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Quelle signification faut-il donner a l'idée d'égalité entre les hommes ?

Publié le 27/02/2005

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L'équité prend de plus en plus d'envergure jusqu'à pratiquement se substituer à cette dernière. L'expérience de pensée de Rawls extraite de Théorie de la justice. Il imagine des individus placés dans une situation originelle devant délibérer des principes de justice qui régiront la structure de base de leur société, de « la façon dont les institutions sociales les plus importantes réparti(ront) les droits et les devoirs fondamentaux. » Les partenaires sont placés sous un voile d'ignorance. Ceci a deux conséquences : ils ne connaissent ni leur situation socio-économique, ni les dons naturels dont ils disposeront si bien qu'étant donné l'ignorance d'informations concrètes les partenaires savent qu'ils auront l'intérêt d'en avoir toujours plus une fois le voile d'ignorance levé. Cette situation fictionnelle les oblige donc à être nécessairement impartiaux dans le choix de distribution des droits. Ils auront intérêt à maximiser la situation minimale car chacun d'eux risquent de se retrouver potentiellement dans cette situation. Pour faire comprendre l'objectif de son expérience de pensée, il la compare à la division par une personne d'un gâteau en parts tout en sachant que celle-ci ne sait pas quelle part elle obtiendra ce qu'il oblige évidemment à être impartial, en d'autres termes équitables. Cette expérience de pensée nous montre un modèle sans précédent où l'équité serait à l'origine de la justice et donc de l'égalité.   Conclusion Finalement, au sens sémantique?

Quelle signification faut-il donner à l'idée d'égalité entre les hommes ? Cette question est essentielle dès lors que l'égalité est une idée qui se situe au fondement de la république. Autrement dit l'idée d'égalité est partout - omniprésente. Ainsi si nous prenons la question de la signification au sens de l'importance, la réponse à notre question semble être : « une signification fondamentale «. Cependant, entre l'idée de l'égalité, et sa réalisation, il semble y avoir un abîme. Si l'idée d'égalité semble essentielle et fondamentale, sa réalisation semble moins réelle et importante que l'idée. C'est ainsi qu'on comprend l'enjeu de cette question : quelle signification faut-il donner à l'idée d'égalité entre les hommes si sa réalisation ne semble que chimérique ?

« à l'uniformisation du corps civique.

Au lieu de prendre en considération les différences de chacun, onentreprend un travail d'assimilation de ces dernières non pas pour, dans un processus de synergie, aboutir àune synthèse originale mais bien plutôt pour les rentrer dans un cadre uniforme et préétabli. 2.

Si l'égalité mène à l'égalitarisme, l'égalité n'est-elle que le rapport entre des éléments identiquesou bien accepte-t-elle la différence ? Le cas limite serait celui d'une différence radicale de nature.

L'animal, le végétal, le minéral et l'hommepeuvent-ils être considérés comme égaux ? Des défenseurs de la deep ecology plaident en effet pour que des droits soient accordés « aux forêts, océans, à tous ces objets qu'on appelle naturels dansl'environnement, voire à l'environnement tout entier.

», tout en ajoutant que : « c'est parce que noussommes antiracistes et antisexistes que nous devons être antispécistes et affirmer : "tous les animaux (dontles hommes) sont égaux " » Sans tomber dans l'écologisme fanatique ni dans sa caricature, il est intéressantde noter qu'une Déclaration Universelle des Droits de l'Animal a été proclamée en 1979 comme pendant à laDéclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Dans une mesure plus humaine, on pourrait se demander siune égalité est possible malgré la différence des classes sociales.

Qu'en est-il de l' isonomia , de l'égalité devant la loi de tous les membres du peuple ? Ne peut-on pas voir dans cette dernière un dépassementradical de l' homoiétès ? Dans le cadre de la société grecque antique, l'isonomie représente un progrès important dans le chemin vers une plus grande égalité.

En effet, si l'isocratie de Solon était censitaire, cellede Clisthène permet à des classes populaires d'accéder à ce statut.

Contrairement aux spartiates, l'égalité àAthènes n'exigeait en aucun cas que l'homme en question se coule dans un moule identitaire, il lui suffisaitd'être né sur le sol athénien et d'un père libre.

