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Quelle différence y a-t-il entre être et exister ?

Publié le 17/01/2022

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Problématique: Ce sujet vous demande de distinguer deux termes que le langage courant confond. L'une des manières d'aborder ce sujet consiste à étudier l'étymologie du mot \"exister\". Celui-ci contient le préfixe, ex-, qui indique un mouvement \"hors de\", voire un surgissement. En conséquence, vous pouvez suggérer que l'existence désigne tout d'abord une manière d'être tout à fait particulière et, ensuite, que cette manière d'être particulière est le propre d'un certain type d'êtres: les hommes. Vous devez alors chercher à caractériser de diverses manières la particularité de l'existence en l'opposant systématiquement au fait d'être en général. En particulier, songez à l'idée que l'homme est le seul être qui non seulement a la possibilité d'être, mais aussi de bien vivre: exister aurait une signification éthique. Mais exister peut désigner aussi la nature particulière de la subjectivité par opposition aux caractères propres des objets: l'existence est alors associée à la liberté. Introduction : L'être se distingue de l'existant : l'être est ce par quoi chaque chose existante acquiert son existence. Ceci vient peut être d'un simple usage du verbe être dans les langues européennes : on parle de ce qui existe à travers des propositions de forme « x est y ». L'être ne serait donc que cette partie de la structure du langage que l'on appelle la « copule ». Mais par l'être on entend surtout la réalité des choses, on entend une dimension qui se dérobe à l'existence actuelle et qui pourtant semble la soutenir. Si j'ai devant moi un objet, je ne le considère pas selon sa seule existence présente mais aussi selon des possibilités qui sont enveloppées en lui et par lesquelles il se distingue des autres existants. La réalité des choses se jouerait donc dans la différence entre leur existence et leur être : il y a une réalité de l'existence présente mais elle ne résume pas toute la réalité et elle tire sa propre réalité d'une condition fondamentale, l'être.

« sentiment, le sentiment que ceci ou cela qui se présente dans notre expérience existe.

L'être est une catégorieabstraite, il ne correspond à aucun phénomène observable, nous n'en avons aucune expérience.

L'être n'est pournous qu'un vague « quelque chose » derrière les phénomènes, peut être ce que Nietzsche appelle un « arrièremonde » auquel nous croyons pour nous réconforter devant la peur de l'existence. « être » est le verbe de la copuleOn peut dire que l'être n'existe que dans le langage.

Une proposition prend la forme sujet/copule/prédicat, unjugement se présente sous la forme d'une proposition « x est y ».

La copule sert à associer le prédicat au sujet, elleappartient à la structure du langage.

« Être » est donc simplement le verbe de la copule, il n'existe que dans lelangage mais ne correspond à aucune réalité. L'être n'existe pasL'être n'est qu'une fiction du langage.

Originairement c'est une catégorie abstraite qui a été formée par erreur ensubstantivant le verbe être.

On peut dire que les philosophes ont hypostasié l'être :ils ont réifié une abstraction.L'être n'existe donc pas, il n'est qu'un vieux mensonge.

Il n'y a pour nous que l'existant, c'est à dire ce qui seprésente dans notre expérience Transition : Nous avons vu comment abolir la notion d'être.

Mais sans la différence ontologique entre l'être et l'existant, nous perdons en même temps toute possibilité d'attribuer une réalité aux choses.

Si tout en effet serésume à notre expérience chaque existant est à tout moment en pleine actualité, mais cela contredit le fait évidentque les choses ont un développement propre qui se déploie au delà de notre expérience présente. III : Ce qui sépare l'existant de l'être Le mondeHeidegger a défini l'existence comme « être-au-monde », la premièredifférence de l'existant avec l'être c'est donc qu'il est dans le monde.

Lemonde n'est pas la pure négation de l'être mais un lieu dans lequel l'êtren'apparaît qu'à travers l'existant.

L'être vient pourtant à la pensée del'homme, c'est cette « entente » implicite de l'être qui fait de l'homme unexistant à part.

L'homme se pose la question de son être même, et à partir decette question celle du sens de son existence. Le tempsOn peut considérer que ce qui sépare un existant de son être c'est le temps.C'est pourquoi on peut dire avec la distinction aristotélicienne de l'acte et dela puissance que l'existant acquiert son être en actualisant sa puissance.

Unhomme par exemple, devient homme en réalisant des projets et endéveloppant les meilleures potentialités de l'espèce humaine. La libertéL'existence humaine peut exister sans réaliser l'être de l'homme.

Si onconsidère avec Sartre que l'homme est avant tout liberté, il réalise son êtreen menant une existence libre.

En tant que l'homme est libre, il doit doncdécider de son existence pour réaliser son être.

C'est cette différence entreexister et être qui fait la différence entre une existence authentique dans laquelle l'homme assume sa liberté, c'est à dire son être, et une existence inauthentique dans laquelle l'homme secontente d'exister, docile aux influences du monde au point de nier sa liberté. Conclusion : La différence entre être et exister est fondamentale pour l'ontologie : elle permet de distinguer l'être d'un existantde sa simple existence actuelle et ainsi de laisser une place au possible.

D'autre part, pour l'homme cette questionontologique est inséparable d'une question de morale : dès lors que l'homme se reconnaît comme libre, il se demandece qu'il va faire de sa liberté, c'est à dire comment il va exister pour réaliser son être.. »

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