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Qu'est-ce que le génie artistique ?

Publié le 21/01/2004

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2 ° Comme il peut y avoir des extravagances originales, ses productions doivent être des modèles, elles doivent être exemplaires et, par conséquent, originales elles-mêmes ; elles doivent pouvoir être proposées à l'imitation, c'est-à-dire servir de mesure ou de règle d'appréciation.3 ° I1 ne peut lui-même décrire ou montrer scientifiquement comment il accomplit ses productions, mais il donne la règle par une inspiration de la nature et ainsi l'auteur d'une production, en étant redevable à son génie, ne sait pas lui-même comment les idées s'en trouvent en lui ; il n'est pas en son pouvoir d'en former de semblables à son gré et méthodiquement, et de communiquer aux autres des préceptes qui les mettent en état d'accomplir de semblables productions. " Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger (1790), trad. A. Philonenko, Vrin Ce que défend ce texte: Le latin genius désignait, dans l'Antiquité, la divinité qui présidait à la naissance, l'esprit particulier qui avait été donné à un homme, pour le protéger, le guider et lui inspirer des idées originales. La conception développée par Kant, dans ce texte, va se révéler en accord avec cette étymologie et ce, à l'intérieur d'une théorie philosophique sur l'origine de la création artistique.Qu'est-ce qui caractérise un génie artistique ? Comment distinguer un tel artiste de l'artisan le plus habile ? Kant répond à cette question en définissant cette qualité si particulière que l'on appelle le génie comme « le talent de produire ce dont on ne peut donner de règle déterminée ». Ce talent ne se manifeste pas à travers l'application d'une méthode (ou règle) à exécuter, qui aurait été apprise auparavant.

« préférentiellement à l'objet et aux opérations qui le produisent, aux techniques ou aux écritures auxquelles recourentces opérations – en quoi cette poétique sera elle-même objectiviste –, ou au sujet, à son histoire singulière, à savocation, à son inspiration plutôt qu'à son métier – en quoi cette poétique sera subjectiviste.

Ici encore, une voieconduit à l'autre : l'intériorité de la conscience créatrice ne se révèle que dans l'extériorisation du faire, dans legeste qui affronte la matière et qui manie l'outil.

« Heureux qui orne une pierre dure.

Artisan d'abord », disait Alain.Cependant, on conçoit qu'une esthétique subjectiviste puisse privilégier, au moins pour un moment, la psychologiede la création, et même le concept, si c'en est un, de génie.

Non seulement parce que ce concept est flatteur pourl'artiste, mais parce qu'en tout cas la subjectivité est irréductible, et qu'on ne peut lui refuser ni l'intériorité nil'initiative : pourquoi un peintre choisit-il d'être peintre, et pourquoi fait-il de telles œuvres, c'est son secret, quisollicite la psychologie.

D'autant qu'on peut croire qu'il veut livrer ce secret : on affirme souvent que l'artiste, mêmes'il ne dit rien de lui, s'exprime dans son œuvre, comme l'arbre dans son fruit ou le rêveur dans ses fantasmes.

Aussila psychologie de la création est-elle souvent, de nos jours, une psychanalyse de l'artiste.

Freud en a donnél'exemple en étudiant Léonard ; il a aussi donné l'exemple, qui n'a pas toujours été suivi par ses disciples, de lamodestie de son propos : « Le don artistique et la capacité de travail étant intimement liés à la sublimation, nousdevons avouer que l'essence de la fonction artistique nous reste aussi, psychanalytiquement, inaccessible.

» Deplus, Freud sait fort bien que la psychanalyse du créateur ne dispense pas de l'étude de l'œuvre : il l'a prouvé parl'examen admirablement minutieux et éclairant du Moïse de Michel-Ange.

Ce qu'il a peut-être moins bien su, c'estque la création, outre qu'elle exprime le désir, qu'elle libère, rend compte aussi, d'une autre façon, de l'état de laculture dans laquelle l'œuvre s'inscrit.

Partout, les différentes approches sont complémentaires. Conclusion. Le génie fait certainement parti des mythes artistiques explicables en vérité en des termes sociologiques,psychanalytiques, psychologiques, et rapport avec la création artistiques.

Aussi un artiste n'est pas que génie,sinon il serait juste prophète, oracle, mais il doit être aussi artisan, en contact avec les matériaux, homme dumonde, animateur de cercle de pensée.

Le génie en passant par-là est simplement artiste. SUPPLEMENT: "Il est facile maintenant de comprendre ce qui suit : 1 ° Le génie est le talent de produire ce dont on nepeut donner de règle déterminée, et non pas l'habileté qu'on peut montrer en faisant ce qu'on peutapprendre suivant une règle ; par conséquent, l'originalité est sa première qualité.

2 ° Comme il peut yavoir des extravagances originales, ses productions doivent être des modèles, elles doivent êtreexemplaires et, par conséquent, originales elles-mêmes ; elles doivent pouvoir être proposées àl'imitation, c'est-à-dire servir de mesure ou de règle d'appréciation.

3 ° Il ne peut lui-même décrire oumontrer scientifiquement comment il accomplit ses productions, mais il donne la règle par une inspirationde la nature et ainsi l'auteur d'une production, en étant redevable à son génie, ne sait pas lui-mêmecomment les idées s'en trouvent en lui ; il n'est pas en son pouvoir d'en former de semblables à son gré etméthodiquement, et de communiquer aux autres des préceptes qui les mettent en état d'accomplir desemblables productions.

" Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger (1790), trad.

A.

Philonenko, Vrin Ce que défend ce texte: Le latin genius désignait, dans l'Antiquité, la divinité qui présidait à la naissance, l'esprit particulier qui avait étédonné à un homme, pour le protéger, le guider et lui inspirer des idées originales.

La conception développée parKant, dans ce texte, va se révéler en accord avec cette étymologie et ce, à l'intérieur d'une théorie philosophiquesur l'origine de la création artistique.Qu'est-ce qui caractérise un génie artistique ? Comment distinguer un tel artiste de l'artisan le plus habile ? Kantrépond à cette question en définissant cette qualité si particulière que l'on appelle le génie comme « le talent deproduire ce dont on ne peut donner de règle déterminée ».

Ce talent ne se manifeste pas à travers l'applicationd'une méthode (ou règle) à exécuter, qui aurait été apprise auparavant.C'est ce qui le différencie de l'habileté qui désigne au contraire l'adresse avec laquelle un artisan suit des règles trèsprécises pour produire un objet.

Le terme « habileté » convient donc seulement à l'artisan qui a appris des «recettes » ou techniques bien déterminées pour fabriquer des poteries ou des meubles, par exemple.

Le génie, aucontraire, est cette faculté de produire ce pour quoi aucune règle, aucune méthode, aucune recette ne lui a ététransmise.À partir de quoi l'artiste va-t-il alors créer ses oeuvres ? Précisément, à partir de rien qui soit clairement et a prioriformulable, nous dit Kant, puisqu'il va inventer, en même temps qu'il produit son oeuvre, la règle nouvelle qui enorganise la progression.

Cette création fait donc apparaître une règle paradoxale, qui ne va servir que pour l'oeuvreelle-même, et dans laquelle elle sera « prise »Al y a donc de la nouveauté dans ce que pro-duit le génie, puisqueson oeuvre est « origine première ».

C'est pourquoi sa qualité principale est « l'originalité ».L'originalité suffit-elle pourtant à définir totalement le génie artistique ? On pourrait, en effet, objecter que laconduite du fou est parfois si inattendue, si « extravagante », qu'elle se présente aussi comme originale, puisqu'ellene s'est rencontrée nulle part ailleurs.. »

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