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Qu'est-ce qu'un homme civilisé ?

Publié le 28/02/2005

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Un peuple civilisé constitue un Etat : il est régi par des lois ou par des coutumes reconnues par l'ensemble de la population ; un gouvernement assure l'application de ces lois et veille à promouvoir le bien commun ; enfin l'organisation judiciaire punit la transgression des lois et arbitre les conflits entre particuliers. Toutefois, l'étymologie du mot (« civis «, citoyen), nous le suggère, à mesure qu'un peuple se civilise, ses membres deviennent capables de participer à l'organisation de leur pays et y participent soit indirectement par le vote soit directement en assumant une charge dans les services publics. Le développement de cette capacité suppose tout un ensemble d'institutions culturelles et éducatives. Un peuple cultivé fournit à sa jeunesse de grandes possibilités de s'instruire, de se former le goût par l'initiation aux arts, de développer harmonieusement son organisme par le sport, surtout de s'attacher aux vraies valeurs : l'éducation véritable est d'abord et normalement liée à la religion, ce qui suppose aussi des institutions religieuses. Cette éducation ouvre les coeurs au souci des autres. D'où tout un complexe d'institutions sociales. Elles s'inspirent du sentiment de la valeur des personnes et de leur égalité foncière. D'où le souci de protéger les faibles, d'assurer à tous le minimum vital, de remplacer les familles défaillantes, etc. Grâce à ces institutions, s'établit entre hommes et peuples une meilleure compréhension, les moeurs s'adoucissent ; si l'égoïsme et la cruauté n'ont pas disparu,, du moins les réprouve-t-on ; on va jusqu'à se préoccuper des souffrances des animaux... Peu à peu la civilisation s'intériorise.

Ce sujet vous invite à énoncer les caractéristiques de la civilisation. Attention : "civilisation" n'est pas exactement synonyme de "culture'' - Culture s'oppose à nature, - civilisation s'oppose à sauvagerie, barbarie. Définition minimale : est civilisé l'homme qui a conscience d'appartenir à un groupe, et qui consent à obéir à des règles communes, dans l'intérêt de ce groupe. Le plus haut degré de civilisation est atteint quand l'homme considère que le groupe auquel il appartient est l'humanité tout entière. Vous pouvez faire allusion aux Lettres persanes où Montesquieu montre que l'on est tenté de considérer sa propre civilisation comme la seule concevable. On peut alors suggérer à la fin l'idée que l'homme civilisé est non seulement membre de sa civilisation, mais surtout "citoyen du monde" (Epictete, Montesquieu) c'est-à-dire qu'il doit avoir conscience de son appartenance à l'humanité, sans exclusion.

« tous le minimum vital, de remplacer les familles défaillantes, etc.Grâce à ces institutions, s'établit entre hommes et peuples une meilleure compréhension, les moeurs s'adoucissent ;si l'égoïsme et la cruauté n'ont pas disparu,, du moins les réprouve-t-on ; on va jusqu'à se préoccuper dessouffrances des animaux...

Peu à peu la civilisation s'intériorise.

Les cadres sociaux d'un peuple civilisé civilisent peuà peu l'individu. II.

— UN HOMME CIVILISÉ En un certain sens, quiconque appartient à un peu civilisé est lui-même civilisé.

Mais, de même qu'on dit de certainsadultes : « ce n'est qu'un enfant », de même nous disons d'un Français qui se comporte comme un rustre : « il n'estpas civilisé », appartiendrait-il à une famille aristocratique.

Appliqué à l'individu, le qualificatif de « civilisé » impliquedonc des manières personnelles d'être et d'agir.

Lesquelles ? A.

Il n'en est pas des individus comme des peuples : les conditions matérielles d'existence, qui entrent en ligne decompte pour classer les peuples du point de vue de leur civilisation, ne sont guère impliquées dans la notiond'hommecivilisé.

On peut être d'une civilisation raffinée et n'avoir ni poste de télévision, ni téléphone ni même de voiture oude chauffage central.Toutefois, d'ordinaire, l'extérieur de l'homme civilisé ainsi que son habitation diffèrent notablement de ceux d'unprimitif ou d'un rustre.

Il ne suit pas aveuglement la mode, mais il se distingue par son bon goût, par un goûtpersonnel qui relève une pointe d'originalité. B.

Ce sont des dispositions d'ordre intellectuel, moral et social qui font l'homme civilisé.Ce terme évoque d'abord une certaine culture conditionnée par un savoir assez étendu, mais qui consisteessentiellement dans la faculté de comprendre les problèmes ou les situations et de s'y adapter.Plus important le point de vue moral.

L'homme civilisé s'oppose à la brute esclave des instincts et des impulsions dumoment : maître de soi, il se comporte suivant les exigences de la saine raison, pratique la tempérance dans le boireet le manger, refrène les mouvements primesautiers de colère ou d'impatience, ne cède pas au prurit de parler de soiet de se faire valoir...

Nous touchons là à l'essentiel de ce qui fait l'homme civilisé.Pour savoir si quelqu'un est vraiment civilisé, il faut l'observer dans ses rapports avec les autres : ses qualités sontsurtout d'ordre social.

Instruit, ou du moins ouvert aux questions qui intéressent ses interlocuteurs, l'homme civiliséest un causeur agréable.

Il est agréable surtout par son art de ne pas blesser mais au contraire de faire plaisir : ilpratique avec discrétion et finesse la politesse des manières, qui varie suivant les milieux ; il a surtout celle ducoeur, qui consiste à s'oublier pour ne songer qu'aux autres.Nous pensons même pouvoir dire, remplaçant « civilisé » par un adjectif qui n'a pas besoin d'explication : un hommecivilisé est un homme poli.

La politesse, en effet, n'est pas seulement une vertu sociale.

Elle suppose aussi dujugement et même une intelligence pénétrante des hommes et des choses : « Un homme de politesse moyenne estfin comme trois moralistes » a écrit Alain.

Elle exige aussi beaucoup de vertu, au sens noble du mot dérivé del'étymologie, c'est-à-dire beaucoup de force ou de courage.

La politesse est la fleur de la civilisation. Conclusion. — Appartenant à un pays civilisé, nous nous trouvons dans les conditions nécessaires au développement en nous de ce qui fait l'homme civilisé.

Mais, nécessaire, ces conditions ne sont pas suffisantes.

Onne devient et on ne reste civilisé que grâce à un effort personnel : par une intégration active à un milieu hautementcivilisé, par l'imitation des meilleurs, par une attention constante à soi pour freiner les retours instinctifs à lasauvagerie.

A cette civilisation on peut appliquer ce qui a été dit de la liberté : ce n'est pas un don, mais uneconquête, et une conquête qu'il faut toujours défendre contre les ennemis qui la menacent.. »

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