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Qu'est-ce que faire une expérience ?

Publié le 08/05/2012

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Le cogito intime dans l'initiation opère sur un fond d'aventures et de risques qui l'obligent à parier sur du sens et rend donc irréductible, incompressible le hasard. Lorsque je fais une expérience, je parie pour une idée ou un programme de recherche sans garantie de réalisation mais avec la promesse que le réel pourrait être, sinon transformé, en tout cas maîtrisé dans quelques fragments. N'y voyons pas de péripéties gratuites et imprévisibles. C'est que nous vivons d'équivoques, d'hésitation dans nos intentions et avant que naissent la décision. On peut dire que le sens philosophique de toute expérience relève, sinon d'une initiation, en tout cas d'une éducation. Telle a été l'interrogation du XVIIème et du XIXème siècles qui dans le prolongement du cogito méthodique annonçaient l'ère des phénoménologies de la conscience. Toute expérience s'inscrit dans la finitude du temps. Elle fait émerger du risque dans le projet humain, elle confère à la liberté et la raison la dimension d'une odyssée ou de voyages apprentissages. En fait en faisant une expérience, le sujet naît à lui-même. Il se reconnaît comme point de vue, il imagine du sens dans une logique affirmant que, si le réel n'est pas insensé, sa maîtrise totalement objective relèverait de l'illusion.

« distincts dans notre construction logique du monde.

Validé, lefait d'expérience devient réalité exemplaire passée au criblede l'établi et de l'exclu.

Il réclame une explication complète, une description intelligible qui garantissent saprédictibilité.C'est pourquoi on peut dire que l'expérience comme fait est une conjecture sur des signes.

Le sentiment decertitude qu'il produit dans le sujetconstructeur génère des attentes, anticipe des réalités semblables etanalogues par leurstructure.

L'expérience y est fixée dans ses conditions stables et formulée dans ses linéaments.

Tout fait est un effet qui asescauses et ses principes.

En ce sens dans la visée téléologique de la connaissance qui fait du donné une réalité inscrite dansun processusrationnel immanent qui intègre et totalise : le fait se fait opérationnel.Hypothétique, nécessaire ou réel ils'inscrit dans le critérium del'expérience qui rend toute théorie plus ou moins féconde, plus ou moinspuissante, plus oumoins élégante ou plus ou moins étayée.

L'expérience sefait alors énoncé sérieux.

Elle garde sa dimension de réalitétrivialementvraie mais y conquiert la dimension d'exemple savant.

En fait faire une expérience est de l'objectivitéconquise.Pourtant on peut dire que le sujet n'y est pas observateur innocent ouneutre.

L'expérience est un mixte deconnaissance pure et de connaissance empirique.

Elle est une nécessité qui entre dans des règles d'acceptationqui la rendentplus ou moins crédible pour le sujet humain qui y postule des conduites, se rendant par la plus ou moinscontingent.

L'expérience scientifique de la science moderne nous invite d'ailleurs àdonner un nouveau statutépistémologique au sujet de la science.

Laconscience est en effet une conscience engagée.

Elle est amenée àtransgresserl'universalité abstraite.

La biologie a pour objet le singulieret le temporel dans l'organisation de la vie.

Pour le scientifique lecosmosest un être singulier, la mesure s'y établit dans un lieu donné relativementà la situation où elle est faite.

Lesinteractions et les inter rétroactionsmontrent que le réel est un enchevêtrement non comptable L'abstractionscientifique aperdu de son absolue neutralité, le sujet de la mesure estengagé dans le tissu de la réalité complexe.

Par exemple lesociologue estpossédé par la culture qu'il possède.

Il y a bien des présuppositionsmétaphysiques, des thèmes obsessionnelsqui côtoient les théories et lesprogrammes de recherches qui relevant de paradigmes, voire de visions dumonde oud'idéologies.

En ce sens il y aurait noyau non scientifique danstoute théorie scientifique.

La nouvelle certitude de lamicrophysique etl'émergence des sciences humaines ont accentué l'impact de la subjectivitésur l'objet de la science.

C'estpourquoi faire une expérience engage lesujet humain.En effet la rencontre avec l'objet engage le cogito de la sciencejusqu'auxfrontières de l'affectivité.

Cette dernière n'est pas intériorité sansrivages.

Elle est dans sa tâche quête d'une équitéavec le réel.L'expérience est en effet dense riche concrète.

Nous y sommes engagés, entotalité, corps et âme.

