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Qu'est ce que dialoguer

Publié le 10/01/2005

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Platon écrit toute son oeuvre sous forme de dialogues. Cette tradition littéraire propre à la philosophie, née avec la démocratie grecque, s'est prolongée au moins jusqu'au XVIIe siècle (Leibniz, Berkeley, Hume ont écrit des dialogues philosophiques), et il n'est guère de philosophe pour ne pas reconnaître la vertu éminemment philosophique de tout dialogue véritable.  Pourquoi accorde-t-on cette vertu au dialogue ?  1 – Il suppose l'égalité des interlocuteurs. La relation qui passe par le dialogue est par nature contraire à la relation d'autorité, car c'est une relation fondée, comme à l'Assemblée démocratique d'Athènes, sur l'échange d'arguments : si je me plie aux arguments de l'autre, je ne lui obéis pas.    2 – Le dialogue exclut la violence pour lui préférer la raison. La décision même de dialoguer indique que l'on a refusé le recours à la force ou à l'intimidation pour s'imposer et qu'on fait confiance à la seule « force « des idées et à l'examen de la validité des raisons avancées.    3 – Le dialogue interdit de décider du vrai pour les autres. Il manifeste que penser est penser avec autrui, en se confrontant à autrui : penser par soi-même ne doit pas se confondre avec le refus du commerce de la pensée des autres.    4 – Enfin, le dialogue récuse la figure archaïque du maître de vérité. La vérité recherchée en commun dans un dialogue dépend des raisons qu'on avance ; elle n'est ni une vérité révélée, ni un dogme.  C'est à la lumière de ces vertus philosophiques du dialogue qu'il faut comprendre le prestige de Socrate, père de tous les philosophes, bien qu'il n'ait rien écrit, et peut-être justement parce qu'il n'a rien écrit et a passé sa vie à dialoguer avec ses concitoyens sur la place publique. En se prétendant lui-même ignorant, Socrate ne délivre pas de vérité : il interroge et, grâce à son « ironie «, démonte les opinions toutes faites de ses interlocuteurs. Il incite ainsi chacun à une recherche authentique de la vérité.  Mais tous les dialogues se valent-ils ? Platon oppose la dialectique philosophique, dialogue véritable, à l'éristique des sophistes qui n'en est que le faux-semblant.  La première se fonde sur la possibilité d'un accord entre les interlocuteurs et, surtout, elle organise la confrontation en vue de la recherche sincère de la vérité. La seconde, au contraire, est polémique et ne cherche qu'à réduire l'adversaire au silence. En ce sens, pour Platon, la pratique sophistique du dialogue n'est au fond qu'une forme déguisée de violence.

« Avec la mondialisation et le développement d'outils de communication comme Internet, des peuples qui auparavants'ignoraient ou se méprisaient se sont soudain découverts mutuellement.

Mais leurs différences de culture ontprovoqué des chocs qui ont pu amener à des guerres ou à d'importantes incompréhensions provoquées dit-on, parun manque de dialogue.On peut alors se demander qu'est-ce que dialoguer ?"Qu'est-ce que" interroge pour demander en quoi cela consiste, "dialoguer" c'est le fait que chacun puisse exposersa thèse et produire des arguments sans empêcher l'autre de le faire.La question peut sembler paradoxale car il semble en effet qu'à cette question l'opinion commune répondrait qu'unesimple discussion entre deux personnes est un dialogue.

Pourtant, le véritable dialogue a une visée bien plusimportante qu'une simple discussion qui est souvent stérile, spontanée et non réfléchie.Il nous faudra donc nous interroger sur les questions suivantes : Pourquoi dialoguer ? Pourquoi existe-t-il desconditions préalables nécessaires au dialogue ? En quoi ces conditions sont une limite aux dialogue ? En quoi ledialogue fait-il partie de la condition humaine ?L'enjeu de ce questionnement est d'importance, car il en va de la compréhension de l'autre et plus généralement desautres peuples dans un monde où les antagonismes semblent chaque jour plus importants.Pour apporter des éléments de réponse à la problématique posée il nous faudra traiter des conditions préalablesnécessaires au dialogue, puis de l'intérêt et des possibilités qu'offre le dialogue et enfin de ses limites.

