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Qu'est-ce que le courage ?

Publié le 27/02/2008

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.. Si nous n'avions pas médité longuement sur la grandeur de cette vertu, nous ne serions pas entraînés aux efforts quelle exige. B. On ne peut rien faire, en effet, sans un grand désir : nourrir en soi un ardent désir du courage est le premier pas vers le courage. On peut commencer par la honte de la lâcheté que l'on observe dans sa vie. Mais il faut en arriver bien vite à la fierté des actes courageux que l'on s'impose, ne serait-ce que pour s'entraîner C. Car le moyen essentiel pour développer une vertu, c'est de la pratiquer. Si nous avions attendu pour rédiger une dissertation que les pensées s'alignent logiquement en un style élégant, nous n'aurions jamais fait de dissertation : nous avons commencé sans savoir disserter, et le savoir est venu par la pratique. Il en est de même pour le courage : commencer en faisant comme si l'on était courageux : il n'y a pas de moyen plus sûr de devenir effectivement courageux. CONCLUSION. ? Élevés dans un pays civilisé tout imbu de la morale la plus haute, la morale chrétienne, nous savons quelle est la fin vers laquelle nous devons tendre de toutes nos forces.

« Le cou rage . [Introduction "générique de film".

Simple sensibilisation au sujet.

On n'annonce ni on ne problématise rien.] Lestalons sont dans le vide.

Seule la pointe de la botte repose sur le bord de la fenêtre, qui donne sur une hauteurmortelle.

Devant ses amis dont il relève le défi, le jeune officier, dos à l'extérieur, doit à présent boire une bouteillede champagne au goulot et d'un trait.

Un millimètre d'écart du centre de gravité et c'est la mort, ce que tous lesassistants savent, et ce que Tolstoï nous fait bien comprendre. Il se garde alors de trop reculer le buste, se cambre pour pouvoir lever la tête sans se déséquilibrer.

Les convivesfont silence, un attroupement se fait dans la rue et les têtes se lèvent vers cette silhouette découpée dansl'embrasure au quatrième étage. La bouteille se vide et l'alcool fait son effet, tout de suite.

Il reste à boire jusqu'au bout, la scène se prolonge.

Enfintout est bu et le plus difficile reste à faire, ne pas se hâter de redescendre dans la pièce, et pour les convives, nepas applaudir. Il doit bien y avoir un philosophe parmi les convives.

Que peut-il bien se dire? Qu'il ne donnera pas son admiration àune pure bravade.

Mais qu'il n'est pas capable de mettre sa vie en jeu de semblable façon...

Entre admirationrenaissante et mépris abstrait, le voilà partagé, assez désagréablement et [on cite exactement le sujet] il lui fautune doctrine du courage, non seulement pour agir courageusement, pour mesurer son éventuelle déficience, maisaussi pour éviter que son admiration ne s'égare. [La première partie sera consacrée à distinguer le courage de ses faux parents : courage physique, inconscience...]Lorsque Pascal reprend à Montaigne l'anecdote du philosophe défaillant au moment d'enjamber sur un simpleplancher le vide qui sépare les tours de Notre Dame, que veut-il nous faire savoir? Que l'ordre de l'esprit est sanspouvoir sur l'ordre de la chair? Que le philosophe devrait cultiver le corps, ou - plus vraisemblablement - que le corpspossède sa logique propre qui dispose à la hardiesse ou au contraire inhibe l'action, sans qu'il y ait à admirer oudéprécier un tel état des choses. Le courage vient-il du corps et faut-il rire de ce philosophe en proie au vertige? Bien sûr que non.

Le corps a sesraisons que la raison ne connaît pas, et le découplage de ces deux "ordres" (chair et esprit) convie à rendre le corpsà sa sphère propre, indifférente à la moralité, aussi bien lorsqu'il résiste (vertige, fatigue, panique) que lorsqu'ilpermet de belles actions (insensibilité, rudesse, endurance...).

