Qu'est-ce qu'un homme civilisé ?
Publié le 17/01/2022
                             
                        
Extrait du document
Composée du père, de la mère, des enfants et des esclaves, elle répond à des impératifs vitaux minimaux, à une sphère « économique « comme disent les Grecs. « D'autre part, la première communauté formée en vue de la satisfaction de besoins qui ne sont pas purement quotidiens est le village. « Il faut comprendre que famille et village sont régis par le besoin, par la nécessité naturelle de la vie, et ne sont pas propres à l'humanité. Le cas de la « polis « est différent. « Ainsi, formée au début pour satisfaire les besoins vitaux, elle existe pour permettre de bien vivre. « Dans la « polis « se réalise tout autre chose que la simple satisfaction des besoins : sa fonction initiale (satisfaire les besoins vitaux) découvre autre chose de beaucoup plus important : non plus le vivre mais le bien vivre. Non plus la simple vie biologique mais l'accès à la vie proprement humaine, qui dépasse la sphère économique pour atteindre la sphère morale. « Car c'est le caractère propre de l'homme par rapport aux autres animaux d'être le seul à avoir le sentiment du bien et du mal, du juste et de l'injuste, et des autres notions morales, et c'est la communauté de ces sentiments qui engendre famille et cité. « Seule la cité, la « polis «, transcende les simples nécessités vitales et animales et permet à l'homme d'accéder à sa pleine humanité. Elle naît de la mise en commun de ce qui est spécifiquement humain : la raison et les sentiments moraux.
Au sens commun, un désigne un homme comme étant civilisé tout individu montrant une adhésion à l'ensemble des conventions qui régissent l'ensemble de personnes auquel il se reconnaît appartenir. Un homme civilisé serait donc l'inverse d'un homme sauvage, vivant dans le non respect des règles fixées par ses pairs. Cependant, des actes sauvages ou barbares peuvent être effectués dans le cadre des conventions d'une société, comme ce fut le cas lors de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les nazis précipitèrent dans la mort des millions d'individus pour la seule raison qu'ils étaient juifs. Ces crimes n'étaient pourtant pas l'oeuvre d'êtres dénués de toute convention. Au contraire, les hommes qui perpétrèrent ces crimes étaient le fruit d'une éducation structurée, et d'une société raffinée. Dans quels cas peut-on alors parler d'homme civilisé ? Existe-t-il des hommes non civilisés ? Dans quelle mesure culture et civilisation peuvent être confondues ? Quelle est au fond la finalité du processus de civilisation ? Quel impact a-t-il sur l'homme ?
«
                                                                                                                            À la rusticité et la grossièreté de l'homme encore brut et brutal succèdent l'adoucissement des moeurs, la politesse,le raffinement, la civilité polie.
c) Rapport entre la civilisation et les progrès politiques, juridiques:L'homme civilisé est l'homme  de la Cité.
                                                            
                                                                                
                                                                     Seul le citoyen,  l'homme libre qui participe avec  ses égaux  au pouvoirsouverain,  accomplit son essence  d'homme.
                                                            
                                                                                
                                                                     On pourra  développer  cette thèse  avec Aristote:  "L'homme  est unanimal politique" (cf.
                                                            
                                                                                
                                                                    ci-dessous).	
C'est au second chapitre du premier livre de la « 	Politique	 » que l'on	retrouve  en substance  la formule  d'Aristote.
                                                            
                                                                                
                                                                     On traduit  souvent  mal endisant : l'homme est un « 	animal social	 », se méprenant sur le sens du mot	« politique	 », qui désigne l'appartenance de l'individu à la « 	polis 	», la cité, qui	est une forme spécifique de la vie politique, particulière au monde grec.
En disant  de l'homme  qu'il est l'animal  politique  au suprême  degré, et enjustifiant sa position, Aristote, à la fois se fait l'écho de la tradition grecque,reprend la conception classique de la « cité » et se démarque des thèses deson maître 	Platon	.	
Aristote  veut montrer  que la cité,  la « 	polis 	»,  est  le lieu  spécifiquement	humain,  celui où seul  peut  s'accomplir  la véritable  nature de l'homme  : la« polis 	» permet non seulement de vivre mais de « 	bien vivre 	».
                                                            