Le dialogue ne peut pas s'instaurer dans n'importe quelle condition, car pour parler véritablement de dialogue ilfaut des conditions qui sont tout d'abord propres à l'homme mais aussi une propension à être ouvert à celui-ci.

Tout d'abord, le dialogue est propre à l'homme, il ne peut y avoir de dialogue entre des animaux.

Car ledialogue nécessite des signes par lesquels chacun peut exprimer ses idées de façon claire, ordonnée et cohérente :le langage.

Or les animaux par exemple ne possèdent aucun langage.

Mais le dialogue peut prendre plusieurs formesen se basant toujours sur le langage, il peut se faire par oral, dans le cadre d'un dialogue direct, de façon épistolaireou encore par l'intermédiaire de moyens de communication comme internet.

Mais peu importe le moyen, dialoguernécessite au moins deux personnes, car le mot dialogue vient du latin dialogus qui signifie entretien.

Et chacune des personnes intervient, ce qui différencie le dialogue de la communication.

Car la communication peut n'être qu'à sensunique, comme dans le cas des informations télévisées ou encore des interventions à la télévision de la part d'unhomme d'Etat, celui qui est derrière sa télévision ne peut en effet pas intervenir auprès de celui qui parle, il joue unrôle passif, se contentant d'écouter.

Alors que dans le dialogue chacun des participants peut intervenir à n'importequel moment pour dire son point de vue ou exposer ses arguments.

Mais la condition cine qua non pour que l'on puisse véritablement parler de dialogue c'est le fait que chacun soit animé d'un désir de savoir, la conscience d'un manque et donc le besoin de l'autre.

En effet, le dialogue, pourêtre productif, requiert de l'ouverture d'esprit de la part de chacun de ses participants.

Il faut pouvoir être capablede se détacher de ses préjugés, séparer l'opinion du savoir et donc être ouvert d'esprit.

L'opinion n'étant pas fondéesur le droit elle n'a donc aucune valeur d'argument, donc elle n'a aucune place dans le dialogue, il faut donc êtrecapable de discerner ce qui est relatif à l'opinion et ce qui relève véritablement du savoir, qui est fondé sur la véritéet qui donc a sa place dans le dialogue.

Car le dialogue n'est pas une juxtaposition d'opinions ni de faits, aussi vraissoient-ils.

De plus, le dialogue vise à produire un raisonnement logique, argumenté et fondé sur le droit, c'est à dire surl'universalité.

Mais un homme seul ne peut connaître toute la vérité, Socrate disait "Je sais que je ne sais pas", etc'est la raison pour laquelle autrui est nécessaire.

Mais il faut être prêt à accepter ce que l'autre va nous dire,prendre chaque argument en tant que tel et ne le juger que selon sa valeur objective.

Il faut donc reconnaîtrel'autre en tant qu'homme, en tant que son alter-ego, pareil dans sa condition d'homme mais à la fois différent par sapensée, il faut lui reconnaître les même droits, traiter d'égal à égal avec lui et lui accorder la même dignité que l'onpeut s'accorder à soi-même.

Autrui est tout aussi capable que soi de penser, de raisonner et d'élaborer unraisonnement, il faut le considérer comme une pensée autonome, c'est à dire comme quelqu'un capable de poser desarguments que lui-même a pensé et qui ne lui ont pas été dictés par quelqu'un d'autre.

C'est ce que fait Socratedans chacun de ses dialogues, il traite ses interlocuteurs comme des personnes entièrement capable de comprendrele raisonnement qu'il leur propose en les interrogeant et les questionnant constamment afin de les faire acquiesceret vérifier ainsi que le raisonnement est compris.

Le dialogue nécessite donc un mode de communication, il doit être réciproque et chacun doit respecter l'autreet les arguments que celui-ci avance, c'est seulement lorsque ces conditions sont respectées que l'on peutvéritablement parler de dialogue.

Et le dialogue devient alors source d'enrichissement pour chacun desprotagonistes.

Le dialogue permet d'atteindre la vérité ou tout du moins de s'en approcher, mais il est aussi source de. »

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