Il faut donc conclure que le corps n'est pas sourcedu courage.

Le courage ne vient pas du corps, même s'il l'implique et même si la bonne disposition du corps fascinecomme dans le cas d'un numéro de cirque où chacun se dit "je serait bien incapable d'en faire autant".

Le prologuede Zarathoustra le confirme, qui nous souffle que la philosophie, et l'opinion avec elle, ne s'intéressent pourtant auxdanseurs de corde que lorsqu'ils s'écrasent aux pieds du philosophe.

Pour le reste, ce qu'on nomme à tort "couragephysique" ne compte guère, et les rues ne portent pas le nom des trapézistes ou des hommes du risque, alpinistes àmain nue, plongeurs en apnée.

S'il en est ainsi, c'est que le corps ne rend pas digne celui en qui il tait sesrésistances.

De plus, il s'exerce, ce corps, il s'endurcit, il saute toujours plus haut ou défie toujours plus de vide,mais tout se passe alors comme si un défi relevé n'était plus tout à fait un défi.

Raisonnablement, le philosophebrocardé par Pascal pourrait répondre qu'avec un peu d'exercice, il pourrait lui aussi jouer les coqs de clocher, plusfacilement que les couvreurs ne peuvent se mettre à la métaphysique.

Le courage tient donc à autre chose qu'auxdispositions du corps. [Courage et bravade.

On pourrait les confondre...] Alors induisons à partir des exemples extrêmes, dont le contenune fait que pousser à la limite le sens des exemples précédents.

Que penser de celui qui ose se prêter à la rouletterusse, c'est à dire de celui qui introduit simplement et immédiatement l'éventualité de sa propre mort sans autremotif que cette mise en jeu elle-même? Ou encore de celui qui au moment de mourir - peu importe le type dusupplice - réussit encore à prononcer le bon mot préparé, comme en a tant rapporté le grand Samson, bourreausous la Terreur? Le condamné trébuche sur l'échafaud et lance en souriant "un Romain aurait vu un mauvaisprésage..."! Brasillach au peloton d'exécution : "n'ayez pas peur"! [...mais il ne le faut pas] Le fait est que, là encore, la coutume des hommes n'est pas d'honorer de semblables faits,au delà de la remémoration simplement anecdotique.

Pourquoi? N'est-ce donc pas par excellence cela, le courage?Mais non.

Le fait que le premier des voyous venus, avec éventuellement les traits de James Dean dans La fureur devivre, soit capable de défier l'instant et les précipices, fait soupçonner la différence entre bravade et courage.

Lapremière advient sur fond de désespoir, de la part de consciences brisées, sans avenir, sans projet, dans desconditions d'émulation douteuse où l'alcool a sans doute fait plus d'office que la raison.

Le courage est ailleurs.Quant à la bravade du condamné, incontestablement fascinante, elle n'indique rien sur sa vertu, sur son héroïsmeéventuel ou surtout sur la justesse de sa cause.

Il ne suffit donc pas de savoir mourir, ce que sait faire le voyou.L'hirondelle du panache ultime ne fait pas non plus le printemps.

Et puis, est-il seulement humain de ne pas tenir à lavie plus qu'à tout? La critique que Nietzsche adresse à Socrate mourant ne vaut-elle pas pour tout homme, qui nepeut quitter la vie sans hurler que si il l'a dévaluée depuis toujours? Socrate - si l'on en croit cette impertinence -remercie en Asclépios le Dieu des poisons qui lui permet de quitter cette maladie qu'on nomme la vie.

De même,voulaient-ils vivre et prendre sens, ces soldats partis, joyeux, pour des fronts imprévisibles, ou n'a-t-on pas plutôtprofité de ce que les foules n'avaient pas de perspective et étaient trop résignées, pour les exterminer? Sachonsdébusquer les mille visages de la pulsion de mort qui veut au plus profond de chacun de nous dévitaliser la vie et. »

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