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Qu'est-ce qu'une vérité scientifique ?

Publié le 27/02/2005

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scientifique
  3.      Malgré cela, pourquoi peut-on tout de même parler de vérité scientifique ?   ·         Pourtant, Popper ne réfute pas des conditions de vérités à la science, au contraire. Cependant, cette vérité n'aura pas un statut universel et éternel, mais portera sur une durée. ·         Tant qu'une théorie n'est pas invalidée, la vérité scientifique est valable. « La science ne cherche pas à énoncer des vérités éternelles ou de dogmes immuables; loin de prétendre que chaque étape est définitive et qu'elle a dit son dernier mot, elle cherche à cerner la vérité par approximations successives. » Bertrand Russell, ABC de la relativité ·         Russel, qui précéda Popper, met ici en évidence cette différence. La science n'est pas un dogme. Si tel était le cas, nous ne serions plus face à une science, mais à une religion. ·         C'est une approche de la vérité qui défini le mieux la science.

 

Analyse. ·         Notre sujet nous demande de formuler une définition. Celle-ci se compose de deux termes, la vérité et la science. o   La vérité tout d’abord. Le terme se définit par le dictionnaire comme étant ce à quoi l’esprit peut et doit donner son assentiment. C’est une connaissance à laquelle on attribue la plus grande valeur. Il y a donc un critère d’évaluation de la vérité. o   La science, ensuite, se détermine comme étant une connaissance exacte et approfondie. Aussi, la science est-elle une connaissance sûre de l’homme. ·         Nous voyons, par ces deux définitions, que le discours sur la science rapporte immédiatement au discours sur la vérité. ·         En effet, la vérité est une connaissance de conformité, la science est aussi une connaissance, certaine et exacte. Dans un tel cas, parler de vérité scientifique revient à simplement parler de science, cette dernière contenant dans sa définition le principe de la vérité. ·         Mais pourquoi poser une telle question, dans ce cas ? Parce qu’il y problème. La science, si elle était une vérité, serait immuable et éternelle. Or, les expériences humaines font que nombre de théories scientifiques perdent leur validité suite à de nouvelles découvertes. ·         Aussi, nous comprenons que la vérité scientifique se détache de la vérité au sens strict. La vérité scientifique, si elle est mise ici en question, doit donc se définir différemment. ·         Notre étude portera donc sur ce que peut signifier le terme de vérité scientifique dans les perspectives de la science, tout en sachant que : o   Si la vérité doit conserver sont statut strictement valable de tout temps, la science risque de perdre ce qui la définit, puisqu’elle ne parvient jamais surement à cette vérité ; o   Si au contraire la science est une connaissance exacte, il faut redéfinir ce qu’est sa vérité, voir même ce que peut signifier le mot vérité de façon quotidienne, et non pas idéale. Problématisation. La science consiste en une recherche constante de connaissances assurées. Exactes. De ce fait, nous tendons souvent à voir dans la science ce qui est vrai. Pourtant, nous savons aussi que les faits scientifiques sont susceptibles d’être constamment remis en causes. Comment, dans ce contexte, définir ce qu’est une vérité scientifique ? Peut-être devrons-nous d’abord nous demander ce que nous jugeons digne d’être vrai ? Ensuite, nous devrons comprendre en quoi la science ne peut aboutir à ce statut de vérité que nous attendons ? Enfin, il faudra comprendre comment, malgré nos remarques, la vérité scientifique est envisageable ?

 

scientifique

« · Les sciences prétendent à la vérité.

Mieux, elles sont des garants de vérités.

Ce qui est scientifiquement démontré doit nous assurer de la vérité du contenu. · Pourtant, il arrive que la science soit remise en cause, comme les mathématiques d'Euclide, renversée par celles de Newton, remisent elles aussi en question par Einstein. · Aussi, la science avance-t-elle durant un temps sur des bases considérées comme sûres, pour ensuite remettre la totalité des systèmes courants. « Le critère de la scientificité d'une théorie réside dans la possibilité de l'invalider, de la réfuter ou encorede la tester.

» Karl Popper, Conjectures et Réfutations · Karl Popper aperçoit le problème que nous avons cité, mais il voit là une définition de ce qu'est la science, plutôt qu'une contradiction dans le domaine scientifique. · Une science n'a le caractère scientifique que dans la condition où elle puisse être réfutée.

Elle doit être tout, sauf dogmatique. · Mais dans cet axe, la science en peut alors plus prétendre à la vérité, telle que nous avons pu la définir au départ. L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'iln'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie del'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisseêtre choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'ilpuisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de lascience empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper , on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, lesavant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires etuniversellement valides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est« métaphysique » et doit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper , l'induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliersvérifiés par l'expérience, est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissions avoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs. » Aussi Popper affirme-t-il qu'aucune théorie n'est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigences auxquelles devra satisfaire ce qu'il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout d'abord, être synthétique, de manière à pouvoir représenter un monde possible, non contradictoire.

En deuxièmelieu, il devra satisfaire au critère de démarcation, c'est-à-dire qu'il ne devra pas être métaphysique mais devrareprésenter un monde de l'expérience possible.

En troisième lieu, il devra constituer un système qui se distingue dequelque autre manière des autres systèmes du même type dans la mesure où il est le seul à représenter notremonde de l'expérience.

» La troisième exigence est la plus décisive.

Comment, en effet, reconnaître le système qui représente notre mondede l'expérience ? La réponde de Popper est la suivante : par le fait qu'il a été soumis à des tests et qu'il y a résisté. Cela signifie qu'il faut appliquer une méthode déductive.

En d'autres termes, si nous ne pouvons exiger des théoriesscientifiques qu'elles soient vérifiables, nous pouvons exiger d'elles qu'elles soient mises à l'épreuve.

Il s'agit pourcela de déduire de la théorie examinée des énoncés singuliers ou « prédictions » susceptibles d'être facilement testés dans l'expérimentation.

Une théorie qui ne résiste pas aux tests sera dite « falsifiée » ou « réfutée » par l'expérience.

Si elle passe l'épreuve des tests, elle sera considérée comme provisoirement valide jusqu'à ce qu'elleéchoue à des tests ultérieurs ou qu'une théorie plus avantageuse apparaisse. Ainsi alors que, jusqu'ici, une théorie était considérée comme vraie parce qu'elle était confirmée par de nombreuses observations et expérimentations, c'est aux yeux de Popper la « falsifiabilité » ou la possibilité d'être falsifié par l'expérience, qui permettra de faire le tri entre les énoncés scientifiques et ceux qui ne le sont pas : « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience. » Ainsi l'énoncé « Il pleuvra ou il ne pleuvra pas ici demain », étant infalsifiable, sera considéré comme non empirique, puisqu'aucune expérience ne peut l'invalider et comme non scientifique.

Autrement dit, l'irréfutabilité n'estpas vertu mais défaut.

Et c'est au nom de ce critère de falsifiabilité que Popper peut exclure de la science des théories comme le marxisme et la psychanalyse, théories qui sont totalisantes, qui couvrent la totalité desphénomènes qui se produisent dans leur domaine d'attribution, qu'aucun fait ne pourra jamais contredire. Prenons l'exemple de la psychanalyse.

N'est-ce pas une théorie qui échappe à toute épreuve qui pourrait la réfuter ? Le refus de la réalité de l'inconscient ou encore de la sexualité infantile n'est-il pas, au fond, pour lepsychanalyste, une manifestation même de résistance ? Quelle que soit la critique qu'on adresse à la psychanalyse,ne peut-elle pas être interprétée par le médecin en termes de résistance ? C'est précisément parce qu'elle n'exclutaucun fait de son domaine, même ceux qui pourraient la contredire, que Popper relègue la psychanalyse au rang de fausse science, aux côtés de la cartomancie ou encore de l'astrologie.. »

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