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Quels sont les rapports entre les Lumières et la religion ?

Publié le 17/12/2009

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religion

Si on fait le bilan de ce qui vient d’être dit, on peut être tenté d’opposer la religion d’un côté et le parti des philosophes de l’autre. Pourtant, les choses sont un peu plus compliquées dans le détail. D’abord les philosophes des Lumières ne sont pas toujours des démocrates. On peut se rappeler de Hobbes mais il arrivait même à des personnalités comme Voltaire ou  Rousseau de mépriser la populace. Par ailleurs, la fameuse querelle entre Voltaire et Rousseau montre bien que des conflits plus ou moins graves pouvaient aussi très bien exister dans le rang des philosophes. Ensuite, il ne faut pas oublier que le christianisme ne se confond pas nécessairement avec le catholicisme. L’expression religieuse avait aussi ses victimes, comme le montrait le cas des Protestants. Les divisions religieuses faisaient d’ailleurs que même des catholiques, comme les jansénistes et les jésuites, pouvaient se retrouver à cette place de victimes. A la fin du règne de Louis XIV, la mystique janséniste était mal vue et il n’était pas prudent d’être soupçonné de sympathie pour Port-Royal, la grâce efficace et « le cas de conscience «. Par la suite, ce sera au tour des jésuites, emportés par le vent de l’histoire, de subir les excès de la répression et de la chasse politique aux sorcières.

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« exemples qui contredisaient les prétentions de l'Eglise catholique.

L'exemple de l'Empire ottoman montrait que lapratique de la tolérance était possible.

De son côté, la découverte de la Chine avait été un véritable choc.

Lacivilisation chinoise n'avait eu besoin ni de Révélation ni de Rédemption, ni même de la croyance en un Dieu pour sedévelopper à sa manière.

De plus, avec cette civilisation très ancienne, il était difficile de continuer à croire quel'histoire humaine commençait aux récits du Vieux Testament [8]. L'idée de tolérance était aussi en train de faire lentement son chemin, grâce à des penseurs de toutesnationalités.

Les noms les plus importants sont Spinoza et Bayle en Hollande, Newton, Samuel Clark et surtout Lockeen Angleterre.

En France, les Lettres persanes de Montesquieu soulèvent cette problématique de la tolérance.

Par ailleurs, il existe un article « Tolérance » dans l'Encyclopédie.

Cet article a été écrit par un citoyen de Genève,Jean-Edme Romilly.

Tous ces penseurs recommandent de respecter les convictions d'autrui.

Locke a écrit une Lettre sur la tolérance : il pense que les convictions religieuses doivent rester dans le domaine privé.

Il demande aussi la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

Pour lui, la tolérance est une question civile et politique avant d'être une questionreligieuse.

Bayle réclame ce qu'il appelle les droits de la conscience errante.

Pour lui, rien ne permet de décider de lavérité d'une opinion religieuse.

Il réclame donc le droit à l'erreur et à l'hérésie c'est-à-dire la fin des persécutionspour opinion religieuse.

Mais des considérations d'ordre pratique ont aussi favorisé l'idée de tolérance.

Par exemple,en 1751, le Contrôleur-général des finances a essayé de favoriser le retour des Protestants pour relancer l'économiefrançaise, qui avait été affaiblie par la guerre [9]. Si on fait le bilan de ce qui vient d'être dit, on peut être tenté d'opposer la religion d'un côté et le parti desphilosophes de l'autre.

Pourtant, les choses sont un peu plus compliquées dans le détail.

D'abord les philosophes desLumières ne sont pas toujours des démocrates.

On peut se rappeler de Hobbes mais il arrivait même à despersonnalités comme Voltaire ou Rousseau de mépriser la populace.

Par ailleurs, la fameuse querelle entre Voltaire etRousseau montre bien que des conflits plus ou moins graves pouvaient aussi très bien exister dans le rang desphilosophes.

Ensuite, il ne faut pas oublier que le christianisme ne se confond pas nécessairement avec lecatholicisme.

L'expression religieuse avait aussi ses victimes, comme le montrait le cas des Protestants.

Les divisionsreligieuses faisaient d'ailleurs que même des catholiques, comme les jansénistes et les jésuites, pouvaient seretrouver à cette place de victimes.

A la fin du règne de Louis XIV, la mystique janséniste était mal vue et il n'étaitpas prudent d'être soupçonné de sympathie pour Port-Royal, la grâce efficace [10] et « le cas de conscience » [11] . Par la suite, ce sera au tour des jésuites, emportés par le vent de l'histoire, de subir les excès de la répression et dela chasse politique aux sorcières.

Le christianisme, parfois grâce à ses divisions, a contribué au mouvement des Lumières.

L'espritphilosophique a eu aussi des représentants chez des religieux comme Richard Simon, Dom Mabillon, l'abbé Fleury quiappliquèrent la méthode critique à la Bible [12] .

Le parti janséniste était par ailleurs le principal défenseur des thèses gallicanes qui défendaient l'indépendance française par rapport au pape.

L'opposition protestante s'est aussibeaucoup battue en faveur de l'idée de tolérance.

Elle a produit de grands esprits comme Bayle, le calviniste.

Plusgénéralement, des effets de la controverse religieuses ont jailli certaines sources des Lumières : le débatcontradictoire, la mise en cause de l'orthodoxie, le refus des prétentions de l'adversaire à détenir la vérité, etfinalement, la mise en cause du christianisme lui-même [13] .

Les jésuites se sont opposés aux tendances austères des jansénistes.

Le clergé janséniste, pour sa part, a contribué à mettre fin à la mainmise sociale et politique desjésuites.

Pour faire un bilan plus juste de la situation, il faut aussi dire que les philosophes des Lumières étaient loind'être en rupture totale avec la religion.

Il existe en effet aussi une critique réformiste et non radicale qui tente derepenser la religion, de l'adapter aux exigences nouvelles de l'esprit.

Le fait religieux n'est donc pas condamné ensoi.

Par exemple, les déistes, dont les représentants les plus célèbres sont les anglais Pope et Bolingbroke [14] , recherchent au-delà des apparences, les principes communs à toutes les religions.

D'ailleurs, il était difficile même aux esprits les plus grands et les plus géométriques de se dégager d'uncadre de références millénaire.

Toutes les productions intellectuelles sont marquées par la religion soit qu'elles visentà illustrer les vérités chrétiennes, comme chez Bossuet, soit qu'elles en tentent une justification, comme chezLeibniz, soit qu'elles traitent de sujets ayant rapport à la religion, comme l'existence du mal ou la nature de l'âme.Leibniz a écrit des Essais de théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal .

L'idée chrétienne de Providence est essentielle dans cet exposé d'un ordre censé manifester la bonté supérieure de Dieu.Concernant la nature de l'âme, chacun a sa théorie : il existe une théorie de l'union de l'âme et du corps chezDescartes, une théorie des monades chez Leibniz, tandis que Malebranche pense qu'on voit « tout en Dieu ».Spinoza lui-même est un esprit religieux : il croit trouver Dieu dans la Nature et il a passé sa vie à lire la Bible.

Onpeut même dire que les remises en cause de l'athéisme ne faisaient qu'alimenter des débats de nature théologique.Enfin, il était difficile aux philosophes des Lumières d'ignorer un penseur comme Pascal, qui lui était clairement. »

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