Devoir de Philosophie

Quels sont les problèmes moraux, métaphysiques et psychologiques engagés dans la question de la liberté ou libre arbitre et du déterminisme ?

Publié le 16/06/2009

Extrait du document

question

INTRODUCTION. - « Je trouve bon, dit PASCAL, qu'on n'approfondisse pas l'opinion de COPERNIC : mais ceci... ! Il importe à toute la vie de savoir si l'âme est immortelle. « En effet, s'il peut rester indifférent à certains problèmes qui ont préoccupé les savants, l'homme cultivé ne peut se désintéresser de questions qui le concernent, surtout des problèmes dont la solution commande la conception qu'il doit se faire du monde et l'orientation qu'il doit donner à sa vie. Parmi ces questions se trouve aussi la suivante : sommes-nous libres et pouvons-nous. dans des circonstances données, opter pour une solution ou pour la solution opposée, sacrifier au devoir ou sacrifier le devoir, sans être nécessités par les diverses forces dont nous subissons l'influence à agir comme nous agissons ? Ou bien, au contraire, toutes nos décisions sont-elles rigoureusement déterminées par leurs antécédents, ni plus ni moins que les événements du monde physique, en sorte que, certains antécédents étant donnés, il n'est qu'une résultante possible ? Question dont la solution présente un intérêt de tout premier ordre : tant de problèmes y sont engagés! Examinons ces problèmes et, allant des moins importants au plus vitaux, voyons leurs répercussions dans le domaine psychologique, dans le domaine métaphysique et dans le domaine moral.

question

« a) La morale se présente comme obligatoire.

Or, sans liberté, pas d'obligation.

Est-il possible de bâtir, comme l'atenté J.-M.

GUYAU, une morale sans obligation ? Ou, au contraire, la morale est-elle essentiellement la science dubien obligatoire ? b) Les relations entre les hommes supposent la responsabilité individuelle.

Mais n'est responsable que celui qui agitlibrement.

Si donc nous rejetons la liberté, nous devons rejeter du même coup la responsabilité, fondement de la viesociale.

Par quoi la remplacer ? Peut-on continuer à appliquer à titre de dressage les sanctions traditionnelles, ou neserait-il pas plus logique d'abandonner la force à son libre jeu ? c) En effet, en niant la liberté, on supprime les droits et les devoirs dont la sanction a pour but d'assurer le respect.Si nous ne sommes pas libres, nous l'avons vu, nous n'avons pas de devoirs.

Mais si nous n'avons pas de devoirs,nous n'avons pas de droits, le droit de l'homme se fondant précisément sur l'idéal qu'il est appelé à réaliser.C'est donc au problème moral tout entier qu'est liée la question du libre arbitre : sans liberté, pas de moralepossible. B.

Quand on a fondé une morale et, par suite reconnu la liberté, des problèmes de morale pratique seposent constamment, à propos de la liberté, à qui sait réfléchir et prétend agir rationnellement. a) Au point de vue individuel on a souvent à se demander : ai-je été libre dans telle circonstance déterminée ? Cen'est, en effet, que des actes libres dont nous sommes responsables et dont nous devons nous repentir.

Or, lagrande partie de l'activité de l'homme est régie par le déterminisme psychologique, et dans les actes libres eux-mêmes les forces qui nous déterminent sans nous contraindre exercent le plus souvent une certaine influence.Voici un autre problème d'une grande importance pour les jeunes : comment développer la liberté, étant donnéqu'elle est, a-t-on dit non pas un don, mais une conquête ? b) Au point de vue social, le grand problème posé par la liberté peut se formuler ainsi : comment réaliser l'accord deslibertés individuelles, c'est-à-dire comment empêcher que le libre exercice de la liberté des uns n'entrave pasl'exercice de la liberté des autres ?Ou encore : comment concilier la liberté et l'ordre ? C'est un fait que, quand on laisse aux individus la libertéabsolue, on aboutit à l'anarchie et au désordre.

Mais, par ailleurs, ainsi que l'a bien marqué KANT, si la coercitionpeut garantir un certain ordre matériel ou extérieur (la légalité), l'ordre intérieur ou moral (la moralité) estconditionné par la liberté et l'autonomie individuelle.

Comment assurer dans la grande société que constitue un Étatet dans les petites sociétés que sont un collège, une classe ou une famille, la discipline nécessaire à la viecollective, tout en sauvegardant la faculté de libre choix qui fait la dignité de l'homme ?Le problème de la liberté est donc au coeur de la morale, et c'est a chaque instant que celui qui veut vivremoralement doit y revenir. CONCLUSION. - Si le problème de la liberté a de si vastes retentissements, c'est sans doute parce qu'il est à la frontière dé deux parties de la philosophie bien différentes et comme à cheval entre les deux : la psychologie et lamétaphysique.Fait d'expérience psychologique, — expérience illusoire, pour certains, mais expérience tout de même —, la libertés'intègre dans le courant de la conscience, sur lequel elle exerce son influence transformatrice, modifiant ainsi toutela vie psychique et tous ses éléments.Mais ce fait d'expérience nous amène à affirmer, au-dessous des apparences, une réalité qui les explique : une âmesoustraite aux lois de la matière.

Ainsi, nous sommes introduits dans le mystère de la nature profonde de l'homme;par suite nous est révélée sa destinée et l'idéal auquel il doit tendre.Le problème de la liberté est ainsi comme un carrefour où aboutissent les grandes avenues de la philosophie.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles