Devoir de Philosophie

Quels sont les fondements psychologiques du fanatisme ?

Publié le 03/01/2005

Extrait du document

Le fanatisme la défense intransigeante et outrancière d'une communauté, d'un parti, d'une idée, d'une opinion. En dépit de son acception péjorative, la notion même de fanatisme est restée fidèle à son sens initial, dépourvu de malveillance. Que désigne en effet le mot « fanatique «, dérivé de fanum (temple) ? Un devin inspiré, chargé d'interpréter les augures. Plus particulièrement, un prêtre du culte de Bellone, qu'un délire sacré pousse à se mutiler et à verser son sang. Que Bellone, plus tard confondue avec Cybèle, soit la déesse du sol, de la patrie, de la guerre laisse entendre assez clairement comment le furieux qui pratique l'automutilation se mue en forcené qui mutile les autres. Ce fut pendant longtemps et pour bien des sociétés une vertu. L'évolution des mœurs, plus de douceur et moins de gloire militaire ou militante, ont fait du fanatisme un vice, qui ne dédaigne pas, à l'occasion, de se dissimuler sous les signifiés plus avenants de fidélité à une cause, d'esprit d'entreprise, de forte personnalité ou de martyre d'un juste combat. Le fait que s'incarne en lui le ciel, l'État, la patrie, la cause du peuple qui l'a élu parmi les serviteurs de l'absolu. Détenteur d'une vérité universelle, il n'a de comptes à rendre à personne ni à lui-même ; et, comme une vérité d'un ordre aussi élevé exige un renoncement aux plaisirs d'être humain, elle ne peut qu'en appeler, pour assurer le triomphe de l'esprit, aux rigueurs les plus inhumaines. Peut-on être prédisposé à cela, choisit-on d’être fanatique ou est-on choisi pour l’être ?

Liens utiles