Le tempscosmique, le temps des systèmes, le tempsde l'action structurent ou prédéterminent l'initiative humaine qui elle-mêmes'inscrit dans la recherche comme un incrément individuel, irréductible e tincontournable.

En effet la quête de l'objetn'est pas sans faire naître le jugement de goût dans l'appréciation, dans l'évaluation, voire l'interprétation du réel.

La sciencese donne des styles de recherche.

Le cogito intime dans l'initiation opère sur un fond d'aventures et de risques qui l'obligentà parier sur du sens et rend donc irréductible, incompressible le hasard.

Lorsque je fais une expérience, je parie pour uneidée ou un programme de recherche sans garantie de réalisation mais avec la promesse que le réel pourrait être, sinontransformé, en tout cas maîtrisé dans quelques fragments.

N'y voyons pas de péripéties gratuites et imprévisibles.

C'est quenous vivons d'équivoques, d'hésitation dans nos intentions et avant que naissent la décision.

On peut dire que le sensphilosophique de toute expérience relève, sinon d'une initiation, en tout cas d'une éducation.

Telle a été l'interrogation duXVIIème et du XIXème siècles qui dans le prolongement du cogito méthodique annonçaient l'ère des phénoménologies de laconscience.

Toute expérience s'inscrit dans la finitude du temps.

Elle fait émerger du risque dans le projet humain, elleconfère à la liberté et la raison la dimension d'une odyssée ou de voyages apprentissages.

En fait en faisant une expérience,le sujet naît à lui-même.

Il se reconnaît comme point de vue, il imagine du sens dans une logique affirmant que, si le réeln'est pas insensé, sa maîtrise totalement objective relèverait de l'illusion.

L'expérience est bien une occasion d'être et denaître pour le sujet humain.Faut-il alors n'y voir que de la subjectivité ? L'ingénieur serait remplacépar l'artiste.

Certains choixphilosophiques, celui de Nietzsche par exemplevont dans me sens.

L'expérience suscite chez ce dernier laplasticitéévaluatrice de la volonté de puissance.

Ne serait-ce pas donner au sujet unedramaturgie ou le sens d'un drameincontournable ? C'est la tentationsubjectiviste qui substitue à la loi des choses la loi du cœur.

Notonsque le sujet yretrouve son élan éthique.

L'expérience ainsi nous engage à la connaissance de soi et non passimplement à la constitutiondes savoirs.

Le sujet humain y prend conscience de sa précarité, de son faillibilisme.

C'est la question de l'identité quisurgit :naître à soi-même, c'est aussi n'être pas soi même.

Aussi l'hommedoit-il conquérir son autonomie toujours relative, toujourspromise parceque compromise.

Le sujet humain y est bien même identique dans lesvariations ; il y est aussi même et enpersonne comme sujet d'énonciation.Mais ce double statut le rend non coïncidant avec lui-même.

L'expérience esttoujoursexpérience du décentrement ou de la décentration, ce qui le voue àla blessure narcissique.

Cette blessure prend une doubleallure.L'assimilation du réel, l'accommodation de l'objet conçu avec l'objetrencontré, le déséquilibre et la rééquilibrationfont du sujet humain à lafois un cogito théorique et un cogito moral.

La conscience dans sa quête dela coïncidence avec elle-même se mature en instance de coordination dont lesopérations et les relations avec le réel travaillent autant qu'ellessonttravaillées par les ordres et les abîmes du réel.

Par ailleurs ce travail nepeut se faire sans reconnaissance de l'autre sansintersubjectivité, sansintercompréhension.C'est pourquoi la démarche philosophique comme philosophie de l'expérienceseconstitue du même coup en philosophie du moi.

Non pas de ce moiautarcique enflé, obèse du romantisme mais d'un sujetqui, confronté àl'existence objective, n'y peut occulter son individualité irréductible etincontournable, ne peut nierl'organisation du vivant dans laquelle ilémerge comme une intelligence motrice, plastique et mobile.

Il fait ainsi ladifficileexpérience d'un cogito intégral.

L'identité humaine s'y faitcertes problématique : l'homme est homo viator, homme enchemin.

Je veux parla puissance de ma motivation, au nom de raisons.

Je meus mon corps grâce àmes organes.

Mais je doisconsentir à la rencontre du fortuit et del'inévitable nécessité.

D'où cet apprentissage de la liberté.Surgissent bien alors dans. »

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