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Qu'est ce qu'un mythe ?

Publié le 22/02/2012

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Le mot mythe vient du grec « muthos » qui signifie récit ou légende. Le mythe est une notion qui peut se rattacher à divers domaines dans lesquels sa définition varie quelque peu. Ainsi, dans le langage courant, un mythe est une croyance imaginaire, voire mensongère qui est fondée sur la crédulité de ceux qui y adhèrent. Dans la sociologie, c'est un préjugé social dominant alors que dans le domaine de la religion et de l'ethnologie, c'est un récit extraordinaire relatant les aventures de dieux, demi-dieux ou héros survenues hors du temps de l'histoire, sur laquelle ils influent pourtant. Enfin, en philosophie, un mythe est un récit didactique exprimant une conception ou une idée abstraite. Le mythe du héros est le plus répandu, et représente l'individu qui s'efforce de découvrir ses pouvoirs qui sont en lui et d'affirmer sa personnalité. A l'origine, les mythes étaient des récits qui devaient absolument être transmis parce qu'ils contenaient un savoir. La notion de mythe peut se rattacher à celle du conte, de l'allégorie, de la fable et de la légende avec qui elle partage des points communs. Ainsi, plusieurs idées se rencontrent dans la notion de mythe. Le mythe est didactique, ce qui entraîne le fait qu'il est utile à ceux qui l'écoutent. Est-ce un exemple à imiter pour les hommes ? Y a-t-il une morale à tirer du mythe ?

« voyage qu'ils ont parcouru les a aussi fait évoluer et se transformer.

Il y a donc une histoire du mythe.

Les mythesentretiennent les uns avec les autres, à l'intérieur d'une même culture, ou d'une culture à une autre, des relationscomplexes (correspondances, filiations, parallélismes, convergences, etc.), ils se ressemblent et paraissent s'appeleret se répondre les uns aux autres, mais correspondent à des conditions d'élaboration très variables.

Il n'existe pasun auteur pour chaque mythe.

Ce problème fut, au XIXe siècle, l'objet de controverses passionnées, notamment à lasuite des travaux du philologue allemand Wolf sur l'Iliade et l'Odyssée.

Il faut admettre, par définition, qu'un mytheest compris par un groupe social ayant géographiquement et historiquement des liens culturels étroits, que le mytheévolue, mais qu'aucun créateur précis ne peut être repéré, bien que rien n'empêche d'admettre que les initiativesprises puissent l'être par des individus.

Les mythes peuvent relater des faits antérieurs aux civilisations connues, etc'est par les sources traditionnelles et culturelles que nous avons l'écho d'un lointain passé.

Ils sont comme lamémoire des temps préhistoriques.

Le mythe apparaît comme un message par l'intermédiaire duquel une collectivitétransmet de génération en génération ce qu'elle garde en mémoire de ce qu'elle considère comme son passé, dont lepoint de départ se confond avec l'origine des dieux et qui a pour limite inférieure une époque assez éloignée pourque le narrateur se trouve dans l'impossibilité de vérifier la validité du discours qu'il tient, soit qu'il ait été témoin desévénements qu'il rapporte, soit qu'il fonde ses dires sur ce que lui a rapporté quelqu'un qui en a été le témoin.

Lemythe apparaît comme un récit signifiant autre chose que lui-même.

D'où le fait qu'il doit être interpréter.

Lesmythes se retrouvent dans les religions, la philosophie et la poésie, mais il faut être un initié pour savoir lesinterpréter.

Avec l'emploi d'un discours codé, à double sens, où tout est exprimé par énigmes, par symboles, commedans les mystères, l'auteur transmet avec prudence une vérité.

On peut voir dans les mythes l'expression d'unepensée sauvage, une affabulation naïve, fondée sur une forme de pensée allégorique ou comme une penséerationnelle, abstraite et fondée sur l'intuition et l'analogie qui s'exprimerait par le symbole.

L'interprétation desmythes prit son essor au VIème siècle avant J.C, largement pratiquée à l'époque de Platon et d'Aristote, elle connutson plein épanouissement avec les stoïciens qui pratiquaient non seulement une interprétation morale, associant lesdivinités à des vertus, une interprétation psychologique, associant les divinités à des facultés, et une interprétationphysique, associant les divinités aux éléments ou à des phénomènes naturels, mais aussi une interprétationhistorique où les divinités et les héros correspondaient à des êtres humains divinisé.

L'attitude des stoïciens àl'égard des mythes fut contestée par les épicuriens et par ceux qui se réclamaient de la Nouvelle Académie quicondamnèrent la façon qu'avaient, selon eux, les stoïciens de réduire les dieux à des réalités matérielles communeset triviales.

