalement subjectif ?

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