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Quelle est la nature de la responsabilité ?

Publié le 14/06/2009

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a) Théorie déterministe ou biologique de la responsabilité. Exposé. Qu'il y ait des conditions biologiques de la responsabilité comme de toute situation psychologique c'est l'évidence même. Mais on peut aller plus loin et insister comme le font certains auteurs, sur cette fatalité biologique au point d'y voir une condition absolument déterminante des actes humains. Cette théorie se trouve à l'état pur chez le criminologiste italien LOMBROSO qui pensait qu'il existe une pré-détermination biologique aux fautes en particulier. Ainsi on pourrait parler de criminels-nés, d'hommes prédestinés au crime en vertu de leur constitution, de leur héritage biologique (hérédité, atavisme). La criminalité serait à ce point inscrite dans leur être physique qu'elle en serait décelable à des signes ou indices déterminés. De toute façon il ne faudrait pas oublier de la relier à la maladie mentale, névrose et psychose. La responsabilité, si elle demeure encore, n'est plus rien que la relation nécessaire entre l'acte et les causes ou conditions qui le déterminent du côté du corps. Elle cesse d'exister en tant que situation morale et spirituelle authentique.

« même de notre être, faite de spiritualité, de conscience et de liberté.

Être homme c'est être responsable.

Laresponsabilité sociale ou collective n'est que la projection ou la manifestation de la responsabilité métaphysique quitient à notre condition même.

L'idée de la solidarité sociale, par exemple, ne fait que traduire le principe de laparticipation des hommes d'une même nature et d'une commune destinée.

C'est que la communauté sociale estl'image et le corps de cette communauté spirituelle qui lie entre elles les consciences également détentrices etdépositaires de la dignité humaine.

La responsabilité individuelle ou personnelle n'est que la prise de consciencesingulière de cette situation métaphysique fondamentale.Théorie classique et traditionnelle dont on pourrait montrer qu'elle se retrouve chez les philosophes les plusdifférents, KANT et SARTRE par exemple.

La maxime kantienne de l'universalité énonce indirectement le caractèreuniversel de la responsabilité : « Agis toujours d'après une maxime telle que tu puisses vouloir en même temps qu'elledevienne une loi universelle.

»Pour SARTRE, rejetant la croyance à l'objectivité des valeurs et l'idée d'une essence humaine antérieure àl'existence dont le respect nous lierait, il semblerait qu'il lui fût difficile de maintenir la responsabilité.

Il n'en est rien.De la thèse que l'existence précède l'essence, il déduit que l'homme est ce qu'il se fait par son libre choix et qu'il estainsi totalement responsable de l'essence d'ailleurs inachevée qu'il se crée par ses actes.

Mais cette responsabilitéreste-t-elle dans les limites du moi individuel ou s'étend-elle au contraire aux autres hommes ? La réponse deSARTRE est formelle : « En se choisissant on choisit tous les hommes, car choisir c'est affirmer la valeur de ce quenous choisissons...

Il n'est pas un de nos actes qui, en créant l'homme que nous voulons être, ne crée en mêmetemps une image de l'homme tel que nous estimons qu'il doit être...

Je crée une certaine image de l'homme que jechoisis : en me choisissant je choisis l'homme.

» C'est ainsi que notre responsabilité engage l'humanité entière.Si l'existentialisme est un humanisme, c'est donc à condition de passer par l'universel afin d'éviter les écueils del'individualisme et du subjectivisme anarchiste.

SARTRE précise : « Je suis responsable pour moi-même et pourtous...

L'homme qui s'engage et qui se rend compte qu'il est non seulement celui qu'il choisit d'être, mais encore unlégislateur choisissant en même temps que soi l'humanité entière, ne saurait échapper au sentiment de sa totale etprofonde responsabilité.

» Les termes mêmes rappellent irrésistiblement la maxime kantienne de l'autonomie de lavolonté législatrice universelle : « Agis de telle sorte que ta volonté devienne législatrice universelle dans le règnedes fins, c'est-à-dire des volontés libres et raisonnables.

» Mais l'idée que les hommes sont solidaires en vertu deleur commune condition n'est que la transposition laïque, la laïcisation de la croyance chrétienne à la communion desâmes, à la réversibilité des fautes et des mérites, à la fraternité mystique des fils de Dieu. Discussion. La théorie métaphysique a été souvent appelée idéaliste comme si elle manquait de positivité.

Il semble au contraire qu'elle soit réaliste puisqu'elle fait de la responsabilité, par-delà ses actualisations individuelles etsociales, un attribut de l'être humain, de la personne humaine à la fois naturel et inaliénable en droit.• On pourrait opposer à la conception métaphysique qu'elle est contraire aux faits en ce sens que nous ne sommeschacun responsable que des choses où nous sommes directement engagés.

Comment le serions-nous de l'humanitéentière dans le temps et dans l'espace? Il se passe toutes sortes de choses auxquelles nous sommes et resteronstotalement étrangers les uns les autres.

C'est qu'il faut éviter de traduire précipitamment cette conception sur leplan social empirique.

Il est vrai que la plupart des hommes s'ignorent et n'ont pas à répondre des choses qui ne leurincombent pas.

Mais ce que veut dire le métaphysicien, c'est que nous sommes responsables de nous-mêmes et desautres au nom de la dignité humaine, devant l'essence que nous portons en nous ou devant l'auteur de cetteessence.

Ce dont j'ai à répondre, c'est de la façon dont je traite la nature humaine dont je suis, à l'égal des autreset dans la réciprocité, le participant et le dépositaire.

Ainsi conçue la théorie métaphysique, préservée del'interprétation grossière des primitifs, nous semble d'une haute vérité et d'une grande profondeur.

Elle est la formulemême de l'humanisme, et c'est dans le spiritualisme qu'elle prend, à nos yeux, le plus solide fondement.. »

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