                                                                                
                                                                    Il affirme de	même  que la cité  est une  réalité  naturelle  antérieure  à l'individu  : thèseextrêmement  surprenante pour un moderne,  et que 	Hobbes	 & 	Rousseau	voudront  réfuter, puisqu'elle  signifie que l'individu  n'a pas  d'existenceautonome et indépendante, mais appartient naturellement à une communautépolitique  qui lui est  « 	supérieure	 ».
                                                            
                                                                                
                                                                     Enfin Aristote  tente de différencier  les	rapports d'autorité qui se font jour dans la famille, le village, l'Etat, et enfin lacité proprement dite.	
La cité est la communauté politique au suprême degré et comme elle est spécifiquement humaine, « 	L'homme est	animal politique au suprême degré	 ».
                                                            
                                                                                
                                                                    En effet la communauté originaire est la famille : c'est l'association minimale qui	permet la simple survie, la reproduction « 	biologique 	» de l'individu et de l'espèce.
                                                            
                                                                                
                                                                    Composée du père, de la mère,	des enfants et des esclaves, elle répond à des impératifs vitaux minimaux, à une sphère « 	économique	 » comme	disent les Grecs.
                                                            
                                                                                
                                                                    « 	D'autre part, la première communauté formée en vue de la satisfaction de besoins qui ne sont	pas purement quotidiens est le village.	 »	
Il faut comprendre que famille et village sont régis par le besoin, par la nécessité naturelle de la vie, et ne sont paspropres à l'humanité.
Le cas de la « 	polis	 » est différent.
                                                            
                                                                        
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                                                                    	» Dans la « 	polis	 » se réalise tout autre chose que la simple satisfaction des besoins : sa	fonction initiale (satisfaire les besoins vitaux) découvre autre chose de beaucoup plus important : non plus le vivremais le bien vivre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Non plus la simple vie biologique mais l'accès à la vie proprement humaine, qui dépasse la sphèreéconomique pour atteindre la sphère morale.
« Car c'est le caractère propre de l'homme par rapport aux autres animaux d'être le seul à avoir le sentiment du bienet du mal, du juste et de l'injuste, et des autres notions morales, et c'est la communauté de ces sentiments quiengendre famille et cité.	 »	
Seule la cité, la « 	polis 	», transcende les simples nécessités vitales et animales et permet à l'homme d'accéder à sa	pleine humanité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle naît de la mise en commun de ce qui est spécifiquement humain : la raison et les sentimentsmoraux.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi les modernes  ont-ils tort de parler  « 	d'animal  social	 »  : ce  qu'Aristote  désigne est moins	l'appartenance à une communauté quelconque, ou encore régie par des intérêts « 	économiques 	», que l'accès à une	sphère autre, seulement  politique, et qui permet à l'homme de s'épanouir en tant qu'homme, de viser le bonheur,d'entretenir avec les autres hommes des liens libres, libérés de tout enjeu vital.
Plus  étranges  peuvent paraître les deux  autres  thèses,  liées, d'Aristote,  affirmant que la cité  est une  réaliténaturelle, et surtout, qu'elle est antérieure par nature à l'individu.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cela signifie que l'homme n'est pas autosuffisant :il n'est qu'une partie d'un tout : la cité, comme la mai est partie du corps.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pas plus que la main n'existe réellementsans le corps, l'individu humain n'existe sans la cité.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est d'elle qu'il reçoit son humanité, son développement, sonstatut moral.
« Mais l'homme qui est dans l'incapacité d'être membre d'une communauté, ou qui n'en éprouve nullement le besoin,parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie de la cité et par conséquent est ou une brute, ou un dieu	 »	
Ne pas appartenir à la « polis », lei d'humanité, c'est être soit infra-humain, soit supra-humain.
L'exposé d'Aristote reprend la conception classique de la cité au sens grec.
                                                            
                                                                                
                                                                    La cité n'est pas un Etat (forme barbarepour  les Grecs),  elle n'est  pas liée à un  territoire  (comme aujourd'hui  où la citoyenneté  se définit  d'abord  par.
                                                                                                                    »
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