La question du mythe constitue l'un des problèmes les plus complexes de l'anthropologie, en raison de ce\"chaos théorique\", selon Lévi-Strauss, qui existe: « Certains prétendent que chaque société exprime, dans sesmythes, des sentiments fondamentaux tels que l'amour, la haine ou la vengeance, qui sont communs à l'humanitétout entière.

Pour d'autres, les mythes constituent des tentatives d'explication de phénomènes difficilementcompréhensibles; astronomiques, météorologiques, etc.

Quelle que soit la situation réelle, une dialectique qui gagneà tous coups trouvera le moyen d'atteindre à la signification.

» Pour Claude Lévi-Strauss, si les mythes ont un senset celui-ci ne peut tenir aux éléments qui entrent dans leur composition, mais à la manière dont ces éléments setrouvent combinés.

De nos jours, les mythes sont à la fois trop loin de nous (le langage occidental moderne estmarqué par le rationalisme) et trop proches (les ½uvres d'Homère, la mythologie gréco-romaine font partie de notreculture) pour être totalement intelligibles.

Le mythe apparaît comme une pensée différente de la penséeconceptuelle : une pensée symbolique, qui possède son intérêt et sa profondeur propre.

Il est envisagé comme uneforme de discours qui élève une prétention au sens et à la vérité.

Comme la raison est cet autre lieu du discours oùla question du sens et de la vérité se trouve posée radicalement, qu'en est-il du mythe par rapport à la raison ? Lemythe ne désigne pas n'importe quel récit fabuleux, mais un récit tenu pour vrai, dans un système de croyancesdéterminées, en apparence opposé au discours rationnel.

Le mythe apparaît comme l'expression d'une penséesymbolique, en relation avec l'histoire et les préoccupations communes des hommes.

Ainsi, le contenu à la foisobscur et fictif des mythes les ont longtemps fait passer, en regard de la rationalité philosophique et scientifique,pour des représentations illusoires et naïves, propres aux peuples primitifs.

La philosophie, en Grèce, naît ainsi ensupplantant la pensée mythique, jusque-là dominante, et en proposant un autre modèle de discours vrai, le discoursrationnel et explicatif.

La tradition philosophique faisait du mythe une fable discursive véhiculant une significationobscure que la réflexion serait impuissante à produire.

La position du philosophe à l'égard du mythe estrévolutionnaire.

Il désire tout effacer de ce que la tradition lui a transmit à travers les mythes.

Dans Mythe etpensée chez les Grecs, Jean Pierre Vernant insiste sur l'idée d'opposition entre le mythe et la philosophie : « Avecl'avènement de la philosophie, la transformation du mythe en raison.

», « Comme la philosophie se dégage du mythe,comme le philosophe sort du Mage, la cité se constitue à partir de l'ancienne organisation sociale : elle la détruit,mais elle en conserve en même temps le cadre ; elle transpose l'organisation tribale dans une forme qui implique unepensée plus positive et plus abstraite.

» Pour lui, le mythe et la philosophie ne sont pas le même mode de pensée.

Ilqualifie la philosophie comme une pensée plus positive et abstraite que le mythe.

Le mythe s'oppose en deux pointsà la raison.

C'est un récit, il ne peut donc être vérifié.

De plus, un récit rapporte des événements comme ils sontcensés s'être produits, sans proposer d'explication.

Le discours argumentatif, lui, suit un ordre rationnel quelle quesoit la définition de la raison retenue.

L'enchaînement de ses parties se fait sur le modèle de la déduction enmathématiques, en fonction de règles qui ont pour but de rendre nécessaire ses conclusions.

Par ailleurs, alors quela raison peut être déclaré vrai ou faux, le mythe se situe au-delà du vrai et du faux, car les événements qu'ilrapporte ne peuvent être appréhendés ni par la raison ni par les sens, ils se situent dans un temps et dans unespace trop éloignés.

Cependant, Les travaux de Claude Lévi-Strauss prétendent établir que les mythes manifestentdans leur structure des systèmes d'oppositions qui relèvent d'une logique universelle de l'esprit humain.

Selon lui,entre la pensée mythique et la pensée rationnelle, il y aurait ainsi une différence dans les formes d'expressions, maisnon une différence de nature.

Ensuite, dans le pouvoir des fables, La Fontaine se questionne sur la qualité dumythe.

Peut-on l'utiliser dans tous les cadres comme le fait l'homme dans sa fable ? « La qualité d'ambassadeur,peut-elle s'abaisser à des contes vulgaires? » Le mythe ne peut être vérifié donc on ne peut pas certifié que ce qu'ildit est vrai.

Epicure dans Lettre à Pythoclés affirme que le mythe dit des choses fausses : « Tout arrive d'une. »

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