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Qu'est-ce que la bêtise ?

Publié le 27/02/2005

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Mais vraiment il y a quelque ignorance forte et généreuse qui ne cède en rien en honneur et en courage à la science, ignorance pour laquelle concevoir il n'y a pas moins de science que pour concevoir la science. » MONTAIGNE, Essais, III 11.   1.3 L'ignorance consciente et assumée.   « Socrate - Tu vois, Hippias, que je dis la vérité quand je parle de ma ténacité à questionner les savants, et il se peut que, fort médiocre en tout le reste, je n'aie que cette unique qualité ; car je me trompe sur la réalité des choses et je ne sais pas ce qu'elle est. J'en ai une preuve convaincante, c'est que, quand je me trouve avec quelqu'un de vous qui êtes réputés pour votre science et dont tous les Grecs attestent l'habileté, il apparaît que je ne sais rien ; car il n'y a pour ainsi dire rien sur quoi j'aie la même opinion que vous. Or quelle meilleure preuve d'ignorance que de différer d'opinion avec ceux qui savent ? Mais j'ai une qualité merveilleuse, qui me sauve, c'est que je ne rougis pas d'apprendre, je m'informe, je questionne et je sais beaucoup de gré à ceux qui me répondent, et jamais ma reconnaissance n'a fait faute à aucun d'eux. Jamais je n'ai nié que je m'étais instruit auprès de quelqu'un et je ne me suis jamais attribué ce que j'avais appris comme ma propre découverte. » PLATON, Hippias mineur.

Le sujet dit de définition suppose une interrogation sur les différents sens de la notion et une confrontation entre ces diverses acceptions afin d’arriver à une définition juste. Ici la notion à explorer est la bêtise. Or la bêtise se définit comme étant un manque d’intelligence, un défaut de connaissance ou encore une absence de réflexion ou de jugement. L’analyse de la bêtise devra comporter trois étapes. La première consiste à la confronter au savoir : la bêtise est-elle l’expression de l’ignorance. La deuxième tend à examiner une autre acception de la bêtise qui est l’absence de jugement : faire preuve de bêtise est-ce mal juger ? Enfin nous nous attacherons à expliquer le lien existant entre la bêtise et la bête ou l’animal.

« Il n'a pas seulement alimenté les parallèles avec la fin de Jésus ; il a signé le divorce entre la philosophie et lapolitique.

Qu'une cité comme Athènes, démocratique et respectueuse des lois, ait pu commettre un pareil crime, unetelle injustice, cela allait détourner Platon de la politique, et plus fondamentalement entraîner la conviction que : - les affaires humaines et notamment la politique sont indignes et de peu de prix. - Puisqu'antagonisme il y a entre le philosophe et la cité, et que la dernière persécute le premier, il n'y aurait de cité bien organisée et de philosophie possible dans la paix « que quand les philosophes seront rois et les rois philosophes ». On trouve la phrase étudiée dans le contexte suivant : Socrate explique que l'un de ses amis était allé à Delphes demander à l'oracle s'il y avait un homme plus sage que Socrate , et la réponse fut non. Socrate se trouve alors confronté au sens des paroles du dieu, car, s'il ne se croit pas lui-même sage, il ne peut remettre en cause les paroles d' Apollon .

Il décide alors de se livrer à une enquête auprès de tous les hommes sages ou prétendument tels de sa ville : les hommes d'Etat, puis les poètes, puis les artisans.

Dans tous les cas, laconclusion de Socrate peut se résumer ainsi : « Je suis plus sage que cet homme-là.

Il se peut qu'aucun de nous deux ne sache rien de beau ni de bon ; mais lui croit savoir quelque chose, alors qu'il ne sait rien, tandis que moi, si je ne sais pas, je ne crois pas non plussavoir.

Il me semble donc que je suis un peu plus sage que lui par le fait même que, ce que je ne sais pas, je nepense pas non plus le savoir. » Il faut prendre au sérieux cette définition d'une sagesse « toute humaine », et la relier à son art du dialogue et à sa conception de la philosophie.

Socrate , interrogateur infatigable et grand « bousilleur » d'idées reçues, tente toujours de dénoncer les idées toutes faites, les clichés, bref l'illusion de savoir.Socrate , dialoguant avec ses concitoyens, ne cherche pas à leur délivrer une vérité préfabriquée qu'il ne possède d'ailleurs pas.

