Devoir de Philosophie

Qu'est-ce qui constitue l'unité spécifique de l'humanité ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Mais, ceux-ci étant dépourvus de la « science politique », ils n'arrivent pas à vivre ensemble dans des cités, et sont, in fine, menacés de disparition. Zeus leur offre alors « la pudeur (αίδώς ; aidôs) et la justice (δίκη ; dikè) » par lesquels ils peuvent vivre civilement (cf. Platon, Protagoras, §11 et 12, 320c-323d). L'organisation politique est alors ce qui permet d'unir les hommes, au sein de la polis ou, à l'échelle de l'humanité, au sein de l'Empire, doté d'une vocation universelle et assimilatrice (Rome, cosmopolitisme stoïcien, etc.)   - Mais si la politique est spécifique à l'humanité, au sens à la fois d'espèce humaine et de civilité, elle porte aussi en elle la guerre et la division. Carl Schmitt fait ainsi de la discrimination entre l'ami et l'ennemi le critère du politique (in La notion de politique). L'unité spécifique de l'humanité ne peut donc être trouvée ni dans l'unité biologique de l'espèce humaine (avérée), ni dans le politique en tant que tel, qui est aussi bien facteur d'unité que de division (cf. aussi Maurice Duverger, Introduction à la politique).   Troisième partie   - Dès lors, les Lumières tenteront de définir ce par quoi l'unité de l'humanité pourrait se réaliser. Montesquieu voit dans le commerce le moyen d'adoucir les moeurs, l'interdépendance économique entre les nations conduisant à la paix universelle.

S’il existe une unité de l’humanité, par-delà la divergence des cultures et des différents groupes ethniques, en quoi consiste-t-elle ? Est-elle simplement de nature biologique (l’espèce humaine) ? métaphysique (le genre humain) ? transhistorique et universelle (la nature humaine) ? Ou est-ce au contraire une unité historique, forgée par les relations d’interdépendance économique (mondialisation des échanges), ou les échanges culturels (« citoyen du monde «) ou politique (l’Empire comme sphère politique prétendant à l’universalité) ? Loin de se contredire inéluctablement, ces différentes définitions de l’humanité peuvent se compléter : si la biologie nous apporte l’idée d’espèce humaine, cette notion peut prendre un sens métaphysique et politique dans la « littérature des camps « (Giorgio Agamben, L’Espèce humaine), tandis que la mondialisation est à la fois économique, culturelle et politique, unifiant ainsi les hommes entre eux par-delà les continents.

« - Mais si la politique est spécifique à l'humanité, au sens à la fois d'espèce humaine et de civilité, elle porte aussi enelle la guerre et la division.

Carl Schmitt fait ainsi de la discrimination entre l'ami et l'ennemi le critère du politique (inLa notion de politique ).

L'unité spécifique de l'humanité ne peut donc être trouvée ni dans l'unité biologique de l'espèce humaine (avérée), ni dans le politique en tant que tel, qui est aussi bien facteur d'unité que de division (cf.aussi Maurice Duverger, Introduction à la politique ). Troisième partie - Dès lors, les Lumières tenteront de définir ce par quoi l'unité de l'humanité pourrait se réaliser.

Montesquieu voitdans le commerce le moyen d'adoucir les mœurs, l'interdépendance économique entre les nations conduisant à lapaix universelle.

La mondialisation des échanges économiques permettrait alors l'unification de l'humanité.

Mais ladivision internationale du travail conduit à des inégalités de développement entre les nations, lesquelles engendrentà nouveau la violence et le retour de la politique et de la guerre (problématique du « Tiers-Monde » – Alfred Sauvy –de la décolonisation et du néo-colonialisme).

- Si ni la politique, ni l'économie ne peuvent unifier l'humanité, Kant cherche alors la solution dans le droitinternational (cf.

Projet de paix perpétuelle ).

La paix perpétuelle doit alors être un horizon régulateur de la raison, qui permet de régler l'action politique, en vue d'une unification de l'humanité.

Par-delà les conflits politiques, laconcurrence économique, et les divergences culturelles, l'universalité du droit et de la morale kantienne permettentainsi de penser une unité spécifique de l'humanité en tant qu'être raisonnable.

Conclusion Ce qui constitue l'unité spécifique de l'humanité n'est donc pas un donné (que ce soit la notion biologique d'espècehumaine ou l'idée anthropologique d'une nature humaine), mais une œuvre à réaliser, ou le produit d'une histoire.

Ils'agit nécessairement d'une unité culturelle et historique, c'est-à-dire d'une unification de l'humanité et d'une uniondes hommes entre eux.

Dès lors, ni la politique, ni la religion, ni l'économie, ni l'art, ni même le droit, ne peuventassurer, de manière isolée, cette unification.

Politique, religion et art sont autant des facteurs de division qued'union.

Enfin, le droit lui-même serait impuissant sans volonté politique pour instituer un droit public supranational ;et n'aurait peu d'effets s'il n'était complété par une mondialisation des échanges économiques qui appellent ce droiten tant qu'instance régulatrice.

Aussi, par-delà la diversité des hommes, des femmes (et de ceux qui ne sereconnaissent pas dans ces identités de genre), et des cultures, l'unité de l'humanité ne peut être qu'un horizonrégulateur de la raison, auquel chaque être humain peut participer, dans telle ou telle sphère déterminée (art,politique, droit, religion, etc.). »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles