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Quelles sont les fonctions de la mémoire ?

Publié le 17/12/2009

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Mémoire

Fonction psychique qui reproduit un état de conscience passé en le reconnaissant comme+ passé.

Pour la philosophie moderne (Descartes, Spinoza, Malebranche), la mémoire des choses matérielles « dépend des vestiges conservés dans le cerveau après que des images s'y sont imprimées «.

Bergson distingue la mémoire-souvenir ou mémoire vraie qui fixe le souvenir et la mémoire-habitude qui reproduit des mécanismes acquis.

Les recherches contemporaines en neuropsychologie cherchent à définir le rôle exact que jouent les structures nerveuses dans la mémoire.

 

 

 

 

 

« « ces soi-disant souvenirs ne sont pas les vestiges d'événements réels, mais une élaboration ultérieure de cesvestiges » ( Psychopathologie de la vie quotidienne , chap.

4, p.

56). - De quoi se souvient-on de son enfance, au plus loin que l'on puisse remonter, demande Freud ? Le plus souvent de scènes anodines, de tableaux, d'événements indifférents.

Or, c'est cet aspect futile du souvenird'enfance qui est suspect, d'autant qu'il persiste ainsi toute la vie.

Un travail d'analyse montre que ces souvenirsen cachent d'autres plus importants : ce sont des souvenirs-écrans.

En réalité, « Au cours de la vie ultérieure,des forces puissantes ont influencé et façonné la faculté d'évoquer les souvenirs d'enfance, et ce sontprobablement ces mêmes forces qui, en général, nous rendent si difficile la compréhension de nos annéesd'enfance » (Freud, op.cit., 55). - Dans les souvenirs de la première enfance, on ne trouve pas les vestiges d'événements réels, mais une « élaboration ultérieure de ces vestiges, laquelle a dû s'effectuer sous l'influence de différentes forcespsychiques intervenues par la suite » - Qu'est un « souvenir-écran » ? Il s'agit d'un souvenir infantile issu d'un compromis entre éléments infantiles refoulés et défense ; ce souvenir fait écran à la pulsion qu'en même temps il exprime . - La mémoire a donc une fonction bien spécifique de protection et d'identification permettant au Moi de se construire .

La cure analytique consiste essentiellement en un travail sur la mémoire : travail d'interprétation et de réorganisation.

“Consolider le moi”, c'est avant tout restructurer sa mémoire. 3.

La fonction sociale et culturelle de la mémoire - Analyse de Nietzsche (§ 1-2-3 de la Généalogie de la morale , Dissertation II) qui met en évidence la fonction sociale et culturelle de la mémoire à travers l'opposition mémoire / oubli.Cette opposition mémoire / oubli est analysée sous deux angles différentspar Nietzsche : 1) analyse généalogique : il s'agit de comprendre la moralecomme intériorisation de valeurs collectives rendant possible l'unité ducorps social.

La mémoire est le fondement de toute société .

Cette mémoire est un travail contre l'oubli. 2) analyse morale (création de nouvelles valeurs) : l'oubli est la vertu de l'homme supérieur (actif) contrela mémoire qui est le propre de l'homme du ressentiment (réactif). - Nietzsche inverse l'opposition habituelle mémoire / oubli.

Ce n'est pas la mémoire qui est première et l'oubli un processus de dégradation.

L'oubliest premier et la mémoire se constitue contre l'oubli.

L'oubli est la faculté vitale majeure : l'homme est un animal oublieux, nécessairement oublieux s'il veut vivre son présent et être tourné vers l'avenir.

La fixationsur le passé (mémoire) est comprise à ce stade (état de nature) commepathologique.

L'homme ne peut plus alors en finir de rien, collé qu'il est àla trace du passé . - L'oubli est conçu comme la possibilité de s'abstraire de ce qui a eu lieu .

Sans cette distance, aucune action n'est possible parce qu'aucun projet ne peut être formé .

La conscience (psychologique) a pour condition l'oubli .

L'oubli est une force active qui participe à la création, à la vie comme puissance.

L'oubli est une « sorte de gardienne, de surveillante chargée de maintenir l'ordrepsychique, la tranquillité, l'étiquette : on en conclura immédiatement que nul bonheur, nulle sérénité, nulleespérance, nulle fierté, nulle jouissance de l'instant présent ne pourraient exister sans faculté d'oubli »(Nieztsche, Généalogie de la morale , par.

1).

L'oubli permet de faire de la place pour les choses nouvelles, « pour gouverner, pour prévoir, pour pressentir… ». - Le processus de socialisation (culture) va se constituer contre cette faculté d'oubli (nature).

La mémoire est la condition de toute société, car elle est la faculté qui rend possible la promesse .

Nietzsche fait de la promesse un concept majeur de la philosophie politique.

Les philosophies du contrat (Hobbes, Rousseau, Kant)ont le tort de prendre l'homme comme donné.

L'homme n'est pas donné, il est constitué.

Le contrat n'est pas lepoint de départ de la société parce qu'il présuppose l'homme socialisé : seul l'homme socialisé (discipliné,régulier, prévisible, digne de confiance) peut passer contrat.

Il y a donc là un paradoxe apparemmentinsurmontable : le contrat ne peut être que le résultat de ce dont il est la condition (la société).

C'est la promesse qui rend tout contrat possible .

Et si la société ne peut avoir pour origine un contrat, il n'en reste pas moins vrai que les contrats régulent la société et qu'il n'est pas possible de concevoir une société sanscontrats (économie – échanges -, droit, mariages etc.). - La socialisation a donc pour condition de possibilité la mémoire .

Cette mémoire n'est pas la rétention de tout ce qui a eu lieu : c'est une mémoire de la volonté.

C'est cette forme de mémoire qui assure l'identité de soi dans le temps : mémoire comme maîtrise de soi et maîtrise du temps.

L'homme sort de la nature quand il peut s'anticiper et donc se saisir “ comme avenir ”.

Les vertus sociales découlent de cette maîtrise (liberté /responsabilité).. »

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