Il cherche à mettre en évidence l'insuffisance de réponses traditionnelles, et à retrouver avec soninterlocuteur, par un effort de pensée véritable, la signification réelle des notions communes.

Ainsi tous les citoyensd'Athènes croient-ils savoir ce qu'est le courage, ou la liberté, ou la vertu.

Ainsi, en réponse, Socrate passe-t-il son temps à leur montrer que leurs définitions n'en sont pas, qu'ils se contredisent.

On comprend que ses concitoyensse soient crus agressés, d'où l'origine véritable du procès.Mais ce travail de « déblaiement » n'est pas entièrement négatif.

Il s'articule autour de la volonté réelle de chercher ce qu'est un acte juste, ce qu'est la justice.

Il s'articule autour du désir de comprendre les actes des hommes etleurs significations.Or, il est évident que celui qui croit savoir ne cherche pas.

Comme le dit le « Phèdre », les dieux ne sot pas philosophes, car ils savent, et ne le sont pas non plus ceux qui, satisfaits d'eux-mêmes, ignorent leur propreignorance.

C'est pourquoi le préalable à toutes recherches, à toutes interrogations communes sur le sens de notreexistence et de nos actes, est la conscience de notre ignorance et la mise à mort de l'illusion de savoir.L'un des grands messages de Socrate est que l'illusion de savoir est le plus grand obstacle au savoir, un coup d'arrêt au mouvement de la pensée et de la réflexion, à la remise en cause de nos acquis.Voilà comment Socrate interprète lui-même sa fonction à l'intérieur de la cité : « Je suis le taon qui, de tout le jour, ne cesse jamais de vous réveiller, de vous conseiller et morigéner chacun de vous. » Et avant d'avoir rappelé à ses juges, à ceux qui le condamnent à mort « car si vous croyez qu'en tuant les gens, vous empêcherez qu'on vous reproche de vivre dans l'erreur vous vous trompez », il ajoutait : « Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue. ». N'est pas digne d'être vécue une vie sans réflexion, sans retour sur soi, sans interrogation sur le sens et la valeurde ses actes.

Or pour vivre une telle vie, il faut en finir avec les réponses toutes faites et jamais interrogées, aveccette ignorance qui s'ignore elle-même.

La sagesse toute humaine de Socrate consiste dans le respect de cette consigne, dans sa vocation de taon, dans la haine du bien connu.

Elle consiste aussi en ce qu'avec Socrate , ce qui passe au premier plan , ce n'est plus la recherche sur l'univers et la « physique » des premiers penseurs grecs, mais la réflexion qu'on dirait morale, et qui réside dans l'exigence de l'examen critique de soi-même, de ses actes .

Et si lapensée est un dialogue de l'âme avec elle-même , elle se poursuit dans le dialogue vivant, avec des hommes enchair et en os, comme le fit toujours Socrate . Il y a quelque chose de troublant, à ce que la phrase de Socrate fasse elle-même partie du « bien connu », et à ce que la philosophie oublie parfois cette leçon, répétée par Hegel vingt quatre siècles plus tard, qu'il n'y a rien de plus mal connu que le « bien connu », et qu'elle doit rester « le taon de la cité ». Si la philosophe commence avec Socrate , c'est qu'elle débute par la prise de conscience de son ignorance, par la lutte qui doit être sans cesse réentreprise contre la tyrannie des réponses toutes faites dont on n'interroge jamaisle sens.

Cette leçon, toute philosophie véritable la fera sienne.

Le travail authentique de la philosophie commencetoujours par une remise en cause des idées admises et des réponses traditionnelles.

C'est en quoi elle est toujours« génantes », toujours « contestataire » ; il suffit de citer Montaigne , Descartes , Rousseau .

Le libre examen, un rapport honnête à soi-même, l'ouverture aux autres du dialogue, autant de signes de l'activité philosophique, autantde leçons de Socrate . Transition : L'ignorance seule ne permet pas de définir la bêtise.

Celui qui ne sait pas n'est pas nécessairement bête.

Le fait de croire savoir alors que l'on ne sait pas peut se rapprocher de la bêtise.

Mais alorsdoit-on rapprocher la bêtise du défaut de jugement ? Deuxième partie : La bêtise est-elle un défaut de jugement ? 2.1 Il vaut mieux avoir une tête bien faite que bien pleine. « A un enfant de maison, qui recherche les lettres, non pour le gain car une fin si abjecte est indigne de la. »

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