Qu'est-ce que la « reconnaissance » ?

Le concept de «reconnaissance« intervient dans le contexte des relations à autrui. Un modèle de réflexion théorique, métaphorique, de la reconnaissance nous est proposé par Hegel dans la Phénoménologie de l’esprit. On nomme ce modèle « dialectique du maître et de l’esclave «. Dans la lutte pour la reconnaissance entre deux consciences, chacune veut se faire comprendre comme « pour soi « par l’autre. Néanmoins, dans le combat, l’une l’emporte sur l’autre, elle se soumet l’autre qui devient serviteur, moyen, objet (en soi). Mais le maître ne se satisfait pas de cette situation car il n’est pas reconnu par un égal, par un autre pour soi. Quant à l’esclave, il l’est encore moins puisqu’il n’est pas reconnu comme être humain à part entière, comme intentionnalité (pour soi). Or, c’est lui qui va retourner la situation ayant subi la peur et devant transformer le monde par son travail, il a acquis la conscience de son indépendance par rapport aux choses et découvre la dépendance du maître par rapport à son travail. Il peut alors revendiquer pleinement sa reconnaissance, que le maître insatisfait devra lui accorder. Il y aura enfin, même si ce résultat est fragile et toujours remis en question, reconnaissance mutuelle, véritable intersubjectivité. C’est ce que signifie cette phrase de Hegel «La conscience de soi est en soi et pour soi quand et parce qu’elle est en soi et pour soi pour une autre conscience de soi ; c’est-à-dire qu’elle n’est qu’en tant qu’être reconnu. «.