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Qu'est-ce que l'existentialisme ?

Publié le 28/03/2009

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L'existentialisme est un mouvement philosophique aux frontières imprécises et dont Jean-Paul Sartre fut le plus célèbre représentant. Philosophie de la mort de Dieu, l'existentialisme affirme la liberté sans limite de l'homme : il appartient à l'individu de définir lui-même par ses actes ce qu'il entend être. Telle est la conviction qui est au cœur de toute l'entreprise sartrienne, quelles qu'aient pu être les positions successives du philosophe français.
L'existentialisme n'est ni une philosophie déterminée ni une doctrine, mais plutôt un mode de pensée qui place au cœur de sa réflexion l'existence humaine. Kierkegaard est, en ce sens, le premier penseur existentialiste. L'existentialisme s'est imposé en France au milieu du XXe siècle, notamment avec la figure de Jean-Paul Sartre.

« s'occupe des utilités.

On se demande ce que ferait une philosophie si elle n'explorait l'existence et les existants.Cependant, on attache plus volontiers le nom d'existentialisme à un courant précis de la pensée moderne.

En termestrès généraux, on pourrait caractériser cette pensée comme une réaction de la philosophie de l'homme contrel'excès de la philosophie des idées et de la philosophie des choses.

Pour elle, non pas tant l'existence dans touteson extension, mais l'existence de l'homme est le problème premier de la philosophie.

Elle reproche à la philosophietraditionnelle de l'avoir trop souvent méconnu au profit de la philosophie du monde ou des produits de l'esprit.

»Considéré dans cette perspective, l'existentialisme n'est rien d'autre que le courant dans lequel s'inscrivirent aucours de l'histoire tous ceux qui, à un titre ou à un autre, réagirent contre les excès d'une pensée qui délaissait cequi aurait dû rester son objet essentiel: l'existence de l'individu.Tel est l'axe autour duquel se développe ce que Mounier nomme 1'« arbre existentialiste ».

11 plonge ses racinesdans la pensée de Socrate comme dans celle des Stoïciens, dans le christianisme de saint Bernard comme dans celuide saint Augustin.

Son tronc s'arrache au sol avec l'œuvre de Biaise Pascal et compte le plus solide et le plusessentiel de ses nœuds avec le philosophe danois Kierkegaard.

Arrivé à son sommet, il se ramifie en une série depousses d'inégale vigueur et de directions opposées : d'un côté, l'existentialisme chrétien avec Mounier lui-même etGabriel Marcel, de l'autre, l'existentialisme athée avec Heidegger et, enfin, Sartre.L'ensemble, on le voit, malgré la synthèse qu'en propose Mounier, reste assez disparate.

C'est pourquoi il est trèsmalaisé de parler de l'existentialisme dans son ensemble et qu'on ne retient d'ordinaire de l'arbre que son dernierbourgeon : l'existentialisme sartrien.

Mais ce bourgeon à lui seul est une forêt qui a fini, par sa densité, sa richesse,son exubérance, à cacher l'arbre dont il était né : philosophie essentielle à l'intelligence de la culture contemporaineet à laquelle les analyses qui suivent vont être consacrées. L'existence précède l'essence « L'existence précède l'essence.

» C'est sans doute à partir de cette célèbre formule que l'on a le plus de chancesde saisir ce que fut l'existentialisme sartrien.Celui-ci se définit d'abord comme étant une philosophie de la « mort de Dieu ».

La bonne et terrible nouvellequ'annonçait au siècle passé le Zarathoustra de Nietzsche est l'un des points de départ — dont Les Mots nouslivreront les clés biographiques — de la pensée sartrienne.Or, si Dieu n'existe pas, alors, du même coup, cessent d'exister toutes les valeurs divines qui viendraient contraindrenotre liberté : il n'y a plus de volonté éternelle, de plan global ou même de nature humaine immuable auxquelschaque « existant » doit se conformer.

Tel est le sens de la formule « l'existence précède l'essence » : l'on est etl'on naît avant d'être quelque chose.

Il n'y a plus de valeurs supérieures pour orienter le choix des êtres humains,libres et livrés entièrement à eux-mêmes.

C'est à chacun de définir, dans la solitude et la responsabilité, doté del'existence, son essence propre, c'est-à-dire ce qu'il entend être.

Chaque homme doit choisir le sens qu'il entenddonner à son existence : il détermine son essence.Sartre s'en est expliqué dans une célèbre conférence de l'après-guerre publiée sous le titre: L'Existentialisme est unhumanisme :« Si, en effet, l'existence précède l'essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature humainedonnée et figée; autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est liberté.

Si, d'autre part,Dieu n'existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite.Ainsi, nous n'avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou desexcuses.

Nous sommes seuls, sans excuses.

C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme est condamné à êtrelibre.

Condamné, parce qu'il ne s'est pas créé lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu'une fois jeté dansle monde, il est responsable de tout ce qu'il fait.

»L'existentialisme sartrien, bien entendu, ne se réduit pas aux quelques lignes qui précèdent.

Cependant, c'est biendans celles-ci que se donne à lire son cœur véritable.

L'existentialisme est une philosophie de la liberté qui révèleaux hommes qu'ils ne seront jamais que ce qu'ils feront d'eux-mêmes et les oblige du coup à assumer le fardeauexaltant de leur propre liberté. Les chemins de la liberté A présenter ainsi l'existentialisme, on risque cependant de donner l'idée que celui-ci constitue un systèmephilosophique bien défini et bouclé sur lui-même en une série de propositions qui, impeccablement, s'articulent lesunes aux autres.

Or, il n'en est rien.

Si Sartre est bien resté toute sa vie durant fidèle aux valeurs de liberté qu'ilavait posées au principe de sa réflexion, son œuvre n'a cessé d'évoluer, de la phénoménologie au marxisme, de laphilosophie à la littérature, refusant de se laisser enfermer dans un cadre quelconque, acceptant toujours de courirle risque d'une pensée nouvelle, d'un défi inédit.En ceci, il faut reconnaître que l'œuvre de Sartre est à la fois incohérente et incomplète.

Incohérente — si on laconsidère comme un tout — dans la mesure où l'évolution intellectuelle de Sartre a été telle que ruptures etretournements y sont plus fréquents que chez aucun autre intellectuel français peut-être.

Incomplète, car la plupartdes projets qui la constituent sont restés inachevés : ainsi le projet d'un ouvrage de morale qui devait faire suite àL'Etre et le Néant, le cycle romanesque des Chemins de la liberté ou la biographie consacrée à Flaubert.Mais en cela également, l'œuvre de Sartre peut aussi être présentée comme l'une des dernières œuvres totales àavoir embrassé son siècle.

Sartre a su ne pas être seulement philosophe ou plutôt, dans la grande tradition de ceVoltaire à qui le comparait de Gaulle, il a su qu'être philosophe relevait d'une plus haute exigence que le seul etétroit travail philosophique.

C'est pourquoi Sartre a été autant romancier, dramaturge, critique, journaliste, militant. »

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