Solon affirma avoir « rédigé des lois égales pour le kalos et pour le kakos, fixant pour chacun une justice droite.

» On note dans ce discours l'intention d'universaliser les hommes susceptibles d'être égaux : Qu'ils soient bons ou mauvais, ils sont susceptibles d'être égaux devantla loi.

« Devant la loi », cette restriction est importante.

En effet, l'égalité apparaît purement civique.

Elleparvient à fonder une communauté politique différenciée qui se distingue de l'égalitarisme spartiate.

La notiond'égalité sociale et économique ne semble y jouer aucun rôle.

Pourtant elles sont toutes les trois liées.

C'estparce qu'il y a des esclaves, des femmes, des métèques s'attelant à certaines activités dans la cité que leshommes libres ont accès à ce droit civique. 3.

Tension entre égalité formelle et égalité réelle Cette tension s'incarne dans de multiples situations.

Arrêtons-nous sur le droit de vote et le suffrageuniversel.

En paroles, le suffrage en France est donc universel, en pratique cela est loin d'être le cas.

Il suffit denommer le cas de certains prisonniers qui n'étant pas privés de leurs droits civiques n'ont pas au sein de lamajorité des prisons la possibilité de voter ou bien des résidents européens ou étrangers qui n'ont pas le droit devoter sinon pour les citoyens européens aux élections locales.

Peut-on réellement appeler cela un suffrage universel ? En effet cette restriction du suffrage universel n'est qu'un petit exemple de l'abîme qui séparel'égalité formelle de l'égalité réelle, du mythe de la réalité. Transition : L'idée est donc un rapport.

Cependant ce rapport semble relever de l'idéalité, et par delà de l'idéall difficilement réalisable.

Dans quelle mesure cet idéal, ce mythe est-il nécessaire aux homme Signification au sens d'importance : l'égalité comme mythe nécessaire aux hommes. II. 1.

L'égalité à tout de l'idée, voire de l'idéal L'égalité de prime abord a tout de l'idéal.

En effet comme ce dernier elle s'inscrit dans un processusd'éducation, incarnant un certain modèle de prime abord inaccessible.

Elle serait plus un exemple que laréalité devrait imiter.

De plus, ce rôle didactique (éducatif) qui lui est imparti se développe formellement dedeux façons : d'une part, elle s'inscrit dans une longue tradition : de l' égalité grecque, via l'égalité chrétienne (dès lors que le Christ a racheté de son sang tous nos péchés) à son inscription dans la déclaration desdroits de l'homme et du citoyen en 1789 et dans les constitutions suivantes ; d'autre part elle est à l'origined'un enseignement populaire oral et quotidien important s'opposant principalement au dix huitième siècle danstous points à la monarchie de droit divin : les chansons populaires, l'actuel hymne national français, lavolonté d'inventer un calendrier républicain en seraient quelques manifestations.

Même de nos jours, il estintéressant de noter qu'à chaque jour férié chrétien correspond plus ou moins une fête dite laïque.

A laToussaint correspondrait le 11 novembre, à Noël, le premier de l'an...

Cependant tout en voulant se détacherde la divinité chrétienne, religion liée à la monarchie de droit divin, elle ne peut totalement rompre ses liens.En effet, l'égalité comme tout mythe est imprégnée d'une connotation religieuse et plus précisément de l'idéede transcendance.

L'égalité voudrait transcender toutes les différences et les particularismes de chacun pourles placer au même niveau. 2.

En l'idée, l'égalité pour trouver un juste milieu entre le même et l'autres, entre les hommes ( lemême que moi mais en même temps l'autre que moi), doit cultiver la sphère privée de l'individusans entraver la démocratie. Il faudrait réussir à allier sphère privée et sphère publique.

Deux risques, nous dit Tocqueville dans De la démocratie en Amérique , s'offrent à la démocratie : soit, la sphère privée prend le pas sur la publique et dans ce cas on aboutit via l'abstentionnisme, le manque d'intérêt à la politique et à la collectivité à une perte. »

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