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Quelle est la place de l'homme dans la nature ?

Publié le 22/02/2012

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Pour l'homme qui travaille, la nature n'est donc qu'un moyen. L'univers des fins appartient exclusivement aux hommes, comme leur appartiennent les projets, les valeurs et les significations. L'abeille ou le castor obéissent à des programmes physiologiques là où l'humain commence par concevoir un but (cf. Marx : « Ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat préexiste idéalement dans la tête du travailleur »).     La conception du but indique l'ouverture d'un domaine du possible, qui vient doubler la nature : comme le pensait déjà au XV° siècle, Pic de la Mirandole, l'homme n'a pas dans la nature de statut ou de lieu prédéterminé, et il peut ainsi devenir ce qu'il veut, en bien ou en mal (De la dignité de l'homme). Rousseau et la pensée contemporaine le répètent : les hommes sont bien des êtres à part dans la nature, parce qu'ils sont les seuls à agir au sens propre, ouvrant la dimension de l'Histoire, et parce qu'ils sont la source des valeurs (eux seuls peuvent les définir). Un certain anthropocentrisme se révèle ainsi obligatoire, même s'il n'est plus possible après Galilée d'affirmer que l'homme est le « centre du monde ».

« l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant dela construire dans la ruche.

Le résultat préexiste idéalement dans la tête du travailleur » ). La conception du but indique l'ouverture d'un domaine du possible, qui vient doubler la nature : comme le pensait déjà au XV° siècle, Pic de la Mirandole , l'homme n'a pas dans la nature de statut ou de lieu prédéterminé, et il peut ainsi devenir ce qu'il veut, en bien ou en mal ( De la dignité de l'homme ).

Rousseau et la pensée contemporaine le répètent : les hommes sont bien des êtres à part dans la nature, parce qu'ils sont les seuls à agir au sens propre, ouvrant la dimension de l'Histoire, et parce qu'ils sont la source des valeurs (eux seuls peuvent les définir).

Un certain anthropocentrisme se révèle ainsi obligatoire, même s'il n'est plus possibleaprès Galilée d'affirmer que l'homme est le « centre du monde ». L'opposition entre les hommes et leurs sociétés d'une part (leurs cultures), la nature de l'autre, paraît ne plusdevoir être pensée, désormais, aussi brutalement qu'on l'admettait au XIX° siècle.

Le développement intense dessciences et des techniques, qui amène aujourd'hui à évoquer l'existence, pour les hommes, d'un universtechnoscientifique, a entraîné une exploitation incontestable de la nature, telle qu'apparaissent un certain nombrede déséquilibres qui mettent en cause, non seulement l'écologie, mais bien la survie des hommes.

Ce qui marqueaussi leur particularité : ils constituent la seule espèce qui semble capable de se supprimer. Si au XVIII° siècle le « bon sauvage » pouvait proposer une vision autre de la société, capable de vivre en harmonie avec son milieu, la connaissance plus précise que nous avons aujourd'hui des sociétés « primitives »montre qu'elles vivent avec la conscience d'occuper une place à part dans la nature, puisqu'elles cherchent pardivers moyens (magiques, religieux) à se concilier les énergies de cette dernière, à faire en sorte que ce qu'elles luiempruntent ne provoque pas de sa part de réaction trop brutale. Nul théoricien n'envisagerait donc aujourd'hui de répéter sérieusement ce que Voltaire écrivait ironiquement à Rousseau : qu'il nous vient l'envie de retourner marcher à quatre pattes dans les forêts, sous prétexte d'arrêter le progrès technique - ne serait-ce que parce qu'il ne subsiste plus guère de forêts dans leur forme « naturelle » etque l'humanisation de la nature est à peu près universelle .

S'il fallait d'ailleurs une preuve supplémentaire de la place à part qu'occupent les hommes dans la nature, elle serait fournie par le fait que ce qui nous apparaît comme « nature » résulte en fait de l'action historique des cultures humaines. « C'est poétiquement que l'homme habite la terre », écrivait Hölderlin, mais l'habitat des hommes est d'abord culturel et technique.

Aussi les hommes peuvent-ils revendiquer, en raison même de leur étrangeté relativement aureste du monde, la disposition d'un monde habitable selon leurs désirs.

Que ces derniers ne doivent pas allerjusqu'à la destruction intégrale de la nature, c'est l'évidence (même si elle parait tardive), puisqu''une naturedétruite ne serait plus habitable du tout, et que l'humanité en ferait elle-même les frais : c'est donc des hommes eux-mêmes – et non d'une nature par définition muette – que peuvent venir l'exigence d'un contrôle et lareconnaissance de « droits », sinon de la nature elle-même, du moins pour elle.. »

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