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QUELQUES REPERES CONCERNANT LA NOTATION

Publié le 10/04/2014

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QUELQUES REPERES CONCERNANT LA NOTATION

Les suspicions et les préjugés à propos de la notation en philosophie sont légion et ont la

vie dure. La notation y serait arbitraire, la réussite une affaire de chance, notamment l’accord

entre les « opinions « affichées par le candidat et celles présumées de l’examinateur, et ce,

parce qu’il n’y aurait aucun critère objectif, laissant la voie libre à la subjectivité la plus

débridée.

Nous allons tenter, à nouveau, de réfuter ces idées reçues tout en étant persuadé que nos

arguments ne recevront au mieux qu’un accueil poli, accordant à son auteur le bénéfice de

l’honnêteté intellectuelle, au pire de la naïveté, sous-entendant qu’hélas ces considérations ne

concernent qu’une minorité insignifiante de correcteurs et que l’arbitraire sévit dans la

majorité des cas.

« 370 de dire qu’il est possible de jouer au loto et de gagner le gros lot.

Mais les chances sont infimes.

Les cas que nous évoquons sont du même type.

Doit-on s’y attarder ? Mais quelles sont les instructions de l’inspection de philosophie en la matière ? Nous voudrions ici rappeler quelques extraits de ces instructions quant aux modalités de notation ou de hiérarchisation des copies : « Pour opérer ce classement et faciliter la future répartition des notes sur une échelle ouverte, on peut suggérer aux correcteurs de procéder à un classement à l’intérieur de quatre groupes : les prestations tout à fait médiocres , les copies insuffisante s, celles qui sont satisfaisantes et les bonnes ou très bonnes réalisations, en définissant pour chaque classe une échelle de notation : par exemple 0-4 pour la première, 6 - 9 pour la deuxième, 11-14 pour la troisième et 16-20 pour la quatrième.

On remarquera l’absence de 5, 10, 15 : ces « trous » doivent permettre d’une part de faire bouger les copies sans avoir l’impression de se déjuger (les copies « supérieures » viendront prendre une place inoccupée, les autres augmentant d’un point à l’intérieur d’une même catégorie), d’autre part, cela élimine les notes « refuges », celles où l’on ne tranche pas (exemple : 10 qui simplement « annule » la discipline pour le candidat) ; or, noter c’est juger et décider résolument.

L’intérêt possible de procéder d’abord à un classement en quelques lots, c’est de faire que la note particulière de la copie n’est pas l’objet premier du jugement : elle est comme un effet « mécanique » du classement .

Si telle copie est inférieure à celle-ci, c’est un point de moins ; si telle autre lui est supérieure, c’est un point de plus, etc.

Cela doit supprimer tout tabou de notation et toute réserve sur les valeurs symboliques de telle ou telle note.

Il faut que nous corrigions la philosophie comme nos collègues de mathématiques corrigent leur discipline : un élève bon doit avoir une bonne note, un élève excellent une excellente note, un élève médiocre une note médiocre.

C’est cette répartition relative qui permettra de résoudre le faux problème de la moyenne, insoluble quand il est posé seul et pour lui-même.

» Ce mode de notation a donc l’avantage de conduire à l’utilisation de toute l’échelle des notes.

Un inspecteur disait plaisamment, mais avec raison, que pour certains collègues la note 20 était réservée à Dieu ; 19 à Platon ; 18 à la meilleure prestation du professeur concerné ; 17 à la meilleure note du meilleur élève que ce professeur a pu connaître dans sa carrière.

Tous les ans au baccalauréat, l’épreuve de philosophie peut s’enorgueillir de quelques notes 20 .

Une telle appréciation en scandalise plus d’un, qui considère que la perfection n’existe pas et que cette note est totalement indue.

Ceux qui s’esclaffent ainsi oublient que les lycéens ne sont que des candidats au baccalauréat et non à l’agrégation de philosophie et qu’à ce titre certains d’entre eux remplissent toutes les exigences que l’on peut attendre raisonnablement de candidats ayant reçu une initiation à la philosophie depuis seulement un an.

Si le sujet est compris, si la démarche philosophique se voit respectée, si la culture philosophique s’avère consistante, riche, adaptée, si l’expression française tant sur le plan syntaxique qu’orthographique voire stylistique est irréprochable, que réclamer de plus ? Mais il nous faut maintenant préciser quelque peu les critères qui conduisent à ce classement proposé.

Les remarques ci-dessus consignées en délimitent les grands axes.

C’est le cas notamment à propos de la démarche philosophique : la copie comporte-t-elle ou non les éléments d’un débat ? Autrement dit, le candidat a-t-il pris la précaution d’exposer de manière objective au moins deux manières de répondre à la question posée ? A-t-il dégagé les présupposés des points de vue exposés ? A-t-il prolongé cet exposé d’une confrontation afin de bien mettre en évidence les enjeux ? A-t-il fait preuve de personnalité en s’engageant et en indiquant ses raisons ? Son propos est-il clair et accompagné des nécessaires illustrations ? Tous les termes clés ont-ils fait l’objet d’une analyse ? L’unité du discours et-elle préservée. »

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