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Qu'est ce qu'etre conscient de quelque chose ?

Publié le 27/02/2008

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 ». Il y a donc à considérer le sujet, dans sa direction vers, dans son application à... l'objet. C'est de l'intention dont on part ici, terme purement scolastique,  et qui désigne l'idée que tout ce vers quoi elle se dirige est l'objet. Husserl dira que « tout état de conscience en général est, en lui-même, conscience de quelque chose, quoiqu'il en soit de l'existence réelle de cet objet et quelque abstention que je fasse, dans l'attitude transcendantale qui est mienne, de la position de cette existence et de tous les actes de l'attitude naturelle » (Méditations cartésiennes, vrin, p. 28). Tout moi qui pense (ego cogito) possède en lui son cogitatum, la chose pensée. L'intentionnalité, la conscience qui vise un objet, est un acte opérant autant dans la simple perception que dans le souvenir ou l'imagination. Il y a une constante corrélation entre les actes de la conscience (percevoir, se souvenir, imaginer), qui se rapporte à un objet (l'arbre ; acte de la visée : la noèse, constitué par les données sensibles), et l'objet tel qu'il apparaît dans ces actes (l'objet intentionnel : le noème). L'objet visé est le résultat d'une synthèse, dans laquelle des noèses diverses sont liées dans l'unité d'une conscience d'objet. Le noème n'est pas l'objet dans son être réel en soi, mais l'objet tel qu'il est contenu intentionnellement dans la fonction donatrice de sens des actes de conscience.

Le mot conscience vient du latin « cum scientia « qui signifie « accompagné de savoir «. Être conscient, c’est en effet agir, sentir ou penser et savoir qu’on agit, qu’on sent et qu’on pense. Le fait d’être conscient est donc pour l’homme un événement décisif qui l’installe au monde et lui commande d’y prendre position.  Ainsi, l’homme conscient n’est pas seulement et simplement dans le monde, chose parmi les choses. Il est aussi devant le monde, et, dans ce vis-à-vis, le monde se constitue pour lui comme monde à connaître, à comprendre, à juger ou à transformer. Le monde est ainsi mis à distance et tout l’effort de penser ou d’agir naît de cette expérience originelle de la séparation de l’homme et du monde, instaurée par la